23 Mai 2021
Le mois de la mémoire est à l'oeuvre dans toute la France, et particuièrement dans nos provinces d'Outre-Mer.
La mémoire ? Pas l'histoire en tout cas. Vous avez fait ceci me dit-on. Il est impossible que je l'ai fait me dit ma mémoire, sélective s'il en est. Le tour est joué. L'histoire n'est pas une science objective comme la physique ou la biologie (même si, même ici, il y a à redire). La mémoire est fort incertaine pour la science car elle est tellement cachotière, et d'abord à elle-même. La psychanalyse nous en a appris (ou aurait dû nous apprendre) bien des choses à cet égard, sur lesquelles aujourd'hui je ne m'appesentirai pas, car il y faudrait 50 pages que peu de gens liraient, hélas !
Un dernier trait avant de passer au plat du jour.
C'est au procès de Nuremberg juste après la guerre qu'apparut la notion de crime contre l'humanité. L'Allemagne nazie fut justement condamnée. Même si, parmi les juges siégeaient les soviétiques (Russes communistes) qui en 1940 étaient les alliées d'Hitler.
Ainsi vont les affaires du monde, aujourd'hui et toujours. Elie, Elie, lama sabachtani, pourquoi m'as-tu abandonné ?
Dans la foulée, sous l'impulsion de Christiane Taubira et de ses amis fut votée par le Parlement français la loi instituant l'esclavage comme crime contre l'humanité.
L'esclavage ? Nenni. UN esclavage, celui désigné comme Traite atlantique, qui dura quatre siècles, et fut dirigée par des pays européens.
Par les Européns tout seuls ? Que nenni !
Pendant les siècles (quatre) de la traite atlantique, les Européens ignoraient pratiquement tout de l'intérieur de l'Afrique.
Les navigateurs européens s'appovisionnaient en « bois d'ébène », comme on disait, à des vendeurs couleur ébène eux aussi. Les descendants de ceux-ci poursuivent encore cette tradition, en certaines parties du continent vert, tout en protestant de leur « humaniiiiisme » (Il faut être attentif à la prononciation, toujours révélatrice, de certains mots … magiques et d'ailleurs empruntés à l'ancienne Europe). Mémoire, mémoire ! Quand tu nous tiens.
Quand en 2001 La Taubira fit voter la loi instituant comme on sait la traite atlantique comme crime contre l'humanité, un journaliste (sûrement... faschiste!) lui demanda pourquoi la Traite arabo musulmanne, qui fut atroce et dura quatorze siècles n'avait pas été incluse dans le cadre de la nouvelle législation, Christianita, de sa voix de gorge, si agréable à entendre répondit : « C'est qu'il ne faudrait pas donner aux jeunes arabes d'aujourd'hui en proie à tellement de difficultés (sic) des motifs de remords.
Donc pas d'Histoire pour les afro-descandants, ou les arabes d'aujourd'hui, seulement de la « mémoire !. Et une mémoire revisitée par des Taubira.
J'espère avoir été assez clair.
Or il est assez triste que les gouvernements français et une large partie des médias, surtout officiels) donnent dans la mémoire, et non dans l'histoire ; à la fois humble, et critique.
C'est qu'il ne s'agit pas d'instruire, de faire réfléchir, mais de prendre possession des consciences individuelles pour les vampiriser, les Zombifier (voir photo en fin d'article).
Les vieux procédés de zombification n'ont pas tous disparu surtout en Haïti (mais pas seulement, comme on le voit en période électorale). Dans la France d'aujourd'hui la prise des âmes se fait par des procédés plus sophistiqués. Sur les « réseaux sociaux », par exemple, ou sur les chaines de TV. On y voit profusion de « maîtres assistants » en ceci-cela, et d'animatrices dont la vêture, et les regards hagards dénotent et révèlent, à la fois, leur prétentions au SAVOIR, et l'abyssalité de leur vide intérieur.
Il y a ceux qui savent ce qu'ils font, (une petite minorité) et les autres, zombifiés » en bonne voie vers la paranoïa. C'est le titre de cet article.
La paranoïa est une psychose grave, un délire d'interprétation et de persécution, dont les conséquences peuvent être très graves, pour la société, et pour les malades. Encore faut-il distinguer entre les vrais malades et les artisans du mal, qui à des fins politiques oeuvrent à créer les complexes. En ce mois « de la mémoire », nous les avons subis à foison.
Ils me font soupirer, tout comme la grande majorité des Guadeloupéens.
Mais nous avons de la résilience.
Le Scrutateur.
Sur la paranoïa il me faudra revenir. C'est important. (Voir en photo le texte de Tchakhotine)
Là où les nègres sont maîtres.
« Le livre de Randy Sparks, professeur à l’université Tulane à La Nouvelle-Orléans en Louisiane, a pour sujet un port africain de la Côte-de-l’Or (le Ghana d’aujourd’hui) au XVIIIe siècle.
Annamaboe (dont le nom contemporain est Anomabu) était alors le port de traite le plus important de la côte, d’où des centaines de milliers d’esclaves furent déportés vers les Amériques. Avant de se lancer avec succès dans la traite négrière, les élites marchandes de ce port commerçaient de l’or et des céréales.
Les Britanniques, via la Royal African Company, devenue en 1750 la Company of Merchants Trading to Africa, y construisirent un grand fort.
Les chefs locaux, d’ethnie Fante, surent habilement jouer des rivalités entre marchands européens, en faisant monter les enchères et en prenant une part active au commerce. Les guerres qui opposèrent les Fante aux Ashanti permirent un afflux de captifs. Au début du XVIIIe siècle, la traite était deux fois plus rentable que le commerce de l’or.
En mobilisant une grande variété d’archives, Randy Sparks montre de manière très convaincante comment une société créolisée naquit de la rencontre des administrateurs, soldats et négociants britanniques avec les Fante. Les enfants issus de ces unions (les « mulâtres ») étaient envoyés faire leurs études en Angleterre lorsque le père était fortuné ; d’autres trouvaient emploi comme interprète ou marin.
Les Britanniques et les Français se disputaient les faveurs commerciales de John Corrantee (ou Kurantsi), le chef principal d’Annamaboe, né dans les années 1670. Ils le sollicitèrent pour qu’il envoie ses enfants étudier dans leurs pays respectifs. Prudent, Corrantee envoya d’abord l’un de ses fils à Paris au début des années 1740. Le jeune prince fut reçu avec tous les honneurs, étudia au lycée Louis-le-Grand, avant de rentrer au pays.
Les Britanniques invitèrent un autre fils à s’instruire en Angleterre, ce que Corrantee accepta, ne serait-ce que pour mieux comparer les deux pays et continuer son jeu diplomatique. William Ansah, le fils préféré, s’embarqua donc pour Londres en 1747. Enfin, c’est ce qu’il croyait. Le capitaine du bateau négrier était censé acheminer sa cargaison d’esclaves jusqu’à la Barbade avant de convoyer le jeune homme en Angleterre, mais il fit croire que ce dernier avait péri lors du voyage et le vendit en esclavage. Corrantee finit par l’apprendre et demanda aux Britanniques de le récupérer. On le retrouva à la Barbade, puis la CMTA le débarqua en Angleterre où ses aventures firent sensation. William Ansah devint une figure de la vie mondaine et littéraire anglaise, avant que le jeune homme levât l’ancre pour Annamaboe en 1750 où toute la ville fêta le retour du miraculé.
Au début du XIXe siècle, la prospérité d’Annamaboe déclina, en raison de sa destruction par les Ashanti, et surtout de l’abolition de la traite par les Britanniques. L’économie de la ville s’effondra, et elle sombra dans l’oubli. »
https://pierrickauger.wordpress.com/2017/09/04/un-port-africain-au-temps-de-la-traite/