28 Octobre 2020
Un fellagha était un algérien engagé dans la lutte engagée contre la France. Un très grand nombre de leurs enfants ont fait des pieds et des mains pour émigrer dans la France colonialiste, et échapper ainsi à l'enfer de l'Algérie "libérée""
Emmanuel Macron a indigné, par son ignorance de l'histoire, nombre de Français, lorsqu'il a proféré par deux fois, par démagogie politique ce mensonge selon lequel La France avait perpétré en Algérie un crime contre l'humanité.
Est-il capable de se rétracter? Certains l'espèrent dans la conjoncture présente. Je l'espère avec eux, hélas sans trop y croire. Le mal qui mine la France est d'abord de nature intellectuelle et spirituelle.
Je publie ci-dessous un texte datant de 1958, écrit par un célèbre chansonnier Pierre-Jean Vaillard, qui clame pathétiquement la déception des Français de 1958 face à la guerre en Algérie qui faisait des ravages qui sont loin d'avoir épuisé toutes leurs conséquences vénéneuses. Après ce texte, un lien avec une prestation humoristique de l'inoubliable Pierre-Jean Vaillard (Le Scrutateur).
Pardon petit fellagha…(écrit en 1958 par Pierre Jean VAILLARD:
« Et, petit Fellagha, c’est à toi que je pense
En voyant ta rancune à l’égard de la France.
J’ai beaucoup réfléchi et ma méditation
Me décide à venir te demander pardon….
Oui, pardon, Fellagha, pardon pour mon grand père
Qui vint tracer des routes et labourer la terre.
Il est venu chez toi, il a tout chamboulé.
Où poussaient des cailloux, il a planté du blé.
En mettant après ça, Ô comble de l’ignoble,
Où poussaient des cailloux, il a fait un vignoble.
Pardon, cher petit Fellagha,
Oh, pardon de tous ces dégâts.
Et mon affreux grand-père (il faut qu’on le confesse)
N’était bien sûr, pas seul à être de son espèce.
Ces autres scélérats ont bâti des cités,
Ils ont installé l’eau et l’électricité.
Et tu n’en voulais pas, c’est la claire évidence
Puisqu’on sait que avant que n’arrive la France
Tu n’avais en dehors de la Casbah d’Alger
Que la tente ou bien le gourbi pour te loger.
Et pour ton éclairage, tu n’avais que de l’huile.
Alors nos maisons, bien sûr, c’était la tuile.
De l’électricité, là encore soyons francs,
Tu ne demandais pas qu’on te mette au courant …
Tu t’es habitué à ces choses infâmes,
Mais c’est à regret et la mort dans l’âme …
Stoïquement d’ailleurs, tu supportes ces malheurs,
Avec force courage et tant de belle humeur.
Donc tu as engraissé, mais de mauvaise graisse.
Car tu prenais le car (une invention traîtresse)
C’est ce même car que, pris d’un délire divin,
Tu devais, un beau jour, pousser dans le ravin.
Je comprends ta rancœur, je comprends ta colère,
Tu n’es pas au niveau des arabes du Caire.
Tu glandes et tu vis mieux qu’un fellah égyptien.
A quoi Nasser… Nasser à rien.
Nous avons massacré tes lions et panthères.
Nous avons asséché tes marais millénaires.
Les moustiques sont morts … Les poux … De Profundis.
Nous avons tout tué, jusqu’à la syphilis.
Ah pardon Fellagha pour tous ces carnages.
Mais nous t'avons aussi, j'oubliais, sauvé du béribéri.
(II) Pierre-Jean Vaillard était un écrivain satirique, et un chansonnier virtuose pilier du célèbre Théâtre des deux ânes. Je me souviens de ses prestations éblouissantes rédigées parfois en vers.
En voiçi un exemple qui me rappelle étrangement un de mes oncles qui pouvait aisément s reconnaître dans "Un p'tit bruit"
https://www.youtube.com/watch?v=-V0cLYLr1BI