Ses amis Guadeloupéens portent le deuil du père Bernard de Lépinay.

J'ignore si la nouvelle du décès du père Bernard Mercier de Lépinay, survenue en mars dernier (2023), a été communiquée aux Guadeloupéens par ses confrères de l'Eglise. Toujours est-il que c'est ma piété à son égard qui me renseigne par une recherche sur internet :

Langonnet
Nous avons la tristesse de vous faire part du décès du
Père Bernard MERCIER de LEPINAY
survenu le samedi 27 mai 2023, à l'âge de 97 ans.
De la part de :
la Congrégation du Saint-Esprit,
et toute sa famille.
La cérémonie religieuse sera célébrée mercredi 31 mai 2023, à 14 h 30, en l'Abbaye Notre-Dame de Langonnet.
Condoléances sur
pompes-funebres-gallo.fr PF Gallo,
Guiscriff, 02 97 34 07 00

Avis paru le 29 mai 2023, Morbihan (56)
Retrouvez tous les avis de décès parus dans le Morbihan (56)

Arrivé en Guadeloupe en 1948, il a exercé son ministère d'abord à Pointe-à-Pitre dans la paroisse de St-Jules (qui n'existe plus, transférée à Lauricisque), il devint par la suite chargé de la pastorale en milieu scolaire. Je l'ai eu comme professeur en classe de quatrième et jusqu'à la terminale au lycée Carnot. Nous étions nombreux à être instruits par lui qui manifestait avec humilité, une culture remarquable non seulement sur le plan religieux, mais aussi celui de la culture générale. Et il recevait le soutien de tous les parents d'élèves (sauf rarissimes exceptions).

Enfant il avait eu à soufrir des séquelles d'une maladie, encore répandue dans les années de son enfance, le tétanos. Cela ne l'empêchait pas d'accompagner ses élèves lors d'excursions, et de pélérinages.

Au début des années 70, les « changements » survenues dans le monde, et qui se faisaient sentir jusque dans l'Eglise, (et même en Guadeloupe) le conduisirent à quitter la Guadeloupe.

Il enseigna quelques temps au Séminaire français de Rome, institution dépendant de son ordre : les pères du St-Esprit.

Il fut ensuite affecté au Congo (Brazzaville) où il préparait les jeunes africains à leur future tâche de missionnaire. Ce fut, de son propre aveu, la mission dans laquelle il se réalisa le plus pleinement. J'ai eu l'occasion d'en parler avec l'un d'eux, devenu prêtre, et affecté à la paroisse de Massabielle, qui est la mienne. Le jeune curé m'en parla avec éloge.

Mais le temps passe, et il y a dix ans, il fut, contre son gré désigné pour prendre sa retraite.

Nous causions parfois au téléphone.

Puis vint le moment où « la machine » toussa, irréparablement. Je compris que l'heure approchait, c'était il y a deux ans, quand il ne me reconnut pas.

Pressentant quelque chose, ce matin je fis la recherche qui m'apprit le décès.

Malgré le temps qui passe, les enfants qui furent ses élèves sont eux-mêmes soit déjà partis pour le grand voyage, soit dans sa … préparation.

Je ne doute pas de leur sentiment s'il lisent ce petit article nécrologique.

Edouard Boulogne