26 Avril 2023
Il y a des expressions idiotes (comme « le locataire de l’Élysée » ou de la Maison Blanche) qui montre à quel point la capillarité de la bêtise menace l’intégrité de l’intelligence par ses entorses à la vérité. Attendons avec gourmandise le couronnement du locataire de Buckingham palace, à moins que ce ne soit de son propriétaire. En tout cas, chacun est propriétaire de sa propre connerie - comme les mots l’indiquent - et occupant à titre gratuit des lieux communs qu’il veut bien occuper et même locataire quand il paie - sa place au spectacle, son abonnement à un journal ou sa redevance audiovisuelle.
Il y a en revanche une étiquette qui colle admirablement aux ayatollahs de la pensée et du politiquement correct jusque dans les derniers recoins du wokisme, c’est ultra-orthodoxe. En Covidie comme chez n’importe quel militant climatoperroquet, tout n’est plus que prédication, de la laïcité à la sexualité en passant par la diversité, l’ultra-orthodoxie est de plus en plus khmère, c’est clair. La devise des saints de l’archipel du bien, c’est : On ne lâche rien. Avec ça, on est sûr de faire bouger les choses… et d’avancer. C’est pourquoi tout recule. Sauf la technologie, ultra-orthodoxe par nécessité : on ne plaisante pas avec la science qui ne fait que tirer parti des lois de la nature qu’elle perce à jour, tandis que l’intelligence (au sens de la conscience sans science) se fait de plus en plus artificielle. Par pure ultra-orthodoxie, évidemment.
Alors se pose le problème de la science sans conscience, ruine de l’âme, dans son opposition avec la conscience sans science, ruine de l’intelligence. Dans les deux cas, le résultat est le même : l’ultra-orthodoxie, celle qui conduit à tous les excès, celle qui faisait dire aux cocos les plus concons « Staline est l’homme que nous aimons le plus » et qui faisait les Allemands hurler « Sieg heil » (au moins ceux-là en ont-ils eu pour leurs Siegs comme pour leur Heils). Quand s’ouvrent les yeux, il est toujours trop tard. La défaite de l’intelligence est toujours une catastrophe… naturelle.