29 Décembre 2021
Jusqu 'au 02 janvier le Scrutateur observe un relatif repos avant de retrouver son rythme habituel de publication. L'article ci-dessous est emprunté à Valeurs Actuelles. Bonne lecture si l'on peut dire sur un tel sujet. (LS).
L’année 2022 sera celle de la reconquête civilisationnelle ou ne sera pas. Ces mots, inspirés d’André Malraux, exposent à eux seuls les enjeux de la campagne présidentielle de l’année qui vient. Et qui dit “reconquête civilisationnelle” dit éradication en bonne et due forme de l’insécurité gangrenant la société française depuis de trop nombreuses années. Les exemples de l’ensauvagement à la française sont légion. L’acmé ? Le 5 juillet 2020. Cette date, qui est celle de la mort du conducteur de bus et père de famille Philippe Monguillot, à Bayonne, a marqué le début d’un été sanglant, un été « Orange mécanique » comme l’appellerait l’auteur à succès Laurent Obertone. Depuis, qu’ont fait les pouvoirs publics pour endiguer la vague de violence qui submerge la France ? Rien, ou si peu.
Dans un numéro de Valeurs actuelles d’avril dernier, Véronique Monguillot, la veuve de Philippe, réclamait une « justice ferme ». « Il faut que le citoyen retrouve le sourire, qu’il retrouve une vie normale, qu’il se sente protégé, épaulé, de toute urgence, par notre gouvernement. Aucune famille ne doit plus jamais vivre ce que nous vivons depuis neuf mois. Aucun citoyen ne doit redouter l’heure du coucher, ce moment terrifiant ou toutes les angoisses surviennent. Personne ne doit vivre ou redouter la perte d’un être cher dans des circonstances gravissimes », ajoutait-elle, le ton grave, en accord avec la solennité du moment.
Car, en douze mois, la liste des martyrs de l’ensauvagement s’est allongée. Il y a eu Théo, Stéphanie Monfermé, Éric Masson… La funèbre musique du fatalisme et du renoncement s’est malheureusement immiscée dans nos vies, dans le sillage de la lâcheté de nos gouvernants, de la peur de nommer les coupables et d’alimenter l’une des marottes de l’extrême droite. Car pour la gauche morale, le dilemme semble réglé d’avance : il vaut mieux laisser mourir nos compatriotes et nos enfants plutôt que laisser prospérer l’extrême droite. Ils sont les nouveaux collaborateurs.