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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Uniforme à l’école: en Guadeloupe, «une évidence» pour les élèves depuis plus de quarante ans. Par Bénédicte Jourdier

Uniforme à l’école: en Guadeloupe, «une évidence» pour les élèves depuis plus de quarante ans.  Par Bénédicte Jourdier
Uniforme à l’école: en Guadeloupe, «une évidence» pour les élèves depuis plus de quarante ans.  Par Bénédicte Jourdier

Article paru dans Le Figaro :


TÉMOIGNAGES - Généralisé dans les établissements du premier degré,
l’uniforme s’est répandu dans les collèges dès 1987, pour arriver
progressivement, il y a une petite dizaine d’années, dans les lycées

À Pointe-à-Pitre (Guadeloupe)

Expérimenté depuis lundi dans plusieurs écoles publiques de Béziers et
dans les prochains mois un peu partout dans l’Hexagone, l’uniforme
fait partie du quotidien des Guadeloupéens depuis les années 1980. «Je
n’ai jamais vu ça comme une contrainte puisque je le porte depuis la
maternelle», confie Zacharry, élève en classe de troisième dans un
collège de Petit-Bourg, commune du Nord Basse-Terre de l’archipel.
«C’est ultrapratique, mon enfant s’habille tout seul, sans faire
d’histoires», précise Anne-Laure Borrely, mère de Stanislas. Son fils
est en classe de CE2 en école privée. Tous les matins, il enfile un
polo gris floqué du logo de son école et un short bleu. Un rituel
commun aux Antilles, où la grande majorité des établissements
scolaires, privés comme publics, imposent une tenue unique.

«Ça a commencé dans les classes de maternelle. C’était un moyen de
reconnaître nos enfants lors des sorties scolaires», se souvient Gerty
Martino, institutrice et directrice d’école à la retraite depuis
quatre ans. «Chaque école a son costume, chaque section, sa couleur.
Les parents et les enseignants se concertent pour choisir un tissu,
ajoute celle qui a enseigné pendant quarante-deux ans dans différentes
communes de l’île. À l’époque, le patron était transmis aux familles.»
Il fallait alors coudre l’uniforme ou confier la tâche à une
couturière.

À lire aussi«L’uniforme a fait son chemin dans l’esprit des Français»:
le petit marché du vêtement scolaire prêt à exploser

Limiter les inégalités

«Selon moi, c’est une très bonne chose, commente la retraitée de
l’Éducation nationale. En plus d’être facilitant, cela fait faire des
économies aux parents et tous les enfants sont logés à la même
enseigne.» Un faux argument pour Steevy Montout, père d’un garçon de 7
ans: «Je ne suis ni pour ni contre, mais on ne peut pas dire que ça
limite les inégalités. Il y a plein d’autres critères qui mettent en
avant les différences sociales et économiques des enfants, comme les
chaussures ou les voitures des parents», détaille le trentenaire.

Je n’ai jamais vu ça comme une contrainte puisque je le porte depuis
la maternelle

Zacharry, élève en classe de troisième dans un collège de Petit-Bourg

Généralisé dans les établissements du premier degré, l’uniforme s’est
répandu dans les collèges dès 1987, pour arriver progressivement, il y
a une petite dizaine d’années, dans les lycées. Encore aujourd’hui, de
plus en plus d’établissements du troisième degré optent pour le port
du tee-shirt unique, ou plus sobrement une tenue uniformisée dédiée au
sport. «C’est ancré dans les mœurs et dans les pratiques culturelles
et socioculturelles», souligne Dominique Poullet, conseillère
technique pour les établissements et la vie scolaire, et déléguée
académique à la vie lycéenne et collégienne. «Dans le parcours de
scolarisation, on a toujours connu le port de l’uniforme, ça n’a
jamais été une question. C’est une évidence. Les choses se font avec
beaucoup de naturel», ajoute cette ancienne principale de collège.

Chez Trinitas, société spécialisée dans la fabrication de vêtements
depuis vingt ans, la confection des tenues scolaires représente 70 %
de l’activité. «Mon père a justement monté sa société alors qu’on
rentrait au collège, mon frère et moi. Le coût des tee-shirts était
alors très élevé et la disponibilité inconstante», se rappelle
Élisabeth Lindemann, gérante de l’entreprise basée à Petit-Bourg.
Aujourd’hui, le fabricant propose un tarif unique de 7 euros pour un
tee-shirt basique, imprimé en sérigraphie, à destination des élèves de
tous les niveaux.

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