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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

La dépendance énergétique européenne à la Russie : ou comment l’Europe s’est neutralisée avant même le début de la guerre.

La dépendance énergétique européenne à la Russie : ou comment l’Europe s’est neutralisée avant même le début de la guerre.

Je me garde sur ce blog, au sujet de la guerre en Ukraine, de m'engager très personnellement pour un camp contre l'autre.

C'est la guerre et des deux côtés l'information se fait propagande, et de celle-ci la vérité s'enfuit à tire d'ailes.

En tout cas elle règne sur nos médias et le lecteur moyen qui écoute les journaux télévisés de midi et surtout du soir tout en soupant, a tôt fait de « savoir » que Poutine est un salaud doublé d'un imbécile. D'autant plus que la propagande de l'ex guerre froide fait que Moscou est demeuré un mot fatal synonyme de communisme, comme la Russie reste assimilée , aussi et « naturellement » à l'URSS de MM Lénine et Staline.

Il n'y a pas pire ennemi de la vérité, du bien et du droit, que la pensée toute faite.

J'ai conservé mes réflexes d'ancien professeur de philosophie, notamment, sinon le réflexe, du moins un penchant pour le doute méthodique de la méthode dubitative comme Descartes en son célèbre Discours.

Dès lors je me pose la question : Poutine est-il un Pichrochole, un va-t-en-guerre qui fonce comme un imbécile sur n'importe quel attrappe-nigaud? Ou bien certains y ont-ils cru, non je n'ai pas encore nommé Biden (mais c'est fait!) et se sont-ils abusés sur la supposée bétise du Tsar Vladimir.

Les amerloques du moins leurs industriels, leurs oligarques (oui ça existe aussi aux USA) qui font un pognon de dingue dans la vente d'armes aux Ukrainiens (l'argent nerf de la guerre) non seulement tentent de discréditer Poutine, mais ils sont en train d'achever les Etats européens de l'ouest comme l'article ci-dessous fait mieux que le suggérer.

Dons, amis lecteurs, pas d'engouements, de précipitations dans nos jugements.

Rien n'est simple.

Le Scrutateur.

 

La dépendance énergétique européenne à la Russie : ou comment l’Europe s’est neutralisée avant même le début de la guerre.

 

(https://www.contrepoints.org/2022/07/07/434409-energie-le-piege-de-poutine-se-referme?utm_source=Newsletter+Contrepoints&utm_campaign=cc1129fb70-Newsletter_auto_Mailchimp&utm_medium=email&utm_term=0_865f2d37b0-cc1129fb70-113984049&mc_cid=cc1129fb70&mc_eid=73a2921d69 )


 

Juste avant le début du conflit en Ukraine, j’avais mis en avant plusieurs raisons montrant que Poutine ne craignait pas l’Europe. La dépendance énergétique et les effets néfastes d’une potentielle guerre énergétique en était une. Nous y sommes désormais.

Les sanctions européennes contre la Russie et les contremesures de cette dernière ont débouché sur un affrontement économique sur l’énergie. Néanmoins, un certain nombre d’éléments montrent que la situation en Europe va être difficile à supporter pour les Européens cet hiver : l’approvisionnement en gaz russe est difficilement remplaçable. La crise pourrait amener à un revirement de l’opinion publique se traduisant par la montée de forces politiques antisystèmes et une perte de soutien envers l’Ukraine.  Pour Vladimir Poutine et les dirigeants russes, le résultat serait plus qu’avantageux.

 

Une situation énergétique peu confortable pour l’hiver qui arrive

Depuis quelques semaines, plusieurs voix se sont élevées pour pointer les problèmes de stock d’énergie pour l’hiver prochain. Les dirigeants de EDF, Engie et TotalEnergies appellent en effet les Français à réduire leur consommation d’énergie. Des craintes de coupures sont aussi mises en avant.

Si ces déclarations jouent sur l’alarmisme, il convient de rappeler que 30 % des importations européennes de pétrole proviennent de Russie et 40 % des importations de produits pétroliers émanent de Moscou, selon le Cepii (Centre d’études prospectives et d’informations internationales, rattaché au Premier ministre).

Des alternatives aux hydrocarbures russes sont cherchées, mais montrent des limites comme le laissent entendre les propos d’Emmanuel Macron à Joe Biden lors du G7 : les pays du Golfe seraient déjà proches de leur production maximale.

Dans cette situation, il y a un risque de pénurie cet hiver.

Une possibilité pour éviter cette pénurie serait d’acheter des hydrocarbures indirectement aux Russes par des pays de transit qui serviraient de plateformes. La Russie vend ses hydrocarbures à des pays qui ne l’ont pas sanctionnée, et ces pays les revendent aux Européens, tout en s’assurant un bénéfice. Si une telle situation a lieu, elle assurerait un approvisionnement de l’Europe, mais à un prix très élevé. Sans compter toute l’hypocrisie de ce scénario, car la Russie écoulerait son gaz en Europe et ne porterait pas le coût des sanctions.

 

La dépendance énergétique européenne à la Russie : ou comment l’Europe s’est neutralisée avant même le début de la guerre

Cette situation est le résultat d’une politique hésitante de la part de l’Union européenne qui a débuté des années avant la crise ukrainienne. L’UE s’est mise dans une situation de dépendance vis-à-vis des hydrocarbures russes sans chercher d’alternatives capables de subvenir aux besoins énergétiques européens comme le nucléaire, ou de sécuriser d’autres fournisseurs.

Parallèlement, la position politique des Européens à l’égard de Moscou a été inaudible, car trop divisée et trop ambiguë.

Le résultat est que le message envoyé au Kremlin par les dirigeants européens manque de clarté et montre l’incapacité de choisir entre leur protecteur américain et le partenaire commercial russe.

Étant donné que Vladimir Poutine raisonne en termes de logique de puissance reposant sur les États et sur la reconstruction d’un État fort en Russie, la posture européenne lui a probablement donné une impression de faiblesse.

Après tout, confier sa sécurité énergétique à un État avec lequel on entretient des relations compliquées n’est pas très judicieux d’un point de vue stratégique.

 

Le résultat de la crise de l’énergie : vers une montée des populismes en faveur de Poutine

En lançant son attaque sur l’Ukraine, il est très probable que Poutine connaissait cette faiblesse et savait que l’Europe se retrouverait dans l’impasse. Soit l’Europe ne réagissait pas, soit elle réagissait en prenant des sanctions. Et elle a choisi cette deuxième option.

Le problème étant qu’avec une population épuisée mentalement par le covid et les conséquences économiques des restrictions, l’acceptabilité d’une nouvelle crise par l’opinion publique risque d’être très basse.

Avec une inflation et un prix de l’énergie qui montaient déjà avant la guerre en Ukraine, les problèmes économiques liés à la guerre énergétique pourraient amener un revirement de l’opinion publique sur l’Ukraine.

Le résultat serait une montée en puissance voire une victoire des forces antisystèmes et des partis plus favorables au Kremlin.

Et cette tendance est déjà là. En France, les bons résultats de la France Insoumise et du Rassemblement national représentent la majorité des électeurs. En Bulgarie, le gouvernement pro-européen et pro-OTAN a subi un vote de censure lancé par le parti d’opposition conservateur plus favorable à un partenariat avec la Russie. En Italie, le mouvement 5 étoiles a failli mettre fin au gouvernement d’union nationale suite à la décision du Premier ministre Draghi de livrer des armes à l’Ukraine.

De plus, dans le scénario où certains États serviraient de pays de transit pour le gaz russe, des démocraties illibérales comme la Hongrie ou la Turquie pourraient potentiellement occuper le rôle de facilitateur : Ankara a des infrastructures gazières avec la Russie dans la mer Noire grâce à Blue

De plus, si le niveau de vie des Européens baisse du fait des sanctions liées à la Russie, le soutien à Kiev pourrait se refroidir. On le voit déjà : la guerre en Ukraine était un sujet déterminant pour seulement 27 % des Français lors des législatives, alors que les questions relatives à la santé, au pouvoir d’achat, à l’éducation et la sécurité intéressent plus de 60 % des électeurs.

Au final, appauvrir les Européens par des politiques idéalistes et peu réfléchies aussi bien au niveau politique et économique n’aide pas les Ukrainiens. Le seul gagnant pourrait être la Russie de Poutine.

Alexandre Massaux

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S
Dans le contexte actuel , la (re)lecture de "La guerre de Troie n'aura pas lieu" de Jean GIRAUDOUX me parait s'imposer .
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C
https://www.facebook.com/watch/?ref=tab<br /> intervention et propositions d'action de M Bellamy, illustrant les irresponsabilités européennes, antérieures à la crise ukrainienne, dans le cadre des politiques énergétiques. que la guerre en Ukraine a amplifiées.
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C
Peut-être qu'alors, au prochain hiver, les français remercieront le chef qui a osé engager la haute technicité française dans la voie du nucléaire.<br /> Peut-être aussi seront-ils reconnaissants (avec Macron, dans une contradiction de plus) au réchauffement climatique, de leur faire le cadeau d'un hiver bien doux, aux températures clémentes. Merci au CO2 (Si c'est lui seul!)<br /> Je ne sais plus qui (peut-être J Bainville) rappelait que notre pays avait été tant et tant de fois envahi,<br /> parce qu'il faisait envie, par la beauté de ses paysages accueillants et son climat, tempéré par la douceur océanique..<br /> <br /> La grande contradiction reste que les mêmes vouant Poutine aux gémonies, sont les fervents suppôts de la NUPES de Mélenchon et les adeptes de la secte islamo-gauchiste en France., aux méthodes similaires. En 1971 déjà, Léo Ferré estimait que la gauche était la salle d'attente du fascisme Commençons par balayer devant notre porte . . .<br /> <br /> Autre constatation amusante : depuis le temps qu'on nous serine sur l'épuisement proche des stocks "d'énergie fossile", ils tiennent bien le coup et qui sait si nous ne découvrirons pas d'autres réserves ?<br /> La France a, elle aussi ,du gaz de schiste, mais pour flatter les voix écolos, ils sont restés inexploités.<br /> Devra-t-elle, en conséquence, acheter celui des américains et à quel prix ?<br /> <br /> Mais que diable allaient-ils faire en cette galère ? <br /> Comment peut-on être assez bête pour déclarer une guerre économique à une puissance dont on sait qu'elle est notre principal fournisseur d'énergie ? <br /> Ah ! Maudite galère ! Qui se souvient de "l'Europe, de l'Atlantique à l'Oural" ?<br /> <br /> Est-ce ainsi que des hommes meurent ? En Ukraine ou ailleurs
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