Décès du Père Yves Gillot. « tris nouvelle » dirait Déterville . (célèbre vendeur à la criée en Guadeloupe)

La nouvelle du décès du père Yves Gillot me navre de même que de très nombreux Guadeloupéens, même incroyants.

Je me souviens de la première fois où je l'ai vu,et entendu prêcher. C'était en 1960 à l'église St-PIERRE/ et ST- Paul de Pointe-à-Pitre. J'avais alors 18 ans et je n'étais pas un admirateur inconditionnel de l'éloquence sacrée. Je me rendis cependant à ce prèche de carème du père Gillot qui n'avait pas trente ans à l'époque, où mon père avait souhaité que je l'accompagne. Je fus intéressé par le discours du jeune Gillot. Je le dis à mon père en rentr ant à la maison. Il me répondit que lui aussi, mais que Gillot était encore bien jeune, et qu'il murirait encore.

Bien des années plus tard, devenu ami du défunt que nous pleurons, je rapportai l'anecdote à l'intéressé qui sourit et me répondit « j'espère qu'il avait raison ».

Nous mîmes longtemps à devenir proches, quoique pas toujours d'accord, comme il est normal entre gens, disons intelligents.

Durant ces dernières années nous avions pris l'habitude de nous retrouver à déjeuner, avec quelques autres invités, chez un ami commun où l'art trop souvent oublié de la conversation était cultivé à la satisfaction de tous.

C'est pourquoi la nouvelle de son décès m'a profondément attristé.

Des hommes marquants ne meurent jamais tout-à-fait c'est pourquoi je crois, j'espère , pour la Guadeloupe, que la mémoire du père Gillot demeurera encore longtemps .

Edouard Boulogne.

On lira avec profit le livre du père Gillot, que je publie en photographie.