14 Octobre 2022
Les passages soulignés l'ont été par le Scrutateur.
2 octobre 2022 : à l’été 1940, après l’effondrement de l’armée française, Churchill se voit contesté au sein de son gouvernement par les partisans d’un arrangement avec Hitler. Afin de prouver sa détermination à mener la guerre jusqu’au bout, il adresse un ultimatum à la flotte de son ex-alliée, repliée dans la rade de Mers el-Kébir, près d’Oran, et l'attaque.
Le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2 dans la Baltique pourrait avoir la même signification, sans que l’on sache encore qui s’est risqué à cet acte de piraterie sans précédent...
Les 26-29 septembre 2022, quatre explosions ont endommagé les gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2 dans les eaux territoriales suédoises. Ces gazoducs étaient destinés à accroître les livraisons de gaz naturel russe à l’Allemagne. Mais suite aux sanctions économiques décrétées par l’Union européenne après l’invasion de l’Ukraine, ils avaient été neutralisés.
En Allemagne, les milieux d’affaires attendaient avec impatience leur remise en service pour éviter un naufrage de l’industrie nationale, très dépendante du gaz russe, et plaidaient pour la reprise des négociations avec la Russie. Mais du fait de ces sabotages, lesdits gazoducs ne pourront être remis en service avant de nombreux mois dans le meilleur des cas, ce qui met en grande difficulté l’industrie allemande et par voie de conséquence toutes les économies européennes.
Le sabotage des gazoducs aggrave la crise de l’énergie en Europe, latente dès avant l’invasion de l’Ukraine. Cette crise a conduit les États européens à se rabattre tant bien que mal sur le gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance du Qatar et des États-Unis, dont le caractère néfaste pour l’environnement n’est plus à démontrer. Elle a ainsi ruiné la « transition énergétique » en dépit des sommes colossales englouties dans la construction d’éoliennes géantes et la rénovation thermique de vieilles bâtisses.
Le sabotage relance la hausse des prix de l’énergie, y compris celui de l’électricité nucléaire qui, bien que d’un coût de revient très faible, est aligné sur le prix du gaz en vertu de conventions européennes. Il rajoute au désastre écologique en libérant dans l'atmosphère le méthane sous pression conservé dans les gazoducs.
L’Histoire n’offre pas d’autre exemple de destruction d'infrastructures civiles à mille kilomètres d’un champ de bataille si l’on excepte les attentats du 11-Septembre 2001 qui relèvent du terrorisme plus que de la guerre. Reste à se demander qui a pu trouver intérêt à ce sabotage dans une mer dont les pays riverains ne sont pas officiellement en état de guerre les uns avec les autres.