2 Mars 2022
Il faut être aveugle et sourd, en tous cas l'esprit engourdi par la médiasphère (depuis longtemps, pas seulement depuis une semaine, et sur tous les plans, politiques, culturels) pour ne pas saisir le tour extrême que prend « l'information », devenue vulgaire propagande en occident.
Seuls peuvent s'en rendre compte ceux qui par un trait de leur caractère, ou/et la formation intellectuelle qu'ils ont pu recevoir, sont capables de repérer les procédés, parfois très terre à terre (mais qui sont aussi les plus efficaces) par lesquels les Soros cachés mènent notre pauvre planète
J'ajoute que dans le conflit actuel je ne prend pas parti pour M.Poutine, et sa politique. Nul aveuglement de la part du scrutateur. Mais un commentaire qui tente de réagir, contre l'omnipotence des partisans d'une Ukraine prétendument innocente et victime comme l'agneau de la fable.
Ma détermination dans ce petit, mais libre blog, est d'essayer de d'informer sur certains aspects suspects de la politique du monde qui se dit libre.
Et ce matin ma question porte sur la liberté d'informer en France, au moment où comme vous allez le lire dans les deux articles qui suivent, c'est par l'interdiction de vecteurs d'information que l'Europe de Bruxelles et l'Amérique de Biden agit.
Nous devons apprendre à analyser et à former nos jugements indépendamment de la chaine LCI (entre autres) où d'un Macron qui ne participe même cas à la campagne électorale se posant comme le paladin du droit international et de la Justice.
Le Scrutateur.
___________________________________________
(I) Entrée en vigueur de l'interdiction des médias russes RT et Sputnik dans l'Union européenne
Par Claudia Cohen
Financés par le Kremlin, ces médias sont considérés par l'Union européenne comme de puissants relais de propagande.
Les Vingt-Sept s'attaquent à l'autre ligne de front de la guerre menée par la Russie. Au septième jour de l'invasion de l'Ukraine, l'interdiction de diffusion dans l'Union européenne des médias russes RT et Sputnik est officiellement entrée en vigueur mercredi, après publication de la décision au Journal officiel de l'UE. La veille, les États-membres avaient approuvé la mesure à l'issue du Comité des représentants permanents de l'UE (Coreper) dans le cadre de la troisième salve de sanctions européennes envers la Russie, comme le dévoilait Le Figaro. L'interdiction concerne l'ensemble des canaux de diffusion, que ce soit en ligne ou à la télévision (câble, satellite, télévision sur IP, applications, plateformes internet...). «L'interdiction de ces chaînes sur le marché européen est inédite. Pour la première fois, elle s'étend à tous les canaux de distribution possibles. Il n'y a pas de place pour la propagande de guerre russe dans notre espace informationnel européen», commente pour Le Figaro le commissaire européen Thierry Breton. Ces mesures se veulent exceptionnelles et «temporaires». Elles sont destinées à être levées dès la fin de l'agression russe en Ukraine.
Mercredi en début d'après-midi, le chaîne d'information RT, diffusée à la télévision et sur le web dans une centaine de pays en français, en anglais ou en espagnol, et sa déclinaison numérique Sputnik, étaient toujours accessibles, et présents sur les moteurs de recherche Google Chrome et Safari. Ces médias russes sont financés par le Kremlin à hauteur de 430 millions d'euros par an.
Avant l'adoption de la mesure, TikTok, Facebook et YouTube, sous pression européenne, avaient bloqué les comptes de ces médias sur leur plateforme. Le compte Telegram de RT France était également inaccessible. RT et Sputnik cumulaient à travers le monde des dizaines de millions d'abonnés sur les réseaux sociaux. La chaîne YouTube de RT France comptait plus de un million d'abonnés.
Pour définir le cadre légal de cette interdiction, Bruxelles a choisi de passer par le « régime des sanctions », laissant entendre qu'il n'y aura pas d'obstacle juridique à sa décision. Ce régime de sanctions est fondé sur un règlement du Conseil européen qui avait été adopté par les États membres en 2014, « concernant les mesures restrictives en raison des actions de la Russie déstabilisant l'Ukraine ». L'UE ne base pas sa décision sur « des manquements constatés » par RT. De son côté, RT France dénonce « un acte de censure pur et simple sans fondement légal ». Le média a lancé mercredi une pétition en ligne pour tenter de contrer l'interdiction.
Désormais, la Commission européenne est en contact étroit avec les régulateurs nationaux afin d'assurer la mise en œuvre « rapide » de l'interdiction des médias russes. L'Arcom, qui avait délivré à RT France sa licence de diffusion en 2017, avant de la renouveler en 2020, devrait ainsi procéder à sa résiliation. Dans un cas exceptionnel comme celui-ci, le régulateur pourrait passer par une procédure rapide avec la saisine du Conseil d'État pour qu'il soit ordonné en référé la cessation de la diffusion.
À travers sa chaîne et son site, RT France avait réussi ces dernières années à se bâtir une notoriété en offrant des tribunes aux représentants du mouvement des « gilets jaunes ». Et plus récemment des mouvements antivax et anti-passe sanitaire. Si les audiences du site ont diminué au fil du temps, passant de 12 millions de visites mensuelles fin 2018 à 3 millions fin 2021, ses contenus restent viraux sur les réseaux sociaux.
Depuis la suspension de RT en Allemagne, fin 2021, la France était jusqu'ici le seul État membre de l'UE à héberger une filiale de RT sur son sol. RT France compte 176 salariés, dont plus de 100 journalistes. Ces derniers jours, les journalistes Frédéric Taddeï et Stéphanie de Muru, deux figures emblématiques de la chaîne, ont fait le choix de quitter l'antenne.
Désormais, les équipes des médias RFI, France 24 et Euronews, présentes en Russie, craignent de subir des représailles du Kremlin. France 24 redoute une fermeture de la chaîne. Quelques jours plus tôt, la Russie avait coupé le signal de la radio-télévision allemande Deutsche Welle. En dehors de l'UE, RT est également dans le viseur du Canada et du Royaume-Uni, qui souhaitent l'interdire dans leur pays.
La chaîne russe RT France fermée sans procès : une décision qui fait peur :
(https://www.bvoltaire.fr/la-chaine-russe-rt-france-fermee-sans-proces-une-decision-qui-fait-peur/ )
« Cette chaîne n’est pas disponible dans votre pays. » Le message s’affiche désormais en blanc sur fond de bandeau rouge sur le site de RT France, la déclinaison française de la chaîne russe Russia Today. Après Facebook et Instagram, lundi soir, YouTube a à son tour bloqué mardi le flux vidéo des médias russes Russia Today (RT France) et Sputnik. Une décision « avec effet immédiat » justifiée par YouTube auprès de l’AFP par « la guerre en cours en Ukraine ». Selon Russia Today, contactée par Boulevard Voltaire ce 1er mars, vers 16 h 45, la chaîne fonctionnait toujours sur Twitter et continuait à émettre sur Free, CanalSat et Molotov.
Dimanche après-midi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait annoncé dans un discours que la Commission allait interdire les deux médias propriété de l’État russe. « Nous interdirons au sein de l'Union européenne la machine médiatique du Kremlin : le média d'État Russia Today et Sputnik ainsi que leurs filiales ne seront plus autorisés à répandre leurs mensonges pour justifier la guerre de Poutine et semer la division au sein de l’Union », a-t-elle dit. Ce n’est pas tout. « Nous développerons des outils pour interdire cette désinformation toxique et l’éloigner de l’Europe. ». La chaîne RT et l’agence de presse Sputnik disposent d’un budget annuel de 430 millions d’euros… en Europe et emploient en France « 176 salariés dont plus de 100 journalistes », selon la patronne de RT France Xenia Fedorova.
À titre de comparaison, France Télévisions emploie près de 10.000 journalistes et « pèse » près de 3 milliards d’euros de budget annuel. Qu’on apprécie ou non sa ligne, qu’on condamne le plus sévèrement ou non la politique russe en Ukraine, RT France, dont l’audience télé est très faible, est un nain de l’information en France et en Europe. Pourquoi s’acharner sur ce canal d'État très peu suivi alors que les États-Unis, par exemple, ont à ce jour laissé RT libre de diffuser ? Chez RT France, on précise que les équipes n’auraient reçu, à ce jour, aucun document, aucune justification de l’ARCOM, qui a remplacé le CSA français. « Ils ne nous répondent pas », explique RT. La patronne de RT France Xena Fedorova annonce, par ailleurs, qu’elle compte porter plainte : elle accuse le pouvoir de censure. Le procès n’est pas perdu d’avance.
Car une chose est de condamner une invasion brutale, ce que Boulevard Voltaire fait sans hésiter. Une autre de couper l’antenne d’un média, même lié à une puissance étrangère. La Chine, qui n’est pas un modèle de démocratie, diffuse ainsi plusieurs chaînes sur les bouquets français, de même que le Qatar (Al Jazeera, BeIN Sports) et bien d’autres Etats pas vraiment démocrates.
Notre pays a adopté des lois qui garantissent cette liberté fondamentale, la liberté de la presse. La loi de 1881 stipule, dans son article 1, que « l’imprimerie et la librairie sont libres », soit la diffusion d’information. Ces lois organisent la possibilité d’un recours juridique a posteriori contre tel ou tel propos exprimé qui contreviendrait à la législation. En aucun cas le pouvoir exécutif français, encore moins l’Europe, n’ont le droit d’interdire en France un propos a priori, avant publication. Impossible de fermer d’autorité un média, fût-il lié à un État, sans se donner la peine d’évoquer une décision judiciaire et d’incriminer tel ou tel propos au regard de la loi. En 2004, une procédure d’urgence auprès du Conseil d’État avait ainsi abouti à l’arrêt de la diffusion de la chaîne libanaise Al-Manar pour diffusion de propos antisémites. La convention de la chaîne avait été résiliée. Dans cette procédure rarissime, il s’agissait, comme le prévoit la loi, d’une action a posteriori pour des propos précis.Ce n’est pas la première fois que l’État, sous la présidence d’Emmanuel Macron, s’en prend à la liberté de l’information, toujours sous le couvert d’une bonne conscience proclamée, la marque du macronisme. Sa loi contre les « fake news » en 2018 a été très contestée. Son conseil de déontologie journalistique (2019) aussi. La loi Avia contre la haine en ligne, en avril 2020, était si liberticide qu’elle fut censurée par le Conseil constitutionnel. Dans la prolongation de l’état d’urgence sanitaire, le 4 novembre 2020, on a vu revenir la lutte contre la haine en ligne assortie d’une interdiction de diffuser des images des forces de l’ordre en exercice. Là aussi, ce point a fait polémique.
Le pouvoir macroniste a encore installé une commission, la Commission Bronner (2021), entre autres chargée de la lutte contre les « diffuseurs de haine » et de la désinformation. Sous des objectifs consensuels, une fois de plus, le pouvoir joue avec la liberté d’expression comme jamais dans l’histoire de la Ve République. Ni Mitterrand ni Chirac ni François Hollande n’ont, à ce point, cherché à rogner cette liberté chère au cœur des Français et indispensable à toute vraie démocratie. Macron et von der Leyen, eux, n’hésitent pas.