13 Mars 2021
Face à une subversion brutalement acharnée à opposer les gens entre eux sur des critères étrangers à la civilisation occidentale CHRETIENNE, (femmes contre hommes, noirs contre blancs, etc,) les gens et intelligents et équilibrés se dressent contre ce nouveau fanatisme, dans toutes les communautés humaines, quelles que soient la couleur des épidermes, et ces différences qui font du monde une communauté riches des différences, et non une juxtaposition de hordes occupées à s'occirent et à se haïr.
Madame a Khan fait partie de ces femmes qui fièrement se dressent contre la bétise et la férocité des barbares.
L'interview qu'elle a donnée au Figaro est, est à cet égard exemplaire. (Le Scrutateur).
GRAND ENTRETIEN - Juriste, scénariste, actrice et écrivain avant d’être femme, noire ou juive, Rachel Khan refuse toute assignation à résidence identitaire et victimaire. Dans son nouvel essai, Racée (L’Observatoire), elle se moque des nouvelles idéologies «décoloniales» et «intersectionnelles» qui, sous prétexte d’antiracisme, ne font, selon elle, qu’alimenter les ressentiments.
Par Alexandre Devecchio et Victor Rouart
Publié hier à 07:00, mis à jour hier à 09:24
Pour Rachel Khan, juriste, scénariste, actrice et écrivain, le mot «racisé» révèle chez ceux qui l’emploient «une faille narcissique et paranoïaque mais surtout une dérive et une incohérence idéologique». ©Léa Crespi pour le Figaro Magazine
LE FIGARO. - Vous vous définissez comme «racée». Qu’entendez-vous par ce terme?
Rachel KHAN. - Je suis issue d’un mélange entre une mère juive polonaise et un père sénégalais et gambien d’origine musulmane mais animiste au départ, avant l’islamisation de l’Afrique de l’Ouest. Racée, ce terme délicatement ancien du dictionnaire, est aussi évidemment une réponse espiègle au mot «racisé» donc l’élégance s’est perdu en chemin. C’est donc un contrepied et un contrepoint de vue face à la situation actuelle des victimaires et des identitaires. Racée est à la fois un trait d’humour, qui souligne le fait d’avoir plusieurs «races» en soi, et un jeu de mot par rapport à «racisé».
Je suis décontenancée par l’usage de ce terme «racisé» que j’entends très souvent depuis 2-3 ans. C’est insupportable, cet essentialisme qui enferme les individus dans une identité-discrimination au nom de la lutte pour l’égalité. C’est complètement contre-productif et délétère de porter la haine qui appartient à l’autre en soi. Quand on fait de son mieux chaque jour pour s’en sortir, ce mot est d’une violence rare, il heurte parce qu’il enferme au lieu de libérer, il ne propose aucune issue. Cette notion est irrecevable au regard des droits fondamentaux parce qu’elle assigne les individus à un statut inférieur, en revendiquant du fait de sa couleur de peau un droit à la victimisation.
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Vous ne vous considérez pas comme «racisée» mais est-ce que pour autant, vous défendez le principe d’assimilation?
Mes parents sont passés par cette assimilation culturelle. C’est un héritage qui m’a été transmis. Mon père est arrivé en France à la fin des années 60. Ce n’était pas son pays d’origine pourtant il m’a offert cet amour du patrimoine français. Je suis née en Touraine, dans la région de Descartes, Rabelais, Balzac. C’est ce qui m’a donné des clefs très précieuses dans ma vie. Je m’en rends compte aujourd’hui à quel point ce fut important et à quel point cette transmission de la France par mon père était un acte d’amour. L’assimilation permet de se transcender. Je ne comprends toujours pas pourquoi il y a une crispation autour de la notion «d’assimilation». Au-delà même de la question de l’intégration le terme «assimiler» signifie acquérir. L’assimilation culturelle ne vise pas à déposséder l’autre de ses racines, mais au contraire à lui permettre d’acquérir un supplément dont il pourra se nourrir. Mais de toute façon, rien ne convient jamais aux contestataires! Ils sont donc définitivement bien français! (rires)
Vous rappelez vos origines, juives, africaines et vous êtes héritière d’un passé douloureux. Pour autant, vous refusez de vous définir comme une «victime»…
N’en déplaise à certains, je me sens l’inverse d’une victime. Je considère avoir énormément de chances mais ce genre de position ne crée pas le buzz. J’aurais sans doute fait une carrière plus médiatique si j’avais choisi d’être «entrepreneuse de la victimisation». En tant que femme, juive, petite fille de déporté, noire et autres... je coche beaucoup de cases pour pouvoir m’indigner sur ma/mes conditions. Mais au fond, c’est une question de désir et d’estime de soi. Si je désirais être une victime, j’en serais une dans ma vie quotidienne.
Manu Dibango était mon parrain, il a joué avec les plus grands, Nina Simone, Gainsbourg... il a vécu des déchirures et des obstacles tout au long de sa vie, ce qui ne l’a pas empêché de devenir un artiste international qui a su transcender ses souffrances. C’était un amoureux de la France qui revendiquait le patrimoine français, la gastronomie française. Et il aimait rire. Lorsqu’il se retrouvait face à une personne qui lui faisait une réflexion raciste, il préférait s’en moquer puis son génie et ses harmonies mettaient tout le monde d’accord. Il faut avoir conscience qu’aujourd’hui les personnes qui crient le plus à l’injustice sur les plateaux de télévision sont rarement celles qui souffrent le plus. Les vraies victimes n’ont hélas pas la force de parler. Encore moins devant les projecteurs.