10 Mai 2022
Il y eut des papes médiocres, voire fanchement mauvais. Il y en eut d'excellents, voire géniaux, l'histoire en témoigne.
En ce qui me concerne je suis donc catholique, mais point … papiste ! C'est-à-dire que dans l'action des papes je me réserve le droit , s'il y a lieu, de manifester mon désaccord, ou mon accord.
François ne recueille pas toujours mon soutien de chrétien de base. Le voiçi qui prend une initiative à propos de la guerre en Ukraine. Il s'avance en terrain miné, c'est le cas de le dire.
Cette initiative si elle est bien conduite, pourrait être très utile. C'est la raison pour laquelle elle rencontre ma sympathie.
Le Scrutateur.
Deux femmes, l’une Ukrainienne, l’autre Russe, accompagneront le pape François vendredi soir durant le traditionnel Chemin de Croix présidé comme chaque année par le souverain pontife autour du Colisée lors du Vendredi saint. Un geste inacceptable pour les institutions politiques et religieuses ukrainiennes mais qui représente pour François, un signe de pacification entre les deux peuples. C'est ce qu'a tenté d'expliquer l’entourage du souverain pontife. « Il faut comprendre que le pape est un pasteur, et pas un politique a expliqué le père jésuite Antonio Spadaro, directeur de la revue La Civiltà Cattolica.François agit selon l'esprit évangélique de réconciliation car Dieu ne sépare pas entre bons et méchants, amis ou ennemis. Nous sommes tous ses enfants. Ce qui n'a pas empêché le Pape de qualifier la guerre actuelle de sacrilège. ».
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Soit mais à Kiev comme à Rome, la décision de François a du mal à passer. Pour Sviatoslav Shevchuk, archevêque majeur de Kiev-Halyc, la méditation préparée par le pape et dont la récitation sera confiée aux deux femmes, « est incompréhensible et offensante ». Pour l’ambassadeur d’Ukraine auprès du Saint-Siège, Andrii Yurash qui s’est exprimé sur Twitter, « la représentation diplomatique ukrainienne comprend et partage les craintes de l’Ukraine et d’autres communautés sur la décision de rassembler des femmes ukrainiennes et russes pour porter la croix durant le Chemin de Croix, nous sommes à pied d’œuvre pour expliquer les difficultés de ce projet et ses conséquences possibles ». Une manière à peine voilée d’expliquer au pape François que le Chemin de Croix risque de plomber ses ambitions de faiseur de paix entre les deux pays.Mais ces propos sont inacceptables pour le Vatican qui considère ces mots comme une forme de pression et d’ingérence contraire au protocole et qui n’a pas l’intention de modifier le programme du pape. En citant pour sa part mercredi matin la légende du grand inquisiteur de Dostoïevski, le pape François pour sa part a bien fait comprendre qu’il ne changera pas d’idée car « les armes de l’Evangile sont celles de la prière, de la tendresse, du pardon et de l’amour envers le prochain, tous les prochains ».
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L’entourage du pape a aussi expliqué à la presse italienne que François n’a aucun rôle politique et qu’il agit uniquement dans le cadre de ses fonctions pastorales qui sont de rassembler les peuples surtout lorsqu’ils sont en guerre. Pour mieux expliquer la position du souverain pontife et tenter d’éteindre l’incendie entre le Saint-Siège et les institutions ukrainiennes, le père Antonio Spadaro a d’ailleurs affirmé que « les deux femmes qui porteront la Croix vendredi soir avec le pape ne diront pas un mot, qu’elles ne demanderont ni pardon ni autre chose, elles seront sous la Croix, un signe prophétique une simple invocation pour demander à Dieu d’aider à la réconciliation ». Soit, mais après ce Chemin de Croix, un déplacement de François à Kiev pour proposer un accord de paix devient compliqué compte tenu du rôle politique qu’il s’est attribué depuis son élection.