10 Août 2021
Robert Zamore, médecin Guadeloupéen, et allergologue, publie sur l'épidémie du Covid, un article, à la fois historique et scientifique, où il se dispense de prises de position trop tranchées qui ajouteraient à la confusion des esprits dans la crise que nous traversons qui est aussi psychologique et aussi, hélas ! politique avec toutes les errances et exagérations qui s'entrechoquent.
Merci à nôtre ami Christian Martin, Guadeloupéen du Québec, qui m'a fait connaître cette tribune parue sur le site Carrefour des opinions. (Le Scrutateur).
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Dans la situation actuelle, nous en sommes à notre quatrième confinement, nous pensons qu’il est utile d’explorer toutes les pistes permettant d’envisager la fin de cette épidémie.
Présentation (https://www.lecarrefourdesopinions.ca/?p=16333 )
Depuis un an et demi, le covid 19 sévit dans beaucoup de pays, occasionnant une des plus grandes pandémies modernes. Après un an et demi, nous en sommes toujours à faire des hypothèses sur l’origine de cette affection virale qui perturbe toute l’économie mondiale.
Nous sommes toujours à nous demander comment se transmet l’épidémie.
Nous sommes toujours dépourvus de traitement étiologique. Nous sommes réduits à faire, des gestes barrières, l’arme absolue pour barrer la route du virus.
Nous pensons que le confinement intégral de toute la population permettra le contrôle de l’épidémie.
Nous sommes à notre quatrième vague. Nous devrions avoir notre quatrième confinement. En attendant le cinquième…
Tout ceci confirme la confusion qui caractérise notre situation actuelle.
Maintenant tout notre espoir réside dans une vaccination dont nous devinons à peine les conséquences à moyen et long terme.
Rien de rassurant à l’énoncé, des contaminés, des hospitalisés et des décès, présenté par toutes les sources d’informations. Comment se retrouver dans cette multitude de statistiques présentées chaque jour, sans explications et références des pourcentages.
Nous sommes conscients des difficultés que présente une telle situation. Aussi avons-nous jugé utile de reprendre l’analyse du Covid 19 en disséquant les faits, en dehors des commentaires.
Origine de l’épidémie.
Les premiers cas sont signalés, suite à des affections pulmonaires atypiques, dans une ville chinoise. Nous disposons de peu de renseignements concernant les sujets atteints, âges, professions, état de santé antérieur, évolution de l’affection…
Par contre, tout de suite nous sommes orientés vers une origine animale, chauve-souris, pangolin. Les vérifications de L’OMS ne se feront qu’un an plus tard, avec un encadrement. La volonté de coopérer n’est pas très grande. Les lanceurs d’alerte n’ont pas eu une grande audience. Tout ceci caractérise une rétention d’informations pour des raisons inavouables.
Propagation de l’épidémie.
La rétention d’informations, liée aux moyens de transports modernes, a favorisé une diffusion rapide et massive du virus de par le monde. Les regroupements religieux ou autres ont contribué à une propagation sans frontières. Pourtant la nature du virus était déjà connue. Nous étions au début de l’épidémie, ignorants et dépourvus de tout moyen de défense.
Nous avions pourtant l’expérience de deux affections de même famille qui étaient restées cantonnées en Asie. L’arrivée de l’épidémie en Europe allait constituer un tournant important dans l’évolution du Covid 19 qui très vite prenait de l’ampleur, mettant à mal le système hospitalier dans de nombreux pays. Nous assistons alors à une évolution du Covid 19 variable en fonction des territoires. Très peu de cas graves en Asie, une catastrophe sanitaire en Europe et en Amérique. Une situation africaine encore différente. Au début nous avons prêté peCovid 19 Les faits et les pistes envisageables pour une sortie de pandémie
Docteur Robert ZAMORE, médecin généraliste, immuno-allergologue
u d’attention à ces disparités qui, en réalité, traduisaient une forme d’affection où le rôle essentiel est tenu par notre système immunitaire. Nous ne nous sommes pas demandés à ce moment que peut être le rôle de ce virus dans notre système évolutif. Nous avons tout de suite pensé, virus et bactéries ne peuvent être que des nuisibles. C’est oublier que nous sommes en permanence dans un environnement qui obéit à ses propres règles depuis des millions d’années, bien avant que nous ayons conscience de l’existence des virus et des bactéries.u d’attention à ces disparités qui, en réalité, traduisaient une forme d’affection où le rôle essentiel est tenu par notre système immunitaire. Nous ne nous sommes pas demandés à ce moment que peut être le rôle de ce virus dans notre système évolutif. Nous avons tout de suite pensé, virus et bactéries ne peuvent être que des nuisibles. C’est oublier que nous sommes en permanence dans un environnement qui obéit à ses propres règles depuis des millions d’années, bien avant que nous ayons conscience de l’existence des virus et des bactéries. Donc il est fort possible que le virus du Covid 19 soit un facteur de ce système régulateur qui contribue à notre évolution.
Nous avons fait face à de nombreuses épidémies, certaines étant dévastatrices, sans pour autant entraîner la disparition de l’espèce. La lèpre, la tuberculose, nous ont accompagné durant des siècles, sinon des millénaires sans entrainer la disparition de l’espèce.
Après de nombreuses déclarations, les Américains accusant les Chinois qui accusaient les Américains, la Chine nous donne quelques renseignements sur le supposé premier cas clinique du Covid 19. Il s’agirait d’un homme de 40 ans, originaire de Wuhan, comptable de profession, qui ne revenait pas de voyage, ne fréquentait pas le marché de Wuhan, accusé au début d’être à l’origine de l’épidémie. Premier cas connu, mais non premier contaminé. Nous pensons que ce premier cas a fait l’objet d’un certain nombre d’examens. Pourtant rien ne filtre pour nous permettre de nous faire une idée de cette nouvelle maladie. Bien vite devait se développer un climat de secrets ici et là, contribuant rapidement à installer une peur morbide qui allait accompagner durant plus d’un an l’évolution de l’épidémie. Certains allant à prédire l’apocalypse pour les années à venir. Il fut alors décidé après avis des experts de faire barrage au virus. Masques, gestes barrières, contrôle des frontières, confinement intégral de tout le territoire, devaient établir une espèce de ligne Maginot pour stopper la circulation du virus. Pourtant dès le début, certains signes auraient dû nous interpeler, surtout lors de la propagation en Europe. Très vite il devint manifeste que la population était divisée en deux groupes face à la contamination du virus : ceux qui, bien que contaminés, ne présentaient pas de signes cliniques, appelés les asymptomatiques et ceux qui, après 10 jours de contamination développaient une affection grave, nécessitant l’hospitalisation et pouvant se terminer par le décès après des soins intensifs. Mais on constatait alors que la majorité des cas graves se terminant par le décès avait un profil particulier, plus de 70 ans, obésité, affections associées. C’est à croire que le virus disposait des cartes d’identité de chacun d’entre nous.
C’est bien la première fois que nous assistons à une discrimination pareille lors d’une épidémie ou même une maladie contagieuse quelconque. Ceci aurait du nous interpeler ou tout au moins, à partir des expériences des affections à coronavirus antérieures, nous inciter à tenter de trouver une explication à cette particularité.
En réalité, la contamination n’a pas les mêmes conséquences selon les individus. Nous nous apercevons bien vite que les enfants et les jeunes ne présentent pas de formes graves de la maladie, bien qu’ils soient contaminés. Mieux, nous nous apercevons que la proportion de la population qui est sujette aux formes graves de la maladie varie en fonction des pays: dix pour cent pour l’Europe, un pour cent pour l’Asie . Cette différence pouvant s’expliquer par les deux épidémies à coronavirus qui avaient frappé l’Asie en évitant l’Europe. Nous pouvons également penser que la composition de la population, la pyramide des âges, jouent un rôle capital. Les populations vieillissantes étant plus vulnérables face à ce virus.
Les enseignements à tirer de cette épidémie devraient nous permettre de faire face à d’autres situations de ce types qui ne manqueront pas de se présenter. Nous avons connu des maladies parasitaires, des maladies infectieuses qui, il y a peu de temps étaient responsables de graves affections cardiaques et rénales. Les streptocoques, les staphylocoques dorés, par leur permanence et leur durée ont contribué à de nombreux décès, sûrement bien plus que le Covid 19.
Nous pensons, que face au Covid 19, nous avons commis un certain nombre d’erreurs suite à la confusion et à la peur engendrées par cette situation nouvelle. Pourtant, quelques évènements, la contamination des porte-avions américains et français, certains matchs de football dans un stade sans jauge, certains spectacles du Puy du Fou, la situation de certains bateaux de croisières, nous ont fourni des expériences grandeur nature pour étudier la transmission et l’évolution de cette épidémie. Il est dommage que ces évènements n’aient pas fait l’objet d’une analyse objective plus fine, avec des examens médicaux et humoraux permettant de suivre l’évolution des anticorps chez les asymptomatiques et ceux développant des formes graves.
Ceci nous aurait permis de constater que le confinement intégral ne fait qu’allonger la durée de l’épidémie, sans en modifier ni l’intensité, ni le nombre de décès. Ce qui explique les vagues de l’épidémie. Nous ne savons pas pourquoi l’expérience du porte-avions français n’a pas fait l’objet d’une étude accessible au grand public. Nous nous serions alors aperçus que la notion de cluster ne résiste pas au fait relaté. En dépit d’une contamination évidente et permanente, sans masques et sans gestes barrières, avec la poursuite des activités dans les conditions habituelles et contraignantes, il n’y eut aucun signe d’alerte jusqu’à l’apparition d’un cas symptomatique entrainant un dépistage systématique.
Ceci nous montre s’il en était besoin que la contamination n’est qu’un des éléments de l’épidémie et que le véritable enjeu est l’hospitalisation et les décès. Dans le cas du porte-avions français nous avons l’illustration qu’un cluster n’est qu’un révélateur de transmission et ne préjuge en aucun cas d’une gravité du Covid 19. Le confinement intégral est un procédé aveugle qui ne permet pas en l’occurrence d’assurer la protection de la population à risques.
Remarques après plus d’un an de Covid 19
La quatrième vague fait des siennes ici et là. La confusion persiste. Il suffit de jeter un coup d’oeil sur les statistiques de Google et autres pour s’apercevoir qu’il y a autant de situations que de pays. C’est le chacun pour soi. Les barrières se dressent aux frontières du jour au lendemain. C’est à perdre son latin. Si nous en sommes à la quatrième vague, en attendant la cinquième, c’est que nous n’avons pas atteint les objectifs fixés. Nous formulons les mêmes craintes d’un envahissement des services hospitaliers par des patients Covid. Nous sommes envahis de statistiques concernant les contaminés. Nous sommes dans la situation de la première vague.
Quoi penser de cette situation? Nous ne maitrisons pas encore le processus pathologique du Covid 19. Nous ne connaissons pas exactement les causes des décès attribués au virus du Covid. 19. Des médecins légistes affirment que la majorité des décès liés au Covid 19 sont dus à des complications et non l’action directe du virus.
Il existe différents schémas des attaques bactériennes et virales. Des processus variés sont mis en cause: production de toxines, attaques ciblées d’organes, destructions cellulaires. Notre organisme répond également de façon variée, à toute intrusion en mobilisant certaines cellules et en fabricant des éléments appelés des anticorps.
Il s’agit de situations contribuant à l’évolution de notre espèce. Ainsi, les bactéries, les virus, que nous connaissons depuis peu si nous nous référons à l’âge de la terre ou plus près de nous au début de notre existence, sont des maillons indispensables à notre évolution et parfois à notre survie.
Les progrès de la science, dont la médecine, nous ont permis d’apporter des solutions à certaines maladies, et à prolonger notre espérance de vie. Mais ce n’est pas sans poser quelques problèmes concernant notre évolution.
Le maintien d’un groupe dépend en grande partie de son adaptation à son environnement. Nous avons, jusqu’ici, considéré le virus du Covid 19 comme un agresseur qu’il faut soit éliminer ou empêcher de sévir. Il est fait mention de barrer la route à l’épidémie. Il s’agit d’un comportement qui n’est pas applicable au Covid 19. Nous ne sommes pas dans un schéma exclusivement infectieux.
A considérer l’évolution de l’épidémie, nous nous apercevons que ce virus est un saprophyte pour la majorité d’entre nous et un antigène pour une minorité d’entre nous dans une proportion variable en fonction des pays. Ce qui complique la situation mais la rend plus compréhensible. Le Covid 19 est avant tout une maladie liée à l’immunité pour certains d’entre nous et un saprophyte, élément toléré, pour les autres. Nous sommes dans un schéma qui se rapproche beaucoup plus de l’allergie que de l’infection. Au début de l’épidémie, il est fait mention de choc, d’orage cytokinique.
Au début de l’épidémie il est fait mention de syndrome hémorragique, de syndrome multiple intéressant de nombreux organes. Tout ceci traduit une atteinte systémique, chez certains d’entre nous, qui ne s’explique que par une réaction de notre système immunitaire. Une preuve peut être apportée par un suivi de l’évolution des anticorps chez les asymptomatiques et les symptomatiques. Nous serons ainsi renseignés concernant la réponse que notre organisme apporte dans chaque cas précis. Ceci est très utile pour prévoir l’effet des futurs vaccins. Dans la mesure où une partie de la population ne garde pas ses anticorps contre le virus, nous pouvons nous interroger sur le bien-fondé de la vaccination pour cette partie de la population.
Venons-en maintenant au faux débat concernant le nombre de contaminés présenté tous les jours avec un air de catastrophe. Si nous sommes en période d’épidémie, c’est tout à fait normal que nous ayons des contaminés. Le nombre de contaminés, dans le cas présent, Covid 19, n’est pas en soi un facteur de panique. D’après l’évolution de l’épidémie tout dépend de la catégorie qui est concernée, population à risques, dix pour cent pour la France, population asymptomatique quatre dix pour cent pour la France. Nous rappelons l’expérience du porte-avions français. La contagiosité qui concerne la population à non risque ne peut que favoriser la fin de l’épidémie étant donné que ce sont les bien-portants qui constituent la barrière la plus efficace.
Quoi faire après un an et demi de Covid19?
Dresser un véritable bilan mondial de l’épidémie. Tous les chiffres qui nous sont donnés tous les jours ne font que renforcer la confusion.
Mieux préciser les causes des décès attribués au Covid 19.
Etablir un suivi des anticorps des asymptomatiques et des anciens malades et vaccinés.
Echantillons.
Lever les restrictions concernant toutes les jauges.
Informer la population à risques, les plus de soixante ans, des précautions à prendre lors des sorties potentiellement à risques.
Vacciner la population à risques. En ce qui concerne la vaccination des moins de soixante ans, tout dépendra des résultats de la surveillance du taux des anticorps.
Nous avons voulu faire barrage à l’épidémie, alors que nous ignorons encore, après un an et demi, tout sur la transmission du virus. La contagiosité humaine n’est pas un mode de transmission exclusif.
Nous devons, notre modestie dut-elle en souffrir, étudier avec objectivité toutes les expériences liées à cette épidémie. Cela nous permettra peut-être, d’éviter certaines erreurs et d’être mieux armés face aux nouvelles épidémies de ce type.
Nous pensons que la fin de cette épidémie est proche. Nous sommes en présence, comme nous l’avons signalé, d’une situation particulière, caractérisée par deux comportements de la population en cas de contamination. La population à risques, qui en France se retrouve dans les plus de soixante ans, donne le tempo de l’épidémie. Ceci serait du à une particularité du système immunitaire qui concernerait à peu près dix pour cent de la population. En réalité, cette épidémie concernerait six millions de français, avec des risques d’hospitalisation pour six cent mille et de décès pour deux cent mille environ. Bien entendu, étant donné la brièveté de l’épidémie, il existe un risque de saturation des circuits de santé.
Le pourcentage de la population à risques est variable selon les pays.
Nous regrettons, une fois de plus, que les expériences de l’évolution de l’épidémie de Covid19 à travers les flottes françaises et américaines aient fait l’objet d’une grande discrétion. Le personnel n’était pas vacciné. Pourtant nous n’avons pas eu de vagues submergeant toutes les activités au point d‘entraîner un confinement généralisé.
La seule certitude que nous avons maintenant, est qu’avec ou sans vaccin, les sept milliards d’habitants de notre planète ne vont pas disparaitre du fait de cette épidémie.