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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Chapeau bas, Franz-Olivier Giesbert...

Chapeau bas, Franz-Olivier Giesbert...

Philippe Bilger m'a mis en appêtit de lecture pour le livre de Franz-Olivier Giesbert dont on trouvera ci-dessous la critique. J'invite à faire comme moi l'achat de cet ouvrage dès son arrivée en Guadeloupe. Cela changera d'une actualité tellement débilitante sur les mêmes sujets depuis des mois.

Le Scrutateur.


 


 

« Rien n'est plus délicieux qu'un exercice sincère d'admiration.

Franz-Olivier Giesbert (FOG), comme écrivain, a cette particularité rare, mais capitale, de ne jamais ennuyer ses lecteurs. Ce devrait être la moindre des choses mais j'ai parfois l'impression qu'on est d'autant plus apprécié, en littérature notamment politique, qu'on manifeste une lourdeur de plomb et des connivences complices. FOG est absolument l'inverse : « Tragédie française », le troisième tome de l'Histoire intime de la Ve République, publié il y a un an, continue à être beaucoup lu parce que sa fluidité narrative, son mélange d'aperçus subjectifs et de données certifiées, sa désinvolture superficielle mais enrichie d’une profondeur se masquant par élégance, sa liberté d'analyse et son indépendance d'esprit, le constituent comme un modèle. On ne le lâche pas : il ne vous tombe jamais des mains et heureusement, car n'étant pas petit, il pourrait vous faire mal aux pieds, contrairement à l'avantage, selon Céline, des minces ouvrages !

La force de FOG est qu'il ne se contente pas d'user de ses qualités d’écrivain : il les met au service de sa passion du journalisme et de sa lucidité affûtée. Son entretien dans le JDNews est un régal. Au milieu d'inévitables banalités - aucune raison de s'en passer - comme la dénonciation de "la baisse dramatique du niveau de la classe politique", FOG, ne tournant pas autour du pot, énonce que Macron est "l'un des pires présidents de la Ve, sinon le pire", "parce qu'il n'a semblé concerné par aucun des maux qui accablent notre pays, mise à part la désindustrialisation qu'il a combattue". Sans être injuste, on pourrait ajouter : sur le tard.

Il fait preuve par ailleurs d'une cruauté qui vise juste quand il décrit Emmanuel Macron, auteur d'une calamiteuse dissolution, porteur d'une vision internationale pour le moins équivoque, comme "un avatar de Narcisse qui se regarde dans son miroir à longueur de journée tout en faisant de la com, au milieu des catastrophes en cours ou à venir". Si cette contemplation de soi a déjà été évoquée pour le président, FOG renouvelle l'idée par son talent pour l'expression, qui donne une forme nouvelle à un fond connu.

Il identifie enfin ce qui pourrait susciter ou amplifier "l'adhésion populaire". Un référendum sur l'immigration ne serait pas une mauvaise initiative. FOG pointe aussi les équipes précédentes coupables de manquer "d'une ligne, d'une cohérence, surtout de courage". La quasi-disparition de cette vertu est tragique : sans elle rien n'est possible, avec elle rien d'impossible.

Si j'avais besoin d'expliquer encore davantage mon chapeau bas devant FOG, je le ferais en me flattant d'une similitude. J'ai l'impression que dans le milieu du journalisme il est envié, jalousé, trop libre, respecté, incontestable mais dénigré comme il m'a semblé que je l'étais hier dans la magistrature.

Chapeau bas, mon cher FOG !


 

Philippe Bilger.

 

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