8 Mars 2023
Je n'aurai pas l'outrecuidance de prétendre fournir du projet de loi sur la retraite à 64 ans, une analyse vraiment satisfaisante là où les meilleurs spécialistes de la chose s'embrouillent à qui mieux mieux. Je ne céderai pas à cette facilité, bien que Macron suscite en moi une sorte d'aversion, non parce qu'ils serait un imbécile ou d'un cynisme foncier. Il n'est pas stupide, et si cynisme il y a il faut reconnaître qu'il n'est pas le seul, et de beaucoup, dans ce cas, et dans tous les milieux de la politique, y compris chez ceux de la « vraie droite ». Il fut un bon élève, et brille par des artifices rhétoriques qu'il partage avec beaucoup d'autres de sa génération fille de mai 68. Là est la tare principale de cet ancien jeune qui fut éveillée à l'art théâtral (donc à la politique) par une créature qui serait aujourd'hui poursuivie pour détournement de mineur.
Comme vous, lecteur ami, j'observe le mouvement, et je pense que ce dernier (post soixante-huitard) se fout du fond du problème. La retraite à 62 ans ou même à 60 comme le souhaitent cyniquement une Martine Aubry, un la Mélenche ? Vraiment ? Alors que tous les pays européens tiennent compte des faits, qui les caractérisent autant que nous, ont opté pour des lois plus sévères que le projet en question actuellement en France. Alors qu'en même temps on fait de moins en moins d'enfants, qu'on se propose d'insérer DANS LA CONSTITUTION le droit à l'avortement, c'est-à-dire le droit au meurtre des petits enfants dans le ventre de leurs mères. Malheur à vous hypocrites comme disait jadis un jeune prophète judéen !
Il y a quelque chose de pourri dans nôtre ancien continent chrétiens !
Déraillerais-je chers amis ?
L'article qui suit expose les réactions du projet de loi français vu de l'étranger.(LS).
Vu de l’étranger
Pour prendre de la hauteur, quoi de mieux que le regard de nos proches voisins ? D’autant que le système de retraite de la France est unique au monde. Sans surprise, le monde anglo-saxon écarquille les yeux. Le New York Times a ainsi noté « des conceptions très ancrées dans les mentalités, où la vie active est considérée comme une corvée et la retraite comme une libération permettant enfin de profiter de l’existence ». Un tempérament très éloigné du capitalisme protestant. L'incompréhension américaine est partagée par nos voisins d'outre-Rhin. Ainsi les Allemands, dans Die Welt, pourfendent-ils la rhétorique des opposants à cette réforme. « Les arguments mettant en avant la solidarité intergénérationnelle et l’allongement de la durée de la vie sont balayés du revers de la main, écrit le journal. Les comparaisons avec les pays voisins – où l’âge de la retraite est plus élevé – ne valent pas. » Dans le sud du continent, on s’attache davantage à l’aspect politique. Le quotidien de référence espagnol El País note ainsi l’enjeu crucial pour Emmanuel Macron qui joue gros afin de faire passer la « mère de toutes les réformes ». Entre cela et « le droit à la paresse » voulu par Sandrine Rousseau, on peine à imaginer comment la France peut d’un côté réindustrialiser et de l’autre paraître attractive pour le reste du monde. Symptôme d’un pays qui ne veut pas sortir du vieux rêve vendu par la gauche, un rêve de cerisiers en fleurs masquant un véritable cynisme électoral.
Et demain ?
La réalité est toujours plus décevante que l’imagination. Au fond, si depuis l’étranger on peine à comprendre cet accès de fièvre français, on finirait presque par se demander si ce chauffage à blanc ne risque pas de finir en tir à blanc, justement. Avec des transports fortement impactés mais n’accusant la fermeture d’aucune ligne, les déplacements seront très compliqués mais pas impossibles, certaines stations-service seront correctement approvisionnées et les écoles, sauf blocages à l’initiative de la NUPES, seront ouvertes. Alors, comme à chaque mouvement social d’ampleur, on finit par se demander si cette mobilisation a vraiment pour enjeu les retraites ou un bras de fer politique entre une gauche en recherche d’unité et un exécutif en recherche d’ennemi. Ce duel se produit devant 60 millions de Français pris en otages et obligés de regarder. De son côté, le Rassemblement national cherche à tenir sa ligne de crête entre « une base sociale très hostile à la réforme, un électorat plus légitimiste » ayant l’amour de l’ordre, analyse Arnaud Benedetti, et sa volonté de « cranter sa respectabilité » devant les institutions. Au fond, on paye une vieille équation : les soixante-huitards ont cramé la caisse, la Macronie vend le pays à la découpe, la NUPES abdique au nom de la paresse. Et devinez qui payera ?
Lire l'article en entier :