13 Septembre 2021
Il y a deux jours, ici sur le Scrutateur, monsieur Jean-Marie NOLpubliait un article qui a été très lu, dont je reproduis le lien pour qu'il soit relu ou lu, et médité : http://www.lescrutateur.com/2021/09/tribune-la-lente-plongee-de-la-martinique-dans-les-pieges-de-l-outrance-et-de-la-radicalisation-par-jean-marie-nol.html .
Parmi les commentaires que cet article a suscité je retiens celui-ci de Claude Houel ferme dans sa modération voulue. J'appelle nos lecteurs à être plus nombreux à s'exprimer par leurs commentaires. En ce qui nous concerne, sur ce blog nous aurons, quoi qu'il arrive, fait nôtre travail, ou, disons le mot, nôtre devoir. (Le Scrutateur).
Le temps de la vérité.
La situation de nos îles devient inextricable car toute solution envisageable et toute évolution souhaitable repose sur des bases fondamentales qui doivent être définies au préalable.
Ces bases sont des problématiques qui sont des freins puissants qui font obstacle à toute vision claire du futur, qu’il soit sociétal, économique ou institutionnel.
Ces obstacles arrangent beaucoup de monde, à commencer par l’Etat et les mouvances séparatistes aidés en cela par la pandémie que nous vivons et la peur qu’elle accentue.
On peut se demander si l’Etat n’attend pas une situation insurrectionnelle pour nous proposer une solution néo-calédonienne visant à se débarrasser de ce qu’il considère comme un fardeau, image bien partagée par une partie grandissante de la Métropole.
Pas certain, en effet que l’accueil qui est fait aux généreux soignants qui viennent nous aider, soit valorisant.
De ce point de vue la mouvance nationaliste locale devient un allié objectif de l’Etat car c’est elle qui fabrique l’image renvoyée.
La population n’a aucun relai crédible localement pour lui expliquer les enjeux et les risques, le Préfet et autres ARS , suppôts honnis par beaucoup,n’étant que très peu soutenus par les élus.
Le repli identitaire est une solution commode , voire apaisante , quand elle est déconnectée de la réalité mais elle présente un danger non perçu par le plus grand nombre : La contrepartie finale de ce repli dont ne voit que le positif comporte à terme une rupture définitive dont la seule évocation est tabou.
La solution médiane d’une autonomie avec conservation des droits n’est plus de mise , la solution est binaire : Une citoyenneté martiniquaise ou Guadeloupéenne n’est pas compatible avec une citoyenneté française et il faudra un jour choisir.
Encore faudra-t-il que tous les aspects , positifs comme négatifs, soit présentés au peuple pour éclairer son choix .
Il faudra , par exemple, expliquer au peuple martiniquais ce que serait demain une nouvelle nation dans un univers économique très difficiles et les sacrifices nécessaires pour y parvenir.
Oui l’industrie touristique, par exemple, est viable dans nos belles îles, à condition de ne pas voir le touriste sous un éclairage racialisé ou wokisé , ce qui serait contre productif.
Le problème n’est pas seulement antillais tant les sociétés occidentales , dont nous partageons , en grande partie l’héritage, sont elles mêmes en proie à de gros problèmes et des fracturations.
Ce n’est pas de la Métropole que viendra la solution mais de nous mêmes.
Le temps est venu de dire ce que nous voulons et où nous voulons aller mais avec tous les choix sur la table.
Toutes les mesures bouche-trous conjoncturelles ne serviront à rien.
L’économie a horreur du désordre et a besoin d’une visibilité à long terme pour s’établir et se développer.
La politique de l’autruche est terminée et il est grand temps que chacun se détermine par rapport aux défis immenses qui nous attendent.