17 Mars 2022
Le Carnaval judiciaire se poursuit : rien n'est trop beau pour caliner ceux des Corses qui considèrent que la vie d'un préfet de la République ne vaut pas grand chose en comparaison de l'interruption, involontaire il st vrai, de la séance de musculation d'un militant « nationaliste » (sic). Au moment où la France célèbre accords d'Evian cela tombe à pic
Donc le gouvernement accorde une suspension de peine à l'assassin du préfet Erignac, après l'attaque sauvage (elle aussi) d'un autre prisonnier « vaguement immigré » non Ukrainien.
Une suspension de peine qui adoucira vraisemblablement (?) la peine de la famille Erignac. La République ne trahit pas seulement les Français : elle trahit également ses serviteurs et leur mémoire.
Aaaah ! Cette indépendance des pouvoirs entre eux, cette noble indépendance du judiciare et de l'exécutif ou cette même belle indépendance du législatif et de l'exécutif.
Elles ne sont pas sans rappeler l'absence de relations entre la canaille et racaille. (LS).
Lettre à Darmanin, par Michel Franceschi
Général de corps d'armée (2s) - Parachutiste des Troupes de Marine
C’est en simple citoyen natif de Corse et y vivant que votre serviteur s’adresse à vous, en porte-parole d’une opposition pour l’instant défaillante. Vous avez été désigné en catastrophe pour éteindre un violent incendie en Corse par la négociation avec les élus de l’île. Mais à la veille de votre visite sur place, vous avez déjà brûlé toutes vos munitions en déclarant, dans les colonnes de Corse-Matin, que vous étiez « prêt à aller jusqu’à l’autonomie », objectif affiché des séparatistes.
Sachez d’abord, Monsieur le Ministre, que lorsque l’on achète la paix, on se met en position de la payer de plus en plus cher, comme à Munich.
Nous pensons ensuite que vous surestimez la légitimité démocratique des séparatistes au pouvoir. Le dernier scrutin leur a certes donné 67,9 % de votes exprimés mais, compte tenu d’une abstention de 41,09 %, leur représentativité tombe à 40,04 % de la population, c’est-à-dire loin de l’onction populaire qu’impose le choix du destin de la Corse.
Sachez aussi que l’autonomie de la Corse, région la plus pauvre de France, aggraverait sa situation en l’éloignant de la pleine solidarité nationale, les insulaires devenant des Français à part.
Sachez encore que l’autonomie de la Corse reviendrait à une sorte de privatisation politique de l’île au profit d’une minorité exposée à un clanisme atavique pouvant s’imposer à l’occasion des relèves des dirigeants. L’appartenance pleine et entière de la Corse à la France constitue ainsi l’assurance tous risques de ses habitants contre toutes les dérives.
Sachez enfin que par ses conséquences prévisibles, la question corse est devenue une cause nationale car engageant l’unité de la France. Ce que l’on accorde à Pierre, on ne pourra pas le refuser à Paul, renvoyant ainsi la France à sa féodalité.
Une forte aspiration à l’exercice de nouvelles responsabilités prévaut aujourd’hui dans toutes les régions. Aussi, l’institution d’un nouveau statut général de la France doit-il l’emporter sur un énième statut particulier de la Corse qui pourrait d’ailleurs s’y intégrer sans perte des droits acquis. Une indispensable et profonde décentralisation du pays doit aboutir à la régionalisation administrative du pays par application pleine et entière du principe de subsidiarité, hors toute attribution régalienne, non négociable. Cette réforme ne s’opposera en rien à l’épanouissement des identités régionales. L’égalité des régions sera le seul impératif à respecter pour préserver l’unité de la France.
La probable opposition locale à cette réforme salutaire ne doit pas conduire à un énième arrangement d’appareils politiques. On devra en appeler à l’arbitrage direct du peuple souverain de l’île. Les séparatistes exigeant une solution politique de la question corse, quoi de plus démocratique qu’un référendum local ! Que l’on n’objecte pas que la Constitution s’y oppose. D’abord parce que les lois doivent être faites pour les hommes et non l’inverse. Ensuite, en raison de la jurisprudence de 2003 sur la fusion des deux départements. Et pourquoi refuserait-on à la Corse ce que l’on a accordé à la Nouvelle-Calédonie ?
Placés devant toutes leurs responsabilités, les insulaires devront en fait se prononcer sur leur fidélité au serment de Bastia de 1938 de leurs anciens, « jurant de vivre et de mourir Français ».
Et le verdict, quel qu’il soit, et toutes ses conséquences devront s’imposer à tous.