24 Octobre 2021
Le maréchal Pétain est-il défendable après l'épisode du gouvernement de Vichy, de 1940 à 1944 ? Me préserve le ciel d'en avoir la pensée ! L'illustre Maréchal a aujourd'hui une image exécrable. Parcourez, pour voir, les journaux, les medias de toutes sortes et même la chaîne Histoire pourtant souvent intéressante. La figure paternelle du vainqueur de Verdun s'est effacée au profit de celle d'un croquemitaine odieux d'une sorte de Maréchal de Rais.
N'est-ce pas excessif, scandaleusement injuste ?
L'aurai-je voulu je n'aurais pu être pétainiste car en 1940 je n'étais pas né. Plus tard, enfant puis pré-adolescent je me suis toutefois déjà posé quelques questions, car je connaissais des personnes proches, intelligentes et honnêtes, parfois des frères, qui dans l'après-guerre discutaient sur les mérites respectifs du « vainqueur de Verdun » et du « grand Charles », allant parfois jusqu'au seuil de la rupture. Mon père ayant été gaulliste, je penchais pour ce bord là. Mais j'écoutais surtout, plus que je ne choisissais. Non par « prudence » mais par le sentiment naissant de la complexité des hommes et des situations qui devait me conduire au choix de la philosophie pour en faire mon métier, et ma ligne de conduite.
Aujour'hui, pour rappeler cette complexité il faut presque, si l'on en fait le constat, peut conduire, si l'on veut faire de la politique, à l'échec assuré voire au suicide.
Mais commentateur philosophe de la politique je me suis toujours efforcé de garder ma liberté intérieure.
Depuis soixante ans les manuels d'histoire sont devenus des manuels de propagande unilatérale. Ne parlons pas des médias qui serinent « ce qu'il faut croire » et non ce qui s'est passé … probablement, .
Aujourd'hui, sauf pour les esprits intelligents et libres, la cause est entendue : Pétain fut un traître, un vendu, un hitlérien. Pour ceux qui gobent la manne vendue par la tourbe médiatique, et l'immense majorité de ceux qui ne cherchent pas au-delà, tout est dit.
Pourtant, pourtant !
L'une des raisons de mon estime pour Eric Zemmour est d'oser parler pour dire quelque chose. Quelque chose d'osé pour un politique. Or il a osé parler de Pétain (Horresco referens!), non pour en faire un petit saint, un héros sans tache, mais un homme qui eut ses mérites. Depuis, les médias en font un bousin du tonnerre, un bordel du Diable. Pour LCI, BFM-TV, et leurs affluents, Zemmour (le juif Zemmour) serait un suppôt de Lucifer-Hitler. Rions, rions trois fois !
Je ne m'étendrai pas longuement sur la question, car cet articulet d'introduction à un texte révélateur de Jean-François Revel deviendrait un livre épais que personne ne lirait n'en retenant que titre pour m'accabler. (D'autant plus que je ne suis pas juif).
Mais je voudrais me référer à Jean-François Revel, normalien, agrégé de philosophie, auteur d'une ouvre abondante, ancien directeur de l'Express et père de Mathieu Ricard, devenu moine boudhiste ce qui est préférable dans la France actuelle, si l'on veut être édité, que d'être prêtre ou cardinal de la Sainte Eglise catholique.
Or Jean-François Revel a publié ses Mémoires (Le voleur dans la maison vide) où l'on peut trouver ce passage (que je publie en photographie) illustrant à merveille mon propos ci-dessus sur la prudence nécessaire au lecteur intelligent (personnage de plus en plus rare dans le paysage politique français et même mondial).
Vous lirez cet extrait, lecteur, pour vôtre éventuelle information, et ne serait-ce que par amitié pour le scrutateur. Car tout cela prend du temps, et de la peine, je vous prie de le croire. En mon jeune temps, on apprenait les grands textes par cœur à l'école. Je me souviens notamment de « travaillez, prenez de la peine, c'est le fonds qui manque le moins ».
S'il se trouvait un jeune lecteur à ce propos, et qu'il n'en connaissait pas l'auteur, je lui dirais « Demande à bon papa » !
(Le Scrutateur).