6 Novembre 2020
Amédée ADELAIDE
Lettre ouverte à Monsieur le Maire de la Ville de Pointe-à-Pitre
Monsieur le Maire,
La SCI propriétaire de l’immeuble sis au 3 rue Frébault à Pointe-à-Pitre, dont je suis le gérant, a reçu une lettre, datée du 12 octobre 2020, référencée 997 – 10-2020/CV-SF, émanent de l’EPF. On y lit notamment ceci : « L’Etablissement Public Foncier 5EPF) de Guadeloupe envisage l’acquisition de la parcelle cadastrée AK 167 située 3 rue Frébault sur le territoire de la commune de Pointe-à-Pitre.
Sur l’instant, deux réflexions se sont imposées à moi :
Alors se posent à nous, - mes co-occupants et moi-même - comme d’ailleurs à tous les citoyens Pointois, la question de votre vision quand au devenir de Pointe-à-Pitre et des ses habitants.
Dans un article intitulé « LA POINTE, GARDE TOI, ON T’ASSASSINE », le journal « Le Pointois » d’avril 1983 décrivait déjà la situation comme suit : Pointe-à-Pitre, tu avais une usine, Darboussier, tu n’as plus d’usine… …. … … …
Fin de citation.
C’était en 1983 !
Hélas pour nous, les femmes et les hommes qui dénonçaient cela voyaient juste. Hélas pour nous, la situation n’a fait qu’empirer : Les banques sont parties, la poste est partie, la Sécurité Sociale est partie, les enceignes des supermarchés et autres grandes surfaces ont déménagées. Même des écoles ont du fermer. En cause, cette stratégie municipale de pourrissement des conditions de vie dans la vieille ville. Pour exemple nous citerons la circulation automobile rendue quasi impossible dans la journée. Ainsi comme par hasard, il s’est retrouvé plus de rues pour pénétrer dans le cœur de Pointe-à-Pitre que pour en sortir. Pour parachever cette œuvre funeste, la voie principale qui désert le centre ville, la rue Frébault, était coupée en son milieu par une rue piétonne asphyxiant de ce fait la zone économique de premier plan comprise entre la rue Peynier et les quais Foulon, Ferdinand de Lesseps et Lardenoy .Dès lors, on a vu disparaitre commerces et activités d’abord de la rue Delgrès, puis de la rue Achille René Boisneuf et de ceux de la partie de la rue Frébault comprise entre la rue Peynier et les quais, faisant de cette zone un désert économique et social, une sorte de « cimetière d’entreprises ».
Bien sur nous connaissons l’endettement colossal de la Ville. Cependant, l’éviction des héritiers de cette ancienne municipalité cinquantenaire a suscité un gigantesque espoir chez les Pointois, certains qu’il allait se passer quelque chose. Ne serait-ce que des actions simples, ne nécessitant pas forcément de grandes dépenses financières mais capables d’un coup d’un seul de changer le quotidien des Pointois.
Pourtant, depuis quatre mois que vous êtes au pouvoir, il n’apparait pas, vraiment, de décisions du fait de votre municipalité, pour soulager la pression mise par l’ancienne municipalité.
Votre équipe municipale, a-t-elle par exemple changé le sens de certaines rues afin de désengorger la vielle ville et rendre plus facile la circulation automobile ? A-t-elle par exemple réouvert à la circulation automobile la partie bloquée de la rue Frébault a fin de rendre un souffle de vie à cette partie de la ville que nous avons baptisé « cimetière d’entreprises » ? A-t-elle, autre exemple, fait obstruer les multiples crevasses dans la chaussée des rues Achile René Boisneuf et Delgrès, dont certaines (ces crevasses) ont plus de 10 centimètres de profondeur, faisant exploser les pneus des véhicules, surtout par temps de pluie.
En fin et surtout, Monsieur le maire, votre municipalité est-elle disposée à protéger les Pointois, tous les Pointois, qu’ils soient propriétaires ou locataires, commerçants, artisans ou salariés en leur assurant chaque jour de meilleurs conditions de vie, en les incitant même à rester ou même en incitant ceux qui sont partis à revenir y investir, voir se réapproprier La Pointe ? Ou est-elle au contraire – ce que nous nous refusons à envisager - dans la stratégie de poursuite d’expulsion des Femmes et des Hommes qui ne lui plaisent pas, continuant ainsi la funeste stratégie de vos lugubres prédécesseurs ?
Telle est la question que se posent aujourd’hui de nombreux Pointois, et pour laquelle nous sollicitons respectueusement votre réponse.
Veuillez agréer, Monsieur le Maire de la Ville de Pointe-à-Pitre, l’expression de nos salutations très distinguées.
Pointe-à-Pitre Le 28 octobre 2020
Amédée ADELAIDE
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