20 Mai 2022
Macron est tout sauf nul. Comme sa nouvelle coqueluche le sieur Pap Ndiaye, il a fait de brillantes études, et il s'aime. Il s'aime, lui, beaucoup plus que la France dont il ne se cache pas pour dire tout le mal qu'il pense d'elle, de préférence dans les pays qui la haïssent le plus, l'Algérie par exemple.
Il n'a peut-être pas tort si la France existe encore, et l'on pourrait en douter puisqu'elle vient de le réélire.
Bon ! N'exagérons rien Je suis en colère, la colère cette courte folie disait un philosophe.
La preuve c'est je me remet à écrire, donc à combattre, ce qui n'est pas la marque de la rédition.
Ce qui me décourage, c'est que le peuple français qui n'est pas content, qui l'a montré plusieurs fois il y a peu, est plus divisé que jamais. Cette division (héritée des Gaulois ?) est la providence (avec une minuscule) de Macron.
Ce petit jeune homme, extraordinairement autocentré, qui n'aime rien que son ego, ne veut que durer pour s'admirer dans les glaces, c'est-à-dire les écrans de TV par la bouche des « vedettes » qui ont reçu l'autorisation de parler : un Pujadas, tel général à la retraite et qui cherche dans ces ébats télévisuels un peu de divertissement (au sens pascalien) pour lui faire oublier ses minutes qui coulent irrémédiablemnt dans le grand sablier du temps, ou encore les roucoulades de Rokhaya Diallo qui se pame, non pour Emmanuel évidemment mais pour le jeune Pap Ndiaye nommé « miniss » de l'éducation nationale et qui ne lui en saura aucune reconnaissance, ce dont se moque Manu uniquement autocentré.
Oui, je suis en colère parce rien n'est plus désolant que de voir un être extrêmement doué, individu ou peuple dilapider ses chances par immaturité, ou gâtisme précoce.
Mais, comme Ndiaye, je me fous de Macron.
Et d'ailleurs qu'en sera-t'il de Pap, dans un mois, car arrivent les élections législatives et leurs incertitudes. Ce Pap qui ignore que les vrais maîtres, qui sont ceux d'Emmanuel, comme les siens sont les tireurs de ficelles du jeu politique officiel, mais invisibles, comme dans la République de Platon. Hélas ! Il ne faut pas compter sur la droite pour chasser nos démons, puisqu'ils la possèdent presqu'autant que la gauche.
Attendre et voir. Et se battre contre le découragement que de Gaulle réussit à conjurer jadis en l'an 40.
Le Scrutateur.
_________________________________________
Pap Ndiaye, un homme d'une gauche que l'historien Benjamin Stora appelle « moderne », c’est-à-dire très sensible aux questions des minorités. Un historien spécialiste de l’histoire sociale des États-Unis et récent directeur général du musée de l’Histoire de l’immigration: « Des quelques échos que j’entends, on le dit courtois, très gentil dans sa gestion », raconte un proche. Cet intellectuel, normalien, ne présente pas la moindre expérience dans l’Education nationale, sa pratique de l'enseignement se cantonne à ses cours à Sciences-Po et à l’EHESS sur l'histoire afro-américaine et l'histoire des États-Unis – où il a longtemps vécu. Il s'intéresse également aux situations minoritaires en France.
C’est ce qu’on appelle, de la part d'Emmanuel Macron, un virage à 180 degrés, surtout après avoir choisi Jean-Michel Blanquer, parfait connaisseur de la rue de Grenelle pour y avoir été recteur et directeur général de l’enseignement scolaire, auteur de deux livres programmatiques sur le sujet. « En gros il faut faire plaisir aux profs, pas de vagues, pas d’emmerdes, pas de manifs, subodore un haut fonctionnaire du ministère de l’Education nationale. Macron semble vouloir donner des gages à la gauche radicale et aux nombreux enseignants progressistes ».
À LIRE AUSSI : Ndiaye, Colonna, Retailleau, Abdul Malak… : qui sont les nouveaux ministres de Macron ?
Pap Ndiaye sera-t-il l’anti-Blanquer, simplement chargé de distribuer des augmentations par ci, par-là et surtout de s’entendre avec les syndicats d’enseignants ? Il aura fort à faire, tant ceux-ci sont échaudés et rincés par ce premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Quel positionnement observera-t-il par ailleurs sur les questions liées à la laïcité ? Jean-Michel Blanquer a tenu bon sur ses dernières et a souvent été présenté comme l’une des têtes pensantes de la macronie sur le sujet.
Il avait par exemple farouchement combattu les ateliers en « non-mixité raciale » organisés dans le cadre d’un stage syndical de Sud-Education 93. Ces enseignants défendaient le fait qu’il existait un « racisme d’État » en France. Dans une interview au Monde, donnée en 2017, Pap Ndiaye appelait à l’apaisement et défendait ces réunions « qui visent à rassembler ponctuellement des personnes qui ont en partage un ou plusieurs stigmates pour exprimer les difficultés en confiance et favoriser l’empowerment ». Et il assurait « qu’il existe bien un racisme structurel en France, par lequel des institutions comme la police peuvent avoir des pratiques racistes. Il y a du racisme dans l’État, il n’y a pas de racisme d’État », nuançait-il, considérant que Jean-Michel Blanquer avait eu tort de porter plainte contre Sud-Education.
Pour l’historien Benjamin Stora, à qui Pap Ndiaye a succédé au musée de l’immigration, « c’est un homme très posé, très censé, toujours extrêmement calme ». Si le nouveau ministre de l'Education se présente comme un « pur produit de la méritocratie républicaine », il vient d’une famille « très intellectuelle », relève Stora. C’est le frère de la romancière Marie Ndiaye, sa mère était enseignante en sciences naturelles et son père ingénieur. Il a deux enfants avec la sociologue Jeanne Lazarus, qui comme lui, enseigne à Sciences Po, la sociologie de la banque.