2 Février 2024
Dans son dernier ouvrage, Quand il aura vingt ans (Fayard), la politologue montre, sondage à l’appui, que la pensée woke, loin d’être marginale, est en train de gagner du terrain en France. Grâce, notamment, à la complaisance d’une partie de la gauche.
Le wokisme, héritier du trotskisme ?
Pas seulement. Le trotskisme étant « l’opportunisme polymorphe » intégral, disons que le wokisme en est un aspect. Un pan. Le wokisme est la forme non « intellectuelle », c’est-à-dire non spéculative, autrement dit instinctive du nihilisme dont l’objectif n’a jamais été autre que la promotion du néant : l’anéantissement de toute intelligence, notamment par inversion. Objectif, la chute de l’homme, le détournement total du beau, du vrai, du bon.
Du nihilisme au wokisme, le beauf chic est en quelque sorte devenu le beauf « street » sans changer de destination après son escale en beaubeaufferie qui a définitivement rompu le lien entre la vocation diabolique de la revendication ouvrière et le prétexte du propro - le progrès prolétarien - initial. Bref ! L’histoire a rendu le pouvoir à Caïn sous couvert entre autre d’écolologie.
Disons que le wokisme va dans le sens de l’histoire. Celui-ci, parti du courant « précieux » du XVIIe siècle déjà catalogué ridicule par Molière pour aboutir à la fureur de Hébert et Marat en passant par les Lumières, a poursuivi sa route en accouchant du communisme, du nazisme et de tous les puissants courants matérialistes du XXe siècle jusqu’au naufrage actuel qui a consacré la défaite de l’intelligence dans un délire opportuniste et relativiste en toute chose ou presque. Nous parlons bien du sens de l’histoire tel que le bien entendu l’entend.
Il ne faut pas chercher très loin le péché originel du wokisme : il est dans l’humanisme qui a promu l’orgueil - déjà suspect - au rang de vanité… plurielle. Ce n’est du reste pas pour rien que le parti macronien di Renaissance » : quand l’inversion gitrègne, les mots prennent tout leur sens et c’est alors qu’il faut de la finesse pour lire l’heure à l’horloge de la Bête. Le wokisme, essentiellement narcotique, ne prétend-il pas être une démarche d’éveil ?
Et la fabrique de crétin a atteint sa pleine dimension industrielle dans un environnement que l’on dit digital parce qu’on peut la toucher du doigt ou numérique à cause du nombre de des produits qui proviennent de la post-mécanisation de toute l’industrie crétinique qui, comme on sait, a terrassé l’homo faber, l’homme ouvrier, puis l’homo sapiens, qui ne sait plus que les slogans, les mantras et pour qui l’orientation sexuelle aujourd’hui une vertu cardinale.