14 Octobre 2020
. Ce n'est qu'hier soir, sur Guadeloupe la première que j'ai visionné l'émission consacrée à la décolonisation de l'ancien empire colonial français. Il ne s'agissait que d'un premier viol historiographique. Un deuxième volet du viol est prévu dans les jours qui viennent, qu'il ne faudra pas manquer.
Le Huffingtonpost décrit ainsi l'intention des auteurs (et des diffuseurs) : « Le documentaire se divise en deux parties: d’abord la fracture, de 1931 à 1954 puis la rupture, qui commence en 1954 et s’achève en 2017. Les archives inédites dévoilées par le cinéaste pour les soixante ans des indépendances africaines ont mis certains spectateurs face à plusieurs questionnements, et notamment : “Pourquoi ne nous a-t-on pas enseigné l’histoire coloniale de cette façon à l’école ?”
Je suis pas de ces naïfs qui ont pu croire que la constitution de cet empire après 1870 par le troisième République, ait pu ne consister qu'en un projet entièrement humaniste de la gauche française, incitée en sous-main par Bismark, cherchant par là à détourner la France du projet de revanche contre l'Allemagne après la défaite de 1870, et la chute de Napoléon III.
Les hommes sont ce qu'ils sont, nous Français comme les autres. Et parmi les colonisateurs, parallèlement aux médecins, aux missionnaires, etc il y a eu des industriels et des affairistes non désintéressés.
Mais l'émission diffusée, et celles qui sont prévues sur le même sujet, ont d'autres objectifs : la culpabilisation de l'occident, et de la France en particulier.
Il faudra revenir sur ces questions, et je me promet de le faire, avec l'aide de mes lecteurs.
Pour aujourd'hui je me bornerai à quelques remarques que n'ont pas pu faire les spectateurs exaspérés par la mauvaise foi des réalisateurs et qui ont brutalement changé de programme. Ce qu'il ne faut jamais faire. Ce que n'ont pas pu faire non plus les plus jeunes, qui manquent de culture historique, et qui, se laissent imprégner comme des buvards par les images télévisuelles ( « je l'ai vu à la TV!) et qui est l'objectif poursuivi.
Or il faut se cultiver, se battre non pour imposer UNE vérité (la réalité est toujours plus complexe que tous les discours) mais pour empêcher les charognards de se partager le public comme les sauriens la rivière en période de cru dans la « mêre » Afrique.
Pour ce jour je me contenterai de faire remarquer l'absence de tout élément permettant de mettre en perspective les propos tenus par les auteurs du viol. Et l'absence de toute contradiction dans ce long réquisitoire contre la France.
Aucune interrogation par exemple sur le maître d'oeuvre de ce réquisitoire, Pascal Blanchard. Or c'est un homme qui navigue depuis plus de trente ans dans les eaux du parti communiste. "Dans une tribune publiée fin 2019, Laurent Bouvet (politologue), Nathalie Heinich, Pierre-André Taguieff et Dominique Schnapper (entre autres) critiquent le travail de Blanchard en raison de son manque de sérieux académique, de ses biais idéologiques, de sa porosité avec des activités commerciales (dans le cadre de l'agence " Les Bâtisseurs de mémoire "), et pour l'usurpation du titre de chercheur au CNRS alors qu'il n'y est que chercheur associé – donc coopté, et ce depuis près de 20 ans alors que l'usage est de quelques années tout au plus ».
Dans l'émission de France II nulle mise en perspective des présupposés idéologiques de Blanchard n'est proposée. « Lui y en a être bon blan » pour reprendre en l'inversant la terminologie de Tintin au Congo (1929).
Autre remarque élémentaire d'un téléspectateur attentif : Les déclarations des « témoins » sont unilatérales. Toutes à charge contre la France. Cà c'est France II en 2020 ! ).
De même pour les images, par exemple pour illustrer un « massacre » (sic) du colonisateur contre les colonisés, on montre l'image d'une mitrailleuse en action sans qu'on puisse savoir qui elle vise, et d'où elle tire. Ce pourrait être n'importe quelle mitrailleuse en action n'importe où et même pourquoi pas en Allemagne, vers 1945, contre des Allemands.
J'appelle les lecteurs de ce blog, qui s'en sentent capables à m'écrire, à l'instar du docteur Philippe Paux (voir plus bas).
Ce médecin a été un médecin colonial. Il répond à Emmanuel Macron, au moment où ce président de la République, pervers selon les uns, pour moi avec un brin d'ironie (qui vaut toujours mieux que la haine, même justifiée) « empanaché de franchise et de lin blan c » accusait son propre pays de perpétration de « crime contre l'humanité en Algérie !
Voici comment, chers amis comment vous pouvez m'aider dans la tâche que je me suis assignée sur
LE SCRUTATEUR.
Bonjour Mr Boulogne,
En période de virus hyperactif, une piqûre de rappel ne fait jamais de mal...
Dommage qu'aucun rappel historique n'ait été fait aussi dans le déroulé du film de France2 sur la décolonisation africaine, cela n'aurait fait de mal à personne de rappeler ces magnifiques actions médicales et salutaires pour l'humanité ; ne pas oublier qu'en Afrique du Nord qui ne s'appelait pas encore l'Algérie de nombreuses zones marécageuses propagatrices de fièvre jaune ont été assainies par les acteurs des deux camps, par une production acharnée et manuelle de travail qui est possiblement devenu au fil du temps du travail forcé, vu la sensiblerie des descendants dont je fais partie !
La mémoire sélective de beaucoup d'entre nous, est forcément très courte. Bonne lecture.
Cjj
Réponse du Dr Philippe PAUX, ancien médecin-chef du 3° RPIMa, à Emmanuel Macron au sujet de la colonisation :
Tous mes camarades médecins ou vétérinaires qui comme moi ont effectué leur service militaire en Algérie suite à une décision du président du conseil Guy MOLLET assisté de son ministre de l’intérieur François MITTERRAND et se sont efforcés durant leur séjour imposé de secourir dans toute la mesure de leurs possibilités les populations algériennes ( notamment dans le cadre du plan de Constantine ) ont été ravis d’apprendre qu’ils avaient participé à un crime contre l’humanité.
Les déclarations de ce freluquet , qui de plus sont faites sur un sol étranger, témoignent d’une méconnaissance des faits historiques confinant à l’ignominie et à la trahison de son pays et le rendent indigne du battage médiatique organisé autour de sa candidature .
Monsieur Macron, je suis un criminel...
Monsieur Macron, médecin colonial, médecin des Troupes de Marine, je suis un criminel contre l’humanité, je suis un criminel contre l’humain.
Par vocation petit garçon je rêvais d’aller soigner au fin fond de l’Afrique, de l’Océanie, de l’Asie. Adolescent puis jeune étudiant, de toutes mes forces, j’ai travaillé, bossé, trimé pour pouvoir soigner à travers le continent et porter la science pas seulement au pays des Bantous, mais partout dans le monde où la France était présente. Ma vocation, que j’ai assouvie depuis, était de rejoindre les ex-Colonies, sur les pas de mes glorieux Anciens à l'âge, comme le disait le médecin colonial Paul-Louis Simond, où l'esprit est exempt de préjugés, où les idées préconçues ne viennent pas contrarier la poursuite du vrai, à l'âge des élans généreux, à l'âge des enthousiasmes pour tout ce qui est vérité, lumière et progrès.
Mes héros n’étaient pas footballeur, chanteur, acteur, mais médecins coloniaux exerçant dans les conditions les plus extrêmes, dans ces pays tropicaux, sans la moindre politique ou infrastructure de santé, où sévissaient des guerres interethniques, le tribalisme, le féodalisme, l’esclavagisme, la famine, l’irrationalité, la pensée magique, les mutilations rituelles sexuelles ou corporelles et l’anthropophagie.
Je n’ai eu de cesse tout au long de ma carrière de médecin de la Coloniale, des Troupes de Marine, au sortir de l’illustre Institut de Médecine tropicale du Pharo à Marseille de représenter mes illustres Anciens, de sauver parfois, de soulager souvent, de servir l’humain toujours. Secourir était mon combat, sauver, ma victoire quelque soit l’Homme, de Mopti, de Bobo-Dioulasso, de Grand Bassam, de Bouaké, de Korhogo, de Brazzaville, de Bangui, de Ndjamena, de Moundou, de Bardai, de Hienghène, de Lifou, de Maripasoula, de Camopi, de Paramaribo, de Mata-Utu, de Tchibanga, de Brazzaville, et bien d’autres villages africains, sud-américains et océaniens. Partout et toujours pour l’Humanité, j’ai soigné, soulagé et prévenu, à pied, à cheval, par le ciel, par les eaux des mers, rivières et rapides, dans les déserts, dans les montagnes, dans les forêts, dans les ruines d’un tremblements de terre, dans les tempêtes, dans le feu, sous le feu, mais jamais autant que mes Anciens qui ont pour beaucoup donné leur vie et parfois la vie de leurs proches.
Monsieur Macron, ayez un peu de respect, d’égard, pour tous ces Hommes, pour vous criminels contre l’Humanité, mais en fait les premiers « French Doctors », la modestie et l’humilité en plus. Et comme le disait, il y a quelques années, le premier doyen de la Faculté de médecine de Dakar « Y a-t-il au monde plus petite équipe d'hommes ayant rendu plus de services à l'humanité souffrante? Y a-t-il au monde œuvre plus désintéressée, plus obscure, ayant obtenu de si éclatants résultats et qui soit pourtant ignorée, aussi peu glorifiée, aussi peu récompensée ? Qui peut prétendre avoir fait mieux, où, quand et comment ? »
Un peu d’histoire, Monsieur Macron. Tous ces Médecins coloniaux, mes héros, sont associés à ces maladies dont certaines ne vous sont pas connues et d’autres vous évoqueront probablement des souvenirs plus de voyages que d’Histoire, l’Histoire que vous bradez par clientélisme. Ces maladies sont parfaitement bien rapportées par Louis-Armand Héraut, historien de la médecine.
La peste, cette maladie tueuse qui élimina au XVe siècle un tiers de l’humanité et sema encore la terreur à Marseille en 1720. C'est le médecin colonial Alexandre Yersin qui, découvrit à Hong Kong le bacille qui porte désormais son nom. Quatre ans plus tard, à Karachi, le médecin colonial Paul-Louis Simond démontre le rôle vecteur de la puce du rat. Soulignons La mort héroïque en soignant des milliers de pestiférés du médecin major Gérard Mesny en 1911, lors de l'épidémie de Mandchourie. On ne peut oublier la mort tout aussi courageuse du médecin colonial Gaston Bourret en 1917 dans son laboratoire de Nouméa. Enfin ce sont les médecins militaires coloniaux Girard et Robic qui réussirent à mettre au point en 1932 à Tananarive un vaccin anti-pesteux efficace.
La variole fit l'objet d'une lutte constante dès les premiers temps de la colonisation aussi bien en Afrique qu'en Asie. L'action sans défaillance du Service de santé des troupes coloniales a contribué de façon décisive à l'éradication de cette maladie effroyable qui, faisait en France 10 000 victimes par an à la fin du 18e siècle. La vaccination, qui se faisait au début de bras à bras fut grandement améliorée quand on put inoculer le virus à partir de jeunes buffles, créer des centres vaccinogènes et transporter, grâce à Calmette, lui aussi médecin colonial, la lymphe vaccinale en tubes scellés.
La fièvre jaune, affection virale redoutée, endémique en Afrique et Amérique, fit des incursions dans les ports européens au XIXe siècle (20 000 morts à Barcelone). Elle fit de très nombreuses victimes dans le corps de santé colonial, comme en témoignent les monuments de Dakar et de Saint-Louis du Sénégal. Il faut attendre 1927 pour que le médecin colonial Laigret puisse obtenir un vaccin grâce au virus recueilli à Dakar sur un malade. Par la suite la vaccination par le vaccin de Dakar et le vaccin américain Rockefeller permit d'obtenir rapidement un contrôle quasi-complet de cette affection souvent mortelle.
Le paludisme, dont le parasite responsable, l’'hématozoaire, fut découvert par le médecin militaire Alphonse Laveran à Constantine en 1880. Le paludisme reste la principale cause de mortalité infantile sous les tropiques. Il faisait et fait partie du quotidien du médecin tropicaliste. Les premiers médecins qui s'acharnèrent à le combattre à travers son vecteur, le moustique, furent surnommés par les autochtones les "capitaines moustiques ». Le médecin colonial Victor Le Moal s'illustra particulièrement dans cette lutte anti- moustique à Conakry.
La maladie du sommeil ou trypanosomose, parasitose particulièrement redoutable, atteint le système nerveux central en provoquant une apathie, des troubles du comportement et un état de délabrement organique cachectique extrême qui aboutit à la mort. Nombreux sont les médecins qui furent contaminés en la combattant, et parfois en sont morts. Cette affection dépeuplait en Afrique noire des régions entières. Elle fit très tôt l'objet d'études qui vont permettre au médecin colonial Jamot, grand nom de la médecine tropicale de développer son action
La lèpre, une autre vieille connaissance, quasi disparue d'Europe, atteint la personne dans son apparence physique ainsi que dans sa dimension sociale. Marchoux va organiser la lutte contre cette maladie mutilante, lutte qui sera poursuivie et développée par le médecin général Richet en collaboration avec Daniel Follereau. De nombreux médecins coloniaux se consacreront à cette lutte difficile, dont Léon Stevenel qui isola le principe actif de l'huile de Chaulmoogra, seul médicament d'une certaine efficacité avant qu'apparaissent les sulfones.
La méningite cérébro-spinale à méningocoque, endémo-épidémique en Afrique tuant encore et toujours des milliers d’enfants, dont certains dans mes bras, au Burkina-Faso à Bobo-Dioulasso, au Mali à Djenne, dans une zone que l’on nomme encore la ceinture de Lapeyssonie du nom d’un illustre médecin colonial qui a tant dispensé aux pays sahéliens et qui a transmis son savoir à des légions de médecins tropicalistes et à moi-même dans les années 80.
Médecin colonial, je suis, médecin colonial, je reste, car chemin faisant je termine ma carrière dans un quartier multiculturel et je soigne hommes et femmes de 49 nationalités différentes dont de nombreux « colonisés ». Nous devons croire que le « criminel » que je suis, ne fait plus peur à toutes ces victimes de la colonisation tant ma patientèle est grande. Les « souffrances endurées », par la faute du « bourreau-tortionnaire » que je suis, ont été vite oubliées et pardonnées tant l’attachement de mes patients est profond.
M. MACRON, votre insulte envers tous ces Hommes dont la devise «Sur mer et au-delà des mers, pour la Patrie et l'Humanité, toujours au service des Hommes » a toujours été respectée jusqu’à la mort pour certain, ne fait pas honneur à un homme qui pense pouvoir être un jour président. Je vous suis reconnaissant d'au moins une chose : si j'ai pu avoir quelque hésitation à vous écouter au gré de vos shows politiques, tant votre charme de beau-fils idéal, de prince charmant des banques d’affaire, de bonimenteur, discoureur et beau phraseur m’avait interpellé, vous m'avez définitivement libéré de cette faiblesse.
Je vous laisse à vos fans, cadres urbains diplômés en communication ou en sociologie, geek asociaux et bobos aux vélos électriques, vous qui n’avez jamais été confronté par vos mandats inexistants ou par vos activités professionnelles à la misère et la pauvreté, à la souffrance, à la violence et la guerre, au communautarisme, à l’islamisme radical. Restez dans votre bulle et qu’elle n’éclate pas.
Monsieur Macron, bradeur d’histoire, j’ai la mémoire qui saigne.
Le Doc
|
|
|
|