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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Important :La crise est à nos portes : Jou malè pa ni pran gad ! par Jean-Marie NOL .

Important :La crise est à nos portes : Jou malè pa ni pran gad ! par Jean-Marie NOL .
Important :La crise est à nos portes : Jou malè pa ni pran gad ! par Jean-Marie NOL .

La Guadeloupe, depuis la crise sociale de 2009, possède une économie qui a perdu de son dynamisme, plombée depuis par la crise sanitaire du COVID,  des conflits sociaux induits par la question de l'obligation vaccinale , par la poussée inflationniste actuelle ,  et par des charges sociales et fiscales qui n’ont pas cessé de croître et surtout par des situations de monopoles qui brident l’action de certains entrepreneurs locaux , et  qui s'avère pour partie être à l'origine de la vie chère . Elle a peu à peu reculé sur le plan économique , et aujourd'hui tous les clignotants sont au rouge : le taux de croissance du PIB est en moyenne inférieur à celui des années précédentes , le budget des collectivités locales est régulièrement en déficit, les prélèvements obligatoires ( notamment les impôts locaux) sur la classe moyenne sont bien plus élevés que partout ailleurs, la balance commerciale du pays est chaque année plus négative, et le taux de chômage demeure depuis un bon nombre d’années particulièrement élevé. De plus beaucoup d'entreprises se trouvent en difficulté financière, et les ménages ne sont pas en reste avec un pouvoir d'achat en berne . L’Etat, pour faire face à toutes ces problématiques , a eu recours, sans cesse, à l'augmentation constante des transferts publics et sociaux ,voire à la hausse des soutiens financiers avec la politique du quoiqu'il en coûte ,des boucliers tarifaires et chèques exceptionnels , notamment énergétiques  (La ristourne sur l'essence et le gel des prix du gaz ont coûté 24 milliards à l'État ) . Le tout étant financé à crédit par la dette qui s'élève aujourd'hui à presque 3000 milliards d'euros. Aujourd'hui les entreprises  de l'île commencent à être étranglées par la crise inflationniste et énergétique, à tel point qu'elles demandent à l'État  un report du remboursement du PGE ( prêt garanti par l'État ) de dix années supplémentaires. Et à l’Urssaf, on demande l’étalement des cotisations . Ceci afin de permettre de dégager de la trésorerie et d’ouvrir la perspective de sauver de la faillite des dizaines de milliers d'entreprises.… Pour le moment, c'est une fin de non recevoir de Bercy. Et pourtant aujourd'hui , toute l’économie se recroqueville .

Et dans le contexte de la crise , la Guadeloupe est face à "un risque de récession", selon nous dès l'année 2023 . Alors, gardons nous de mettre la charrue avant les boeufs , pour ce qui concerne la question des institutions !

L'île est déjà fragilisée sur le plan social, sanitaire , économique , et financier.  Je m'inquiète que la classe politique ne prenne pas la mesure de la situation dégradée de l'économie  et pousse à un changement des institutions de la Guadeloupe . Pour l’instant, tout le monde, s’accorde sur des plans très coûteux de dépenses publiques , au vu des différentes propositions formulées par les élus à l'État , suite à l'appel de Fort de France . Et personne n'a compris que le monde a vraiment changé !

"L’argent gratuit et illimité, c'est fini, car  le gouvernement veut réduire la dépense publique , et les taux d’intérêts remontent, avec le risque que la dette de la France devienne bientôt insoutenable financièrement pour le budget de l'État. La question des intérêts, ( Le cercle de réflexion libéral iFRAP avance le chiffre de 100 milliards d'euros de charges de la dette en 2027, contre 35 milliards aujourd'hui. «)et plus seulement celle du volume de la dette publique,  s'invite dans le débat public. Les économistes et les institutions financières comme la Cour des comptes ou la Banque de France tirent la sonnette d'alarme.

Donc,  forcément vu le déséquilibre grandissant entre les dépenses et recettes de la France, l'outre-mer va être indéniablement affecté par une diminution sensible des ressources financières allouées jusqu'ici par l'État. Il faut vraiment être sourd et aveugle pour ne pas entendre et voir que la France n'a plus la même capacité financière d'autrefois pour entretenir un outre- mer qui lui coûte de plus en plus cher .

En Guadeloupe, le temps des vaches maigres va nécessairement arriver avec l'accentuation de la crise inflationniste et la réduction envisagée de la dépense publique . D’où une question essentielle : comment la Guadeloupe en est-elle arrivée là ? Comment le niveau de son débat politique et économique a-t-il pu tomber si bas pour méconnaître cette triste réalité ?

Deux réponses principales nous paraissent devoir être mises en avant. D’une part, le manque de courage des dirigeants politiques depuis plusieurs années , qui a empêché la Guadeloupe de moderniser ses structures économiques et qui l’a plongée dans la croissance molle et le chômage élevé. D’autre part, le manque de culture économique qui a maintenu de trop nombreux guadeloupéens dans l’ignorance et les a malheureusement incités à se laisser tenter par les partis dits "extrémistes ".Le dernier message électoral a été un contrecoup considérable pour la réputation de notre île . Aujourd'hui, résultat des courses , rien n'a vraiment bougé : Sur le plan économique, la croissance est en baisse et l’inflation en hausse. Sur le plan humain, ce sont les revenus des populations qui sont en baisse et les difficultés qui sont en hausse.

C'est là dans ce contexte délétère que les responsables politiques de la Guadeloupe ont crû devoir céder aux pressions du président de la CTM (Collectivité territoriale de Martinique) pour exiger plus de pouvoir local et de responsabilités élargies dans la gestion des affaires de l'île. Cela étant, si bien entendu , sur la forme, l'interpellation du gouvernement par les élus peut parfaitement se comprendre , car rien qui heurte l'entendement, c'est assurément le fond qui devrait poser problème . Sommes-nous à la hauteur des nouveaux enjeux de notre époque ?

A l'heure du dévissage généralisé, politiques, analystes, syndicats et patrons sont sur la sellette pour n'avoir rien anticipé et avoir accumulé les erreurs de jugement, voire de conduite dans la gestion des fonds publics . Les raisons d'une faillite collective.

Les uns se cachaient les yeux pour ne pas voir la réalité économique. Les autres n'entendaient pas les appels à la prudence. Les derniers se taisaient par peur de gâcher le ciment du socle du vivre ensemble . L'analogie avec les trois singes de la sagesse chinoise est frappante.

« La prévision est un art difficile, surtout quand elle concerne l'avenir » : le mot d'esprit attribué à Winston Churchill a beau être archiconnu , il colle bien à la situation économique actuelle. Quand on ausculte les signaux conjoncturels, on peut être soit pessimiste, soit modérément optimiste tant ils sont contradictoires.

Dans l'affaire de l'appel de Fort de France : S'agit -t- il de pure naïveté, de la part de nos élus sur l'exigence d'une obtention de moyens financiers supplémentaires à " une mère patrie" complètement désargentée , ou de coupable cécité devant le jeu de rôle et l'ambiguïté du discours de l'État français sur l'autonomie ?  Un double discours qui relève, selon moi ,  d'une ligne stratégique définie au plus haut niveau par tous les précédents présidents de la République , pour des raisons purement d'économies budgétaires .

Quoiqu'il en soit,  l'appel de Fort de France repose sur une incroyable esbroufe, car les signataires de l'appel savent pertinemment qu'ils n'ont aucune prise sur la traduction dans les faits des réformes structurelles demandées à l'État français. De plus , stupéfiant est la satisfaction unanime de nos élus à la sortie du dîner de travail avec le président Macron !... Le risque est bien de verser dans l'incrédulité , car je m'interroge sur l'intérêt du président de la République à servir sur un plateau d'argent la soupe à des élus qui ont été dans un passé récent  de farouches opposants à sa politique et à sa personne ?

Que se cache- il derrière ce théâtre d'ombres chinoises ?

En l'espèce,  la seule chose de sûre , c'est que l'État français n'est autre que le maître de l'échiquier ,  et le président Macron le maître des horloges.

C'est proprement aller se jeter dans la gueule du loup , et réaliser plus tard que l'herbe n'est pas forcément plus verte ailleurs... En effet , nos élus sont dans l'erreur en déduisant que ce sont les institutions qui jouent un rôle déterminant. Et là dans ce domaine, nous considérons que l'appel de Fort de France pêche par un vice de forme originel  , tant il repose dans sa construction intellectuelle sur un faux diagnostic. En effet, un diagnostic correct est un prérequis essentiel pour garantir un traitement adéquat en matière de mal développement. Mais force est de constater que ce ne sont pas les institutions de la Guadeloupe qui sont principalement à l'origine du mal développement , du chômage structurel des jeunes , de la pauvreté,  et de la crise identitaire , mais la nature intrinsèquement déséquilibrée de son économie. Tout simplement parce que le  modèle de croissance de la Guadeloupe hérité de la départementalisation et basé sur la consommation est à bout de souffle, car devenu très vulnérable à l'évolution des évènements économiques et sociaux . En ce sens , l'appel de Fort de France , dont la fiabilité et la crédibilité  des mesures demandées suppose au préalable un important surcroît d'argent public de l'État ,  ce qui est une utopie réductrice de sens , car économiquement et politiquement irréaliste !

C'est là une politique  de nos élus que je considère antinomique  , car il faut un minimum de croissance et surtout un maximum de transferts publics , pour répondre aux besoins sociaux, vieillissement, santé, réfection des réseaux d'eau , problème des Sargasses , transition énergétique et écologique , déchets , éducation de la population , etc.... et certainement pas le contraire.

C'est bien sur le plan de la réforme du modèle économique et social actuel de la Guadeloupe qu'il faut agir ,  et pas nécessairement modifier les institutions.

Nous pensons qu’il est plus important d’actionner désormais le levier de la croissance qu'est l'investissement dans la production .

Sur la problématique de la consommation,  une double crise, associant  , inflation et déstabilisation politique des institutions,  va forcément avoir une incidence sur notre capacité à y faire face ou non, et au surplus  viendra encore se greffer un autre risque de plus en plus présent : la fragmentation de l’économie française.

Un tel chamboulement entraînerait des coûts d’ajustement terribles pour l'économie de la France , qui auront forcément des conséquences néfastes pour les Guadeloupéens . Les chaînes d’approvisionnement, les structures de recherche et développement et les réseaux de production seraient brisés et devraient être reconstruits, mais sans les financements publics adéquats.

Les pays d'outre - Mer , et les personnes pauvres seront les plus touchés par ces bouleversements.

De plus, avec la quatrième révolution technologique , et la nouvelle donne du changement climatique , nous allons prochainement vivre un moment crucial de l'évolution de notre modèle de société .

Prudence, prudence, nous  dicte le bon sens  , car "quand tout le monde se met à raisonner de la même manière, il y a des chances que cela soit faux".

Et pour conclure , je dirais que , comme dit l’adage, un bâton a toujours deux bouts , car face aux difficultés, l'insensé s'enfonce dans la fuite en avant, mais  le sage se réjouit de la crise qui peut être porteuse de rupture ,de sursaut dans le changement des mentalités, et ainsi qui sait ,faire naître dans la douleur une catharsis salvatrice pour la Guadeloupe ! …

 

 

Jean Marie Nol économiste

 

* Jou malè pa ni pran gad. ...Il n'y a pas de « Prends garde » avant un jour de malheur. Signifie que le malheur arrive sans prévenir, de manière soudaine.

 

 

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C
ll serait fort intéressant de faire le bilan de tous les fonds européens attribués aux Départements d'Outre-mer (et à la Guadeloupe en particulier), mais qui sont repartis par faute d'utilisation dans le développement des îles. C'est un lamentable gâchis, montrant comment l'intérêt personnel des élus et de leur électorat prend le pas sur le bien commun. Les querelles Sainte-Annaises au sein d'une même famille pour tel ou tel poste, illustrent bien le niveau du personnel dit politique.<br /> Esbrouffe et inefficacité font bon ménage et les quémandeurs invétérés, après l'appel à l'autonomie,<br /> n'ont nulle honte à réclamer l'état de catastrophe naturelle suite au passage de la tempête tropicale .<br /> <br /> Que personne ne s'étonne ensuite si les voix du RN ne cessent de se multiplier face à tant d'incompétence. Entre le gouvernement et la (ou les) assemblées locales, c'est à qui grugera l'autre <br /> le mieux : Image de la "décentralisation " ?<br /> <br /> Combien de tuyaux d'alimentation en eau aurait - on remplacé avec l'argent qu'ont coûté ces somptueux portiques, pour indiquer la dure de trajet entre 2 villes; l'existence d'un embouteillage que l'on voit et dans lequel on se trouve déjà, sans possibilité de "déviation", sur la rocade de P-à-P, parmi d'autres. Quant à ces mirobolants ronds - points qui fleurissent depuis un certain temps, à tous les 3 chemins du pays, sont-ils les seuls signes de développement ?<br /> La définition claire de priorités semble primordiale pour éviter un gaspillage des fonds à des futilités
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