2 Janvier 2024
Si l'on définit l'intelligence comme une faculté de résoudre des problèmes, il faut bien admettre qu'il y a de l'intelligence dans la nature, animale et même végétale. Au temps où j'enseignais la philosophie, pour maintenir l'attention des élèves, je partais de la base, ou presque, c'est-à-dire de l'intelligence animale, en particulier de celle des poules. Car ces braves bêtes ne sont pas particulièrement subtiles, et pour susciter l'attention de jeunes élèves leurs comportements étranges sont souvent utiles. Heureusement nos frères animaux n'en sont pas tous réduits au simplisme des animaux de basse-cours. Les chiens (et les chats bien sûr), les chimpanzés aussi, pour nous en tenir à cette liste limitée, sont d'un autre niveau.
Mais nos amis, sauvages ou apprivoisés, capables de résoudre des problèmes pratiques,nécessaires à leur survie sont peu aptes à penser, à intellectualiser, à résoudre des problèmes abstraits mathématiques ou philosophiques. Dans leur conflits, l'intelligence passe vite aux empoignades et aux batailles dentues, et griffues.
C'est chez l'homme que l'on passe à l'abstraction qui rend possible les mathématiques, la physique, la philosophie, la religion ou la politique.
Le grand dictionnaire Robert écrit :
« Le mot intelligence, dans le langage philosophique, se distingue des notions de raison et d'entendement. Intelligence désigne un ensemble de fonctions concernant la connaissance ou l'action, éclairée par la spéculation préalable. L'entendement n'englobe que les opérations discursives de la pensée. La raison, pouvoir d'organisation, mais aussi de discernement du vrai, désigne l'ensemble des principes grâce auxquels l'être humain peut établir des rapports vrais à propos de l'univers. — Intelligence se dit de fonctions remarquables par la diversité de leur aspect et l'inégalité de leur développement. L'entendement et la raison paraissent présenter des caractères d'unité et d'universalité. Du moins n'utilise-t-on ces mots que pour représenter des formes qu'on étudie toujours sous l'aspect idéal de perfection et d'achèvement. Diversité et inégalité des manifestations de l'intelligence conduisent parfois à étendre l'usage de ce terme aux animaux tandis que entendement et raison sont réservés à des aptitudes proprement humaines ». Je ne voudrais pas trop m'étendre davantage, n'écrivant qu'un article destiné à prévenir mes amis (ceux qui estimeraient en avoir besoin) des risques que nous font courir, selon moi, à grands investissements de médias, ces « prophètes » médiatiques omniprésents qui prétendent nous persuader de l'apparition d'une super intelligence artificielle, fabriquée par les Silicons vallées du monde développé. Désormais, grâce au progrès de LA science (entendue comme l'intelligence aartificielle, créée par l'Homme) les braves gens comme vous ét moi, n'auraient plus à craindre la misère, la souffrance et la mort. Je me souviens d'avoir vu, en 1968 au cinéma GAUMONT sur l'écran le plus large de Paris à l'époque, un film d'anticipation de Stanley Kubrick : 2001, l'odyssée de l'espace. Quelques passagers sont en exploration, chargés de mission, dans une super navette spatiale, La navette modèle du progrès scientifique fonctionne grâce à KARL un ordinateur géant qui malgré la merveille technologique qu'il constitue est soumis, en dernier ressort aux décisions des ingénieurs du bord. Or Karl est en train de muter. Il prend conscience de sa valeur, et ne veut plus obéir. Quand les ingénieurs s'aperçoivent du processus, ils décident de déconnecter Karl. Je ne vous dis pas la suite. Mon but étant de suggérer les rapports qui peuvent exister entre l'idée directrice du film, et le processus en cours d'appropriation et d'esclavagisation de nôtre monde. Plus que jamais je reste fidèle au doute méthodique propre à la philosophie, et gardien d'un univers, certes imparfait, mais vivant, et libre. Le Scrutateur. |
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