Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Le Scrutateur : Deux mots d'explication.

Le Scrutateur : Deux mots d'explication.
Le Scrutateur : Deux mots d'explication.
Le Scrutateur : Deux mots d'explication.

Ces derniers jours le rythme de parution du blog s'est un peu ralenti. Ce ralentissemnt se poursuivra encore jusqu'au deux janvier. Il s'explique par un peu de fatigue du rédacteur en chef. Oh ! Rien à voir avec la Covid, que l'on se rassure, même si par le mélange d'information et de désinformation, les excès de celle-ci nous sommes submergés sur toutes les chaines TV au risque d'ajouter aux dangers réels de la maladie celui de la dépression nerveuse, et je crois que je n'exagère pas.

 

Non il s'agit d'un problème plus circonscrit, et personnel.

J'habite en effet à Pointe-à-Pitre sur un morne et au 14ème étage d'une tour. J'y suis à l'aise avec une vue panoramique magnifique au nord comme au sud.

Hélas l'ascenseur est bien vieux. Il donnait des signes d'épuisement, Depuis six mois il ne fonctionne qu'une fois sur … 10. Il sera changé, et l'opération durera deux mois et demi, à partir de janvier.

Quatorze escaliers de seize marches chacun cela fait 224 au total si je compte bien.

Vous comprenez ma douleur. Même si je demeure encore ingambe malgré mes bientôt 79 ans.

Aller ailleurs, ce qui serait parfaitement possible ne m'agrée pas pour diverses raisons.

Voiçi pourquoi votre scrutateur est un peu moins productif depuis quelques jours.

D'ailleurs je goûte assez, il faut être sincère, ce nouveau rythme qui flatte mon goût très ancien, que je croyais disparu après la mort de Franquin, pour le tythme vital de son fils, Gaston Lagaffe. !

Mais puisque je suis au clavier pour expliquer mes petits ennuis locomoteurs, j'en profite pour vous offrir un article de Philippe Bilger, dont occupé à lire le dernier livre de Michel Onffray Les vies parallèles de Gaulle/Mitterrand. Très avancé dans ma lecture j'en partage totalement les analyses.

 

Le Scrutateur.

 

Michel Onfray : de Gaulle top grandiose, Mitterrand flop cynique !


 

(https://www.philippebilger.com/blog/2020/11/michel-onfray-de-gaulle-top-grandiose-mitterrand-flop-cynique-.html )


 

On me pardonnera ce titre familier mais dans sa simplicité brute il exprime bien ce que j'ai ressenti à la lecture du formidable "Vies parallèles" de Michel Onfray (MO) qui compare les destinées historiques, politiques et humaines de Charles de Gaulle et de François Mitterrand.

Le premier est porté aux nues, le second mis plus bas que terre.

Un morceau de bravoure d'ailleurs, stylistiquement superbe, les oppose dans une absolue antithèse qui pourrait se résumer ainsi : de Gaulle a servi la France et Mitterrand s'en est servi, celui-ci a privatisé l'Etat quand celui-là l'a incarné. L'orgueil de de Gaulle concernait son pays, la vanité de Mitterrand sa personne.

Une plaidoirie admirable et argumentée en faveur de l'un, un réquisitoire cinglant et talentueux contre l'autre, les deux portés par une langue efficace, percutante, ici indignée, là ravie.

Avec MO, on n'est pas dans le style brillamment amphigourique d'un Régis Debray dont je suis en train de lire l'autobiographie intellectuelle : il recherche tellement les bonheurs d'expression qu'à force il nous en inonde, nous étouffe avec eux et sous leur hermétisme précieux. Debray se regarde écrire alors que Onfray n'est préoccupé, dans son élan continu, que par ce qu'il a à dire.

Ce dernier va droit à ses buts.

Rien ne trouve grâce à ses yeux dans le parcours de FM qui a toujours été, selon lui, d'extrême droite et antisémite, animé seulement par une inextinguible soif de pouvoir et par la volonté de le garder à tout prix au point d'être demeuré à son poste malgré deux cohabitations qui avaient désavoué sa présidence et malgré la maladie qui l'avait aussi gravement affaibli dans les dernières années.

Pour Charles de Gaulle, c'est le contraire. Il n'y a pas, selon MO, une image plus exemplaire et sublime que celle de ce Général à toutes les périodes de son existence, avec la distinction à laquelle il a toujours veillé scrupuleusement entre son existence intime et familiale et son rôle présidentiel, ses représentations publiques.

Mitterrand sentait si bien le gouffre entre sa personnalité et celle de de Gaulle qu'il n'a cessé de battre en brèche l'héritage du Général en se coulant cependant avec volupté dans le lit d'une Constitution de la Ve République qu'il avait vilipendée.

On perçoit combien MO a dû, pour la force éclatante du contraste, à la fois sublimer de Gaulle et accabler FM mais, à la lecture de ce livre passionnant qui m'a surpris par la richesse de sa documentation et le caractère fouillé et précis de ses analyses, on n'est pas loin de lui donner raison.

MO est parti d'une réalité factuelle, historique, politique et privée - le rapport de l'un et de l'autre, par exemple, avec la conjugalité et les femmes, avec la maladie et la mort, avec les valeurs traditionnelles et les dérèglements moins attentifs à ces dernières - pour la commenter, l'expliquer, la pourfendre ou la célébrer.

Il est facile, en effet, de ne pas laisser la moindre place au doute quand de Gaulle est exalté pour sa conception de la culture, avec André Malraux, pour sa morale publique exigeante et son éthique personnelle, pour sa vision d'une France indépendante, soucieuse de sauvegarder l'identité de la nation au sein d'une Europe soutenue autant qu'elle aurait su rester à sa place.

MO est à ce point empli de sa passion pour de Gaulle qu'il parvient à tout sauver de son oeuvre. Sa dialectique est si convaincante qu'il s'efforce de répondre à certaines critiques, en particulier sur l'abandon de l'Algérie française, le sort des harkis traités comme quantité négligeable et le cynisme de ce qu'un réalisme assumé porte forcément avec lui.

Je regrette à peine que MO n'ait pas fait un sort à la sécheresse d'Etat de de Gaulle qui l'avait trop peu détourné de la peine de mort - qu'on songe à Pierre Pucheu, à Robert Brasillach et à Bastien-Thiry par exemple - car il rappelle que FM lui-même, sous la IVe République, n'avait pas été avare de condamnations à mort. Il analyse son revirement ultérieur comme tactique pour faire oublier précisément ses turpitudes antérieures. Moins d'humanisme que de manoeuvres !

Au-delà de la pertinence de cette comparaison qui tourne systématiquement à l'avantage de de Gaulle - seule légère critique sur Israël et le "peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur" au moment de la crise liée au golfe d'Aqaba -, j'ai été touché profondément par cet ouvrage pour une double raison.

Il y a en lui quelque chose du Victor Hugo des "Châtiments", qui remplacerait les Napoléon grand et petit par de Gaulle et FM. La coulée de rage, de fureur, de sarcasme, d'indignation, d'adoration, ce ressassement, cette répétition d'invectives, de fulgurances vengeresses, de causticités sans pitié et d'admirations explicitées sont impressionnants. C'est long, puissant, on est emporté, on n'en peut plus, on voudrait crier grâce pour l'un des deux et ça suffit pour l'autre, mais non, on va au bout, et le lecteur est KO, et la cause est quasiment entendue.

Par ailleurs, quelle allégresse de rencontrer un MO enthousiaste, inconditionnel, sans la moindre nuance dans l'hyperbole, sans la moindre limite à son assentiment, heureux de se faire l'avocat étincelant de de Gaulle. Un MO tourné vers l'éloge sans faille ni réserve. On est content pour lui !

Mitterrand flop cynique, pourquoi pas ?

De Gaulle top grandiose : évidemment.

Philippe Bilger.


 

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
Bonjour Mr Boulogne,<br /> Alpiniste Guadeloupéen qui s'ignore... Bravo ! En 30 ans à deux grimpettes/jour, conseillé par le corps médical, vous avez déjà grimpé l'Everest , félicitations et courage en attendant la rénovation du monte charge alias ascenseur ...<br /> Profitez bien du paysage, difficile de tout concilier à toutes les étapes de la vie en matière de logement. Passé un stade, bien difficile d'envisager un repli sur des bases plus confortables, (expérience d'un vie active en déménagement ).<br /> Je vous souhaite un bon bout d'an et que le liftier vous accueille très vite en 2021.<br /> Bonne journée, Cdlt Cjj.
Répondre