17 Mars 2023
Pitoyable spectacle que celui de l'Assemblée « Nationale » française. Hier, 16 mars, ces messieurs et « dames » se sont surpassés.Je n'ajouterai pas de détails, ils nous ont été montrés à profusion sur les chaînes d'information. Le bon peuple surchaufé depuis des années par ses « élites » court au précipice et à sa mort.Ce sont les socialistes (dont, sur ce point Martine Anbry est l'emblème) qui avaient exigé (c'est comme cela que ces gens parlent) et obtenu la retraite à 60 ans. On en revint, et on opta pour la retraite à 62 ans. Il s'avère que ce procédé est insuffisant. La plupart des pays européens ont choisi d'autres limites d'âge, 64, et même 66 ans. Pourquoi ? Parce que ce sont les travailleurs qui payent les retraites. Mais si les travailleurs étaient plus nombreux, leurs cotisations en seraient diminués d'autant. Or l'Europe ne fait plus d'enfants. Mieux, ou … pire, elle n'en veut plus et cèdent à la presion de ses « élites » (!) qui l'incitent au malthusianisme (j'ouvre mon dictionnaire au mot malthusianisme et je trouve : malthusianisme «
Doctrine de Malthus, qui préconisait la contrainte morale pour remédier au danger de la surpopulation du globe. — Par ext. Doctrine qui préconise les pratiques anticonceptionnelles »). N'envisage t-on pas de modifier la Constitution de cinqième République pour y introduire le droit à l'avortement ? Et peu réagissent à ces menaces, et même Marie Le Pen qui veut devenir présidente ! Je note que M. Macron n'a pas d'enfants. Je ne nourris pas de haine personnelle contre lui, mais enfin comme dit le proverbe « c'est par la tête que le poisson pourrit ».
Peut-être faut-il oser clamer ces vérités élémentaires. Qui donc a dit : « la vérité vous rendra libre » ?
Le Scrutateur.
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Ce 16 mars, jour du vote final de la loi sur la retraite, promettait d'être animé. Les députés et les Français n'auront pas été déçus... Comme dans une pièce de théâtre, le gouvernement s'est fait attendre à l'Assemblée. Arrivé en retard, il a été accueilli par une bronca précédant une « Marseillaise ». Les députés de la NUPES avaient brandi des pancartes : « Démocratie, 64 ans, c’est non ! » Le Premier ministre Élisabeth Borne a été contrainte d’attendre les derniers couplets de LFI sous l’œil réprobateur du reste de l’Assemblée, communistes compris. Le chant a entrainé une suspension de séance qui n’aura pas suffi à apaiser les esprits. Élisabeth Borne est inaudible. « Démission », scande le RN, tandis que la « Marseillaise » de LFI continue.
La réforme des retraites est donc passée. Dans la violence. C'était le seul axe de campagne d’Emmanuel Macron. L’idée était imposée par le pouvoir dans les esprits : c’était lui ou le chaos. Lui ou le retour de la peste brune. Lui ou Le Pen.
Las. Les élections législatives ont contrecarré les plans de la majorité devenue relative. Fini la chambre d’enregistrement du régime présidentiel, place au parlementarisme, aux tractations et aux négociations. « S’abstenir, c’est voter pour », a martelé le Rassemblement national pendant 24 heures. Un RN dont le chef de file, Marine Le Pen, a été très clair, la veille du vote : « Nous voterons unanimement contre », a affirmé, devant les caméras aux Quatre-Colonnes, celle qui, par deux fois, a affronté Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle. « Le groupe RN utilisera tous les moyens réglementaires et constitutionnels qui sont à disposition pour lutter contre ce texte », a martelé le groupe, dans un communiqué envoyé hier soir, après l’accord trouvé par la commission mixte paritaire. Les moyens réglementaires étaient nombreux : motion de rejet préalable, motion de censure du gouvernement… Tous ces outils ont été neutralisés par le 49-3, mais l'issue doit aussi beaucoup à une opposition fracturée, à une NUPES incapable de passer outre ses postures idéologiques pour mêler sa voix ou sa signature avec celles du RN. Un groupe LR déboussolé entre ses députés de la France périphérique et ceux qui reposent sur un électorat Macron-compatible, et surtout terrorisé à l’idée d’une dissolution qui pourrait achever cette équipe déjà famélique et menacée de multiples scissions. « Cette menace de dissolution est une tentative de pression sur les élus de la majorité et des Républicains tentés de voter contre », dénonce, auprès de BV, le député RN du Loiret Thomas Ménagé. Le jeune élu sait de quoi il parle. Le département du Loiret fait partie de ces territoires en pleine bascule en faveur du parti de Marine Le Pen. Ce n’est pas un hasard si le député MoDem de la circonscription voisine, Richard Ramos, était des plus critiques vis-à-vis de cette réforme et a fait part de son opposition. Son siège est des plus menacés. Il en est de même pour le député Renaissance de l’Hérault Patrick Vignal, survivant de la législature précédente dans un territoire qui a vu la NUPES et le RN faire d’excellents scores. « S’il y a dissolution, on sera nombreux à sauter », craint l’élu méridional. L’utilisation de cet outil constitutionnel aura eu le mérite de calmer les scrupules, d’oblitérer les reculades. « Ce texte passe sans majorité », a sobrement analysé Marine Le Pen. Le groupe du RN s’est réuni à 16 heures, cet après-midi, pour faire un point sur la situation.
LR : la bascule n’a pas opéré
« Ce compromis n’était pas mon souhait mais le vôtre », affirme Élisabeth Borne, toujours inaudible face à une NUPES qui chante la « Marseillaise ». Le Sénat à majorité LR avait ouvert la voie à ce compromis. Après avoir pesé dans la commission mixte paritaire, la chambre du Luxembourg a voté à une très large majorité la réforme en l’état, renvoyant le projet en lecture définitive à l’Assemblée nationale. Pour le chef de file des LR, Bruno Retailleau, « ce vote n’est en aucun cas un soutien inconditionnel au gouvernement », a-t-il précisé sur la chaine LCP AN, ce matin du 16 mars. Mais sur BFM TV, ce même jour, Éric Ciotti a précisé les limites de l'indépendance : « Le groupe LR ne s'associera ni ne votera aucune motion de censure. » Ce sauvetage par les LR, l’utilisation du 49.3 l'aura rendu caduc. Les sénateurs LR ont acté le divorce au sein de la famille des Républicains qui n’ont pas été capables de rassurer l’exécutif quant au vote de ce projet, renvoyant le groupe présidé par Olivier Marleix devant ses propres contradictions. Un texte qui était pourtant apparu comme un compromis à l’avantage des LR.
« En utilisant la force, ils ont nourri, voire légitimé, le chaos provoqué par la NUPES », peste un député du RN auprès de BV. Le bras de fer se mue en bras d’honneur. « L’utilisation du 49.3 aujourd’hui nous fait changer de dimension. Ils étaient dans une crise politique, les voilà dans une crise de régime », note, pour sa part, le député du Gard Pierre Meurin. Au fond, rien n’est réglé au palais Bourbon. L’exécutif a sa réforme, au prix de la violence politique et sociale. Il tient sa victoire contre la majorité de ses concitoyens mais rien n’est joué. Après cette victoire à la Pyrrhus face aux institutions, la réforme des retraites va devoir passer l’examen de la rue. Une aubaine inespérée pour la NUPES qui peut donner libre cours à son goût pour le chaos.