12 Novembre 2022
Auteur : Dr. Jacques Michel Lacroix 11 novembre 2022 Vaccin anti-Covid : que penser des troubles menstruels ? bvoltaire.fr/vaccin-anti-covid-que-penser-des-troubles-menstruels
Depuis quelques années, particulièrement depuis l'épidémie de grippe de 2009, un nombre croissant de Français est méfiant vis-à-vis des vaccins. Le dernier en date, celui destiné à lutter contre le virus du Covid, parce qu'il fait appel à une technique nouvelle (celle de l'ARN messager), a suscité de nombreuses inquiétudes et fut accusé par certains de tous les maux. Les effets secondaires à long terme ne pourront être envisagés que dans dix ou quinze ans, mais on a déjà une vision assez fiable des effets secondaires à court terme, grâce aux études entreprises par les agences de santé française ou européenne. Une étude menée conjointement par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et la Caisse nationale d'assurance maladie, regroupées sous l'identité EPI-PHARE, avait déjà permis d’étudier le risque de myocardite (inflammation du muscle cardiaque) et de péricardite (inflammation de la membrane qui entoure le cœur) avec les vaccins à ARN messager chez des sujets de 12 à 50 ans en France. Ainsi, depuis juillet 2021, on peut officiellement considérer que des myocardites et des péricardites peuvent être des effets secondaires indésirables pouvant survenir dans les sept jours suivant une vaccination avec un vaccin à ARN messager, surtout chez les sujets masculins jeunes, et a un degré moindre chez les femmes. Cet effet secondaire est cependant assez rare ; il a été noté qu'il ne se manifestait que chez 132 hommes et 37 femmes pour un million de doses injectées, pour ce qui concerne les myocardites, et un peu moins pour les péricardites. Parmi les autres effets secondaires des vaccins de Pfizer ou Moderna, on note fréquemment des troubles menstruels tels que des saignements anormalement longs pendant ou en dehors des règles, parfois une absence de règles pendant plusieurs mois, fréquemment des douleurs pelviennes importantes. Chez les femmes atteintes d'endométriose, on a également décrit des réactivations de leurs symptômes alors que la maladie était bien contrôlée jusque-là. Et chez des femmes ménopausées des saignements anormaux. Dans la majorité des cas, ces troubles menstruels on été de 2/2 courte durée, bien qu'ils puissent parfois durer six mois, et sont spontanément résolutifs. Mais il est encore trop tôt pour savoir si cette vaccination peut avoir un impact sur la fertilité. Une étude publiée par la revue Science Advances, le 15 juillet 2022 (vol. 8, n° 28), a permis d'établir un lien direct entre et la vaccination et ces troubles qui sont maintenant considérés comme un effet indésirable par l'Agence nationale du médicament (ANSM), sans qu’on puisse cependant expliquer pourquoi ils sont apparus après la vaccination et s'ils ont un lien avec l'utilisation d'ARN messager pour fabriquer le vaccin. Dans le cas du vaccin contre le Covid, dont on ne connaissait absolument pas les effets secondaires lors de sa mise sur le marché, on peut se demander si la politique sanitaire pour lutter contre ce virus, essentiellement fondée sur l'utilisation massive du vaccin, fut un choix très judicieux. Les statistiques dont on commence à disposer maintenant ne permettent pas de percevoir une diminution majeure de la mortalité dans les pays fortement vaccinés par rapport à ceux qui n’ont eu qu’une faible couverture vaccinale. Plusieurs facteurs, en dehors du vaccin, sont à prendre en compte, mais il y a là un bon sujet de réflexion.