10 Mars 2021
1) Mme L.M-C dans ses oeuvres. Les deux personnalités qu'elle est occupée à subjuguer (et manifestement ça marche, et pourtant ils n'étaient des perdeaux de l'année) ne sont pas impliquées, directement en tout cas, dans l'affaire en cours.
Bon article de France-Antilles d'hier, sur un sujet brûlant. Je suis de ceux que Lucette Michaux-Chevry a beaucoup déçu, il y a longtemps, malgré les incitations à la prudence de M. Lucien Bernier. Mais elle ne devrait pas être la seule à porter le chapeau. La meute est nombreuse, en effet. (LS).
Un système convenu et organisé entre des responsables politiques, des cadres administratifs et des entrepreneurs depuis 3 décennies couvrant tous les champs de la sphère politique. Voici brossé le décor de cette affaire hyper-médiatisée qui oppose Fred Madinécouty, le fidèle lieutenant, à sa présidente Lucette Michaux-Chevry, et 13 autres prévenus.
L’affaire communément dénommée par la vox populi « LMC/Madinécouty » s’est ouverte hier sur une succession de fuites et de couacs. Les convocations pour commencer. Sur les 15 prévenus, 6 n’auraient pas été touchés. On est en droit de se demander si ce dossier n’a pas été saboté lorsque l’on sait que le parquet de Basse-Terre a envoyé les convocations à l’huissier le 24 décembre. Que l’huissier les a délivrées seulement le 23 février, c’est-à-dire, deux semaines avant le procès. Le procureur de la République se réserve le droit d’écrire au conseil de l’ordre des huissiers pour dénoncer l’attitude de l’officier ministériel qui n’a pas fait son travail. « On se retrouve dans une situation où l’on a des mis en cause sans avocat, précise maitre Gérald Coralie, défenseur de René-Claude Monrose et des prévenus malades dans l’impossibilité de s’exprimer. Or la notion de « contradictoire » est la base même de ce procès ». Quid des entrepreneurs comme Vaitilingon, Adimoulon, Gaddarkhan absents alors qu’ils sont cités à comparaitre. « Cette notion de citation remise par un officier ministériel est un acte extrêmement important qui oblige à se présenter à l’audience, sous peine de faire l’objet d’un mandat d’arrêt », précise Me Coralie. Pendant près de 3 heures, hier matin, le président et les deux juges assesseurs se sont penchés sur la possibilité au non de renvoyer, pour finalement décider qu’aucun renvoi n’était justifié. Alors que le procureur avait notamment signifié qu’il était favorable au report. On pourrait presque, en lisant entre les lignes, entrevoir un règlement de compte entre la présidente du tribunal correctionnel et le procureur.
Impossible de dissocier les affaires de l’Affaire
« Ma cliente est souffrante, explique Me Plumasseau, l’avocat de LMC, il n’est pas possible de la défendre dans de telles conditions. Il faut un procès équitable. Elle a le droit de venir à l’audience pour s’expliquer et faire valoir ses droits ». Les deux avocats de Fred Madinécouty ont envoyé un courrier pour justifier leur absence : « nous avons appris que plusieurs prévenus n’avaient pas été régulièrement cités, que d’autres n’avaient pas renvoyé leur citation, ou avaient demandé le renvoi notamment pour des raisons médicales. Dans ces conditions, nous ne voyons pas comment l’audience pourrait se tenir. Disjoindre le dossier pour un nombre aussi important de prévenus reviendrait à le saucissonner et ôterait tout caractère contradictoire à une grande partie des débats ». Un des arguments-phare mis en avant par les avocats consiste surtout à ne pas dissocier les affaires les unes des autres. Il faut que tous les prévenus soient jugés en même temps, donc leur présence s’avère indispensable. Aussi devant la décision de poursuivre, les avocats comme « un seul homme » ont décidé de fronder. Ils ont interjeté appel par une requête en examen immédiat devant la chambre des appels correctionnels. Ce matin, il est donc possible que l’on s’achemine vers un renvoi si le président de la cour d’appel le décide pour éviter un procès entaché de nombreuses clauses de nullité.