6 Mai 2021
Macron hier sur Napoléon ? Cela eut pu être pire. Il est vrai que nous sommes déjà en campagne pour 2022. Or, si pilonné qu'il soit par la grosse artillerie des gauchistes et racialistes en tous genres, le peuple français résiste encore. Des pans entiers du corps social tiennent encore, et sauf catastrophe « nucléaire » devraient encore subsister l'année prochaine. Et puis, dans son âme juvénile l'adolescent de l'Elysée se trouve des ressemblances avec l'illustre Corse. D'où ses balancements réthoriques, chers d'ailleurs à tous les politicards.
Ne soyons pas dupes, mais objectivement je m'attendais à pire.
L'artillerie de la subversion n'a pas cessé de bombarder cependant, persuadée que le principe de répétition cher à l'illustre Goebells « un mensonge répété cent mille fois, finit par devenir une vérité » finira par payer.
Evidemment les artilleurs se paraient du titre souvent usurpé d'historiens. Les uns par pur cynisme, les autres par ignorance de la plus humble des plus élémentaires bases de l'épistémologie de leur « science ».
L'histoire est-elle une science ? C'est ce qu'il veulent faire croire en raison du statut acquis par les sciences de la nature, physique, chimie, dont les acquis bénéficient de la part du grand public (mais cela même est discutable) d'une créance aveugle. Or cela, à l'évidence ne vaut pas pour l'histoire.
Un des hommes les plus cultivés du XXème siècle Paul Valéry l'a montré dans son Discours sur l'histoire en ces termes d'une évidence éblouissante :
« historiens ou partisans, hommes d'étude, hommes d'action, se font à demi consciemment, à demi inconsciemment, sensibles à certains faits ou à certains traits, parfaitement insensibles à d'autres, qui gènent ou ruinent leurs thèses ; et ni le degré de culture de ces esprits, et la solidité ou la plénitude de leur savoir, ni même leur loyauté, ni leur profondeur, ne semble avoir la moindre influence sur ce qu'on peut nommer leur puissace de dissentiment historique ».
Dans le cas de Napoléon 1er ce qu'énonce Valéry a été particulièrement évident ces dernières semaines. Laissons de côté l'innomable L-G TIN, qui préconisait le déplacement du tombeau de l'empereur en un lieu peu glorieux.
Mais j'ai entendu sur une radio guadeloupéenne, un professeur d'histoire, pour qui par ailleurs il m'arrive d'éprouver une certaine sympathie, réduisant Napoléon à un inguérissable « négrophobe » (Sic).
Que faites-vous cher collègue du souci d'objectivité, fruit d'une longue ascèse, et d'un patient travail sur soi ?
Il suffisait de l'entendre, essouflé pendant toute la durée de son intervention, quelques minutes et tout de même pas le temps d'un marathon, pour deviner la perfide passion qui le dévorait intérieurement.
Reprocher à Napoléon d'avoir dans le code civil accordé aux femmes du XVIIIème siecle un statut conforme aux mœurs de l'époque, n'est-ce pas considérer le législateur comme un dieu qu'il n'était pas ?
Une chose m'a aussi surpris c'est de ne pas s'être interrogé sur ce que Bonaparte pensait de lui-même. On aurait pu avoir des surprises, comme chaque fois que l'on se penche sur un cas d'exception.
Citons à cet égard une anecdote instructive. Encore 1er Consul, il se rendit en visite officielle à Ermenonville sur la tombe de Jean-Jacques Rousseau.
Un instant silencieux, le consul déclara : « Il aurait mieux valu, pour le repos de la France, que cet homme-là n'eût jamais existé. ... — C'est lui qui a préparé la Révolution française ».
A quoi répondit l'un de ses accompagnateurs, Stanislas de Girardin :— Je croyais, citoyen consul, que ce n'était pas à vous à vous plaindre de la Révolution ».
Ce bref échange que je ne commenterai pas pour ne pas lasser le lecteur, est révélateur de la psychologie complexe et de la lucidité du bonhomme.
Ancien ami des frères Robespierre, il était conscient des dérives vraisemblables de l'idéologie des lumières dont il était lui-même un « missionnaire ».
Les profiteurs du mouvement, ne chercheront pas à approfondir. Scie t-on volontairement la branche sur laquelle on est assis ?
(Le Scrutateur).