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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Tribune de Jean-Marie NOL : La France dans la tourmente budgétaire : quels seront les dommages collatéraux pour la Guadeloupe et la Martinique ?

Tribune de Jean-Marie NOL : La France dans la tourmente budgétaire : quels seront les dommages collatéraux pour la Guadeloupe et la Martinique ?

Notre monde entre dans une ère de chaos ». Et « nous voyons les résultats : une foire d'empoigne dangereuse et imprévisible, dans une impunité totale », a dénoncé aujourd'hui le secrétaire général de l'ONU, s'inquiétant du développement de « nouveaux moyens de s'entretuer et pour l'humanité de s'anéantir elle-même ». En filigrane c'est l'inquiétude sur  les tensions géopolitiques dans le monde et la fascination des opportunités et dangers de l’intelligence artificielle (IA) qui semblent être  de plus en plus présentes dans les esprits . Dans le domaine de l'IA , son potentiel intéresse chercheuses/chercheurs, professionnels et personnels politiques : des promesses, mais aussi des limites éthiques tel que par exemple l'eugénisme qui n'est autre qu'un ensemble des recherches (biologiques, génétiques) et des pratiques (morales, sociales) qui ont pour but de déterminer les conditions les plus favorables à la procréation de sujets sains et, par là même, d'améliorer la race humaine . Quel État a déjà pratiqué l'eugénisme ?!

La Suède a maintenu un programme eugéniste de 1934 à 1976. On estime que près de 63 000 personnes ont été stérilisées durant les quarante années de ce programme. Mais nonobstant cette incursion dans le futur , plus prosaïquement c'est le sort incertain de la situation budgétaire et financière de la France qui sème le doute. Lors de sa conférence de presse en janvier,  Gabriel Attal a déclaré que « Le meilleur moyen de réduire le déficit, c’est la croissance. »

Mais que faire quand celle-ci se réduit à peau de chagrin ? C’est la question redoutable qui va se poser à l’exécutif dans les prochains jours.

Selon les informations du journal les Échos, le gouvernement pourrait avoir à trouver autour de 10 milliards d’euros d’économies pour boucler un budget 2024 torpillé par l’anémie de l’activité économique. Des mesures douloureuses seront nécessaires, mais un débat agite l’équipe au pouvoir sur le meilleur timing à adopter, à quelques mois des élections européennes. En effet, la croissance est en berne et le déficit sont en augmentation chronique notamment le commerce extérieur qui avoisine les 100 milliards d'euros. Récemment encore , le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a confirmé ce qui était un secret de polichinelle depuis quelques semaines : Bercy va devoir revoir rapidement la prévision de croissance sur laquelle est bâti le budget 2024. Le chiffre avancé jusque-là (+1,4 %) paraît d’ores et déjà hors d’atteinte, au vu du ralentissement constaté un peu partout dans le monde.

Ce ralentissement annoncé va avoir de lourdes conséquences sur les rentrées fiscales de l’exercice en cours. La nouvelle est d’autant plus malvenue que l’exercice précédent s’est moins bien passé que prévu. 

L’objectif d’un déficit public pour 2023 à 4,9 % du PIB n’a peut-être pas été atteint. Un point de départ plus dégradé compliquera encore la tâche pour cette année.L’ordre de grandeur dit assez bien la difficulté de la tâche qui s’annonce pour le gouvernement, alors qu’il vient encore de lâcher 400 millions aux agriculteurs. « Nous sommes victimes de la conjoncture internationale qui se dégrade plus rapidement que prévu et qui va nous obliger à repenser nos dépenses », convient le rapporteur général du Budget à l’Assemblée nationale.

Pour y parvenir, aucune mesure concrète et précise n’est encore sur la table. Une chose est certaine, il va falloir geler et annuler des crédits pour tenir coûte que coûte la trajectoire budgétaire prévue. Mais pour éviter la sortie de route, il va falloir prendre des mesures douloureuses. Combien ? 

Le chiffrage n’est pas encore arrêté  au sein de l’exécutif. Mais dans les allées du pouvoir, on évoque des économies qui pourraient tourner  autour de 20 milliards d’euros. Déjà en soi des maux de tête en perspective pour l'ensemble des régions et collectivités d'outre-mer.

Mais ceux-ci sont d’autant plus forts que la stratégie pour  parvenir au gel ou à la réduction drastique des transferts publics et surtout sociaux fait débat au sein de l’exécutif. La valeur monétaire d'un point de croissance en France dépend de plusieurs facteurs, dont la taille actuelle de l'économie et la période considérée. En général, pour la France, la valeur monétaire d'un point de croissance du PIB est souvent estimée entre 8 et 10 milliards d'euros. Cela signifie qu'une diminution d'un point de pourcentage du PIB français pourrait représenter une diminution de richesse de l'ordre de plusieurs milliards d'euros. Pour rappel le gouvernement a bâti le budget 2024 sur une prévision de croissance de 1,4% ,or la croissance devrait être de 0,6% en 2024 . En conséquence, il manquera à l'État 8 milliards d'euros pour boucler son budget...donc vraisemblablement des coupes sombres dans les dépenses publiques en 2025 . Sachant déjà que Bercy a prévu pour 2024 un plan d'économies de 12 milliards d'euros, il va falloir selon toute vraisemblance doubler le plan d'économies budgétaires.... au détriment de la Guadeloupe et Martinique ?

En effet , il va falloir baisser la dépense publique et il est donc fort à craindre une diminution de la masse monétaire en circulation en Guadeloupe et Martinique . Et c'est là que les choses vont se corser car la diminution de la masse monétaire peut avoir plusieurs conséquences, notamment  la déflation à savoir qu'une diminution de la masse monétaire peut conduire à une baisse générale des prix trompeuse dans l'économie, ce qui peut entraîner une baisse de la production et de l'emploi . Par ailleurs, une diminution de la masse monétaire peut réduire la disponibilité du crédit, ce qui peut freiner les investissements et la consommation, entraînant ainsi un ralentissement économique et une nouvelle augmentation du coût du crédit  avec une hausse des taux d'intérêt, ce qui rend le crédit plus coûteux pour les emprunteurs, ce qui peut décourager les dépenses et les investissements. Si une diminution de la masse monétaire conduit à une contraction de l'activité économique, cela peut entraîner une augmentation du chômage car les entreprises réduisent leur production et leur effectif, avec pour effet une augmentation des défauts de paiement et des faillites.Cependant, il est important de noter que les conséquences exactes dépendent du contexte économique global, des politiques monétaires en place et d'autres facteurs spécifiques à chaque situation. Quoiqu'il en soit, les difficultés financières et la mutation de la société française, résultant de divers facteurs socio-économiques, technologiques et environnementaux, promet des changements significatifs dans le mode de vie des Guadeloupéens et Martiniquais dans un futur proche : L'avancée rapide de la technologie modifie la manière dont les Antilles travaillent, communiquent et s'informent. L'automatisation et l'intelligence artificielle transforment les économies mondiales , créant de nouveaux emplois tout en redéfinissant les compétences nécessaires et dans le pire des cas provoquant des suppressions massives d'emplois.

Faire de la prospective et prédire avec certitude l'évolution de la société Guadeloupéenne et Martiniquaise dont les fonctionnements sont intimement liés à celui de la France hexagonale d'ici 2030 est complexe, mais au vu de la crise budgétaire plusieurs tendances peuvent être envisagées à moyen terme :

- La transition vers des technologies plus avancées, telles que l'Intelligence Artificielle, pourrait transformer les secteurs économiques traditionnels et le marché du travail avec l'apparition de nouveaux entrants plus performants technologiquement et plus capitalisés .

- Les enjeux liés au changement climatique sont encore flou mais pourraient accentuer les efforts vers une transition énergétique et écologique douloureuse à marche forcée . 

- Les débats sur l'égalité entre les hommes et les femmes , et les droits sociaux pourraient également influencer les politiques publiques. 

- La flexibilité devient la norme dans le monde professionnel, avec une augmentation du télétravail et des modèles d'emploi plus flexibles , ainsi que la remise en cause des droits acquis.  Cela aura des répercussions sur la vie quotidienne, influençant les déplacements, la conciliation travail-vie personnelle et la structure des familles. 

- Les tendances démographiques, telles que le vieillissement de la population, l'exil des jeunes , redéfinissent les besoins sociaux. Les services de santé, les infrastructures et les politiques publiques devront s'adapter rapidement pour répondre aux défis d'une société vieillissante.  Les méthodes éducatives devraient forcément évoluer pour répondre aux exigences d'un monde en mutation, favorisant l'apprentissage en ligne, les compétences numériques et la créativité. Cependant, des incertitudes persistent, notamment liées aux évolutions économiques mondiales et aux événements sociétaux imprévus. Par ailleurs , la montée de la violence dans la société  Antillaise que l'on déjà constater au vu des derniers chiffres de la délinquance peut entraîner un renforcement des politiques sécuritaires aux Antilles . Le gouvernement pourrait être tenté d'adopter des mesures plus strictes pour maintenir l'ordre, ce qui pourrait potentiellement menacer certaines libertés individuelles. Trouver un équilibre entre la sécurité publique et le respect des droits fondamentaux constituera souvent un défi délicat pour la société antillaise post coloniale . Cependant, des efforts concertés pour aborder les causes profondes de la violence peuvent également jouer un rôle crucial dans la préservation des libertés civiques.

La perspective d'une guerre civile en France est un sujet sérieux et sensible. Bien que cela demeure une situation improbable, il est essentiel de comprendre la nouvelle problématique en France hexagonale des facteurs budgétaire et financier qui pourraient contribuer aux tensions sociales en Guadeloupe et Martinique . Les inégalités économiques croissantes pourraient alimenter des frustrations au sein de la population, exacerbant le sentiment identitaire et créant des clivages entre différentes classes sociales. Les disparités économiques pourraient contribuer à un mécontentement généralisé entraînant une fragmentation politique sur l'échiquier politique local de nature à polariser la société. Les dissensions idéologiques sur la question de l'évolution statutaire ou institutionnelle peuvent mettre en péril la stabilité économique et la cohésion sociale à terme . Les questions d'identité, liées à l'immigration, à la question identitaire ou à la diversité culturelle, pourraient exacerber les tensions intercommunautaires. Les conflits potentiels pourraient découler de différences culturelles mal gérées . Les manifestations de mécontentements fréquentes et la méfiance envers les institutions et le personnel politique en place peuvent contribuer à une grave instabilité sociétale . Des mouvements de protestation non maîtrisés pourraient dégénérer en violences plus graves comme lors des émeutes COVID en Guadeloupe et Martinique en 2021. Les groupes extrémistes cherchant à promouvoir leurs idéologies pourraient devenir des sources potentielles d'instabilité. La perte de confiance envers les institutions politiques et sociales peut engendrer un sentiment de désespoir. Si les citoyens estiment que leurs préoccupations comme sur la crise de l'eau et des stations d'épuration défectueuses ne sont pas entendues, cela pourrait alimenter des tensions entre le personnel politique et la société civiles.

Le fret maritime va doubler à cause du conflit en mer rouge et va donc à brève échéance relancer la spirale inflationniste notamment sur toutes les marchandises importées par la Guadeloupe et la Martinique. La vie chère et la crise inflationniste actuelle pourraient aggraver les conditions sociales, entraînant une paupérisation accélérée de la société Antillaise et provoquer un chômage massif et des difficultés financières pour de nombreux citoyens. Cela pourrait alimenter la crise identitaire .Il est crucial de noter que ces risques prédisent nécessairement une bonne accélération de l'éclatement de la cellule familiale aux Antilles . Mais rien n'est encore irréversible . Nous détenons en nous la solution pour éviter ces sombres scénarios même si d'aucuns qui parlottent à loisir et déblatérent des discours surranés sur " le génocide par substitution " dans des vidéos sur les réseaux sociaux ne savent vraiment pas ce que ça veut dire un rapport de force déséquilibré entre la cinquième puissance mondiale et des poussières d îles comme le disait aimé Césaire.C'est de l'inconscience ,car ce genre de propos  engendre forcément des évènements xénophobes et incidents de nature identitaire de la part d'individus ayant un esprit faible , comme on on l'a vu encore récemment à port Louis en Guadeloupe . Je répète mes avertissements : cessons de jouer avec le feu ?en attisant les blessures du passé et en exacerbant le sentiment de jalousie .

Ces jeunes activistes quoique l'on pourrait penser qui se caractérisent par leur inculture sont  prisonniers du passé et du présent, mais néanmoins croient tout savoir de la vie. Ils sont dangereux ( cf les destructions de monuments )et incapable de se projeter dans l'avenir . En fait, ils vivent dans le déni de réalité.  Je m'inquiète vraiment pour cette nouvelle génération !

Tous ces jeunes et moins jeunes qui tiennent des propos passéistes vides de sens sur le réel et qui pêchent par absence de pragmatisme sont désespérants pour la construction de l'avenir ...Ce ne seront pas les mêmes schémas du passé qui vont se répéter. La mutation actuelle du monde oblige à faire autrement notamment avec l'intelligence artificielle.

La prévention de ces scénarios passe par des mesures visant à réduire les inégalités, promouvoir la cohésion sociale, renforcer les institutions démocratiques et encourager le dialogue entre les différentes parties prenantes. L'analyse des risques potentiels doit être équilibrée et accompagnée d'efforts concrets pour renforcer la résilience sociale et prévenir les sources de division de type ethnique qui pourraient conduire à des conflits internes , notamment lors de mesures gouvernementales douloureuse sur le plan social.

Les décisions concernant un plan d'austérité en France en 2025 dépendront de nombreux facteurs économiques et politiques. Mais cela s'avère à notre sens de plus en plus probable ,ce qui laisse augurer une diminution drastique de la dépense publique. Emmanuel Macron a jusqu'à aujourd'hui tout fait pour retarder l'échéance en persistant dans la hausse des dépenses sans faire de véritables économies. A présent il est au pied du mur !

En conclusion, la mutation de la société dans un futur proche génèrera des opportunités tout en présentant des défis. Le développement économique avec d'abord en priorité l'élaboration  d'un nouveau modèle économique et social pour la Guadeloupe et la Martinique , c'est cela la logique première du changement, et seulement après un changement statutaire ou institutionnel si souhaitable avec le maintien des 2 assemblées en Guadeloupe. Bon je reste sur ma position à savoir que je suis totalement contre l'assemblée unique. Mon expérience professionnelle m'a permis de constater que toutes les dernières réformes des organisations dans l'entreprise tendent toutes à la spécialisation. C'est le cas pour les institutions ,il faut laisser la spécialisation dans le social au conseil départemental et le développement économique à la région. C'est cela une organisation rationnelle des institutions et non l'inverse. Les banques ont bien segmenté les clients particuliers et les clients des entreprises avec la création dédiée de centres d'affaires entreprises .Il faut être pragmatique ! ...La bureaucratie c'est la collectivité unique. Un centre de décision quoiqu'il soit nécessite une bonne organisation. Mais tout cela dysfonctionne en Martinique et en Guyane . D'ailleurs c'était possible d'avoir une bonne rationalisation de l'administration sans fusion , alors aujourd'hui posons-nous la question de savoir pourquoi la CTM n'a pas pû diminué sa masse salariale ni éliminer les doublons . Il est maintenant prouvé que la hausse de la productivité est liée aux nouvelles organisations du travail plus particulièrement à la division du travail. En effet on constate que lorsqu'un individu ou un organisme public se spécialise dans une tache il devient plus performant. Cette spécialisation a une conséquence sur l'efficacité du travail et la viabilité des plans de développement et des projets de création des richesses.Tout devrait s'opérer à l'avenir en fonction d'une évaluation des risques à partir d'une analyse prospective. L'adaptabilité, l'innovation et la collaboration seront essentielles pour élaborer un nouveau modèle économique et social et ainsi façonner un nouveau mode de vie répondant aux besoins changeants des Guadeloupéens dans cette nouvelle ère de mutation de la société Française et Antillaise .

"Apatoudi bèl kôkôt é gran pwèl, sé sa i adan ka konté. "...

traduction : Ce n'est pas tout d'avoir une belle marmite et une grande poêle, ce qui compte c'est ce qu'il y dedans !


 

Moralité

De belles apparences ne suffisent pas, encore faut-il qu'il y ait du fond, de la matière.


 

Jean marie Nol économiste


 


 

 

 

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