10 Août 2020
La polémique est un genre littéraire aujourd'hui délaissé. Bien à tort il me semble. Car elle eut son heure de gloire. Elle permettait de ne pas confondre la tendresse, la pitié, l'amour, et la saveur d'une liqueur vivifiante d'une leçon de force, non de violence, avec le goût fadasse et glauque de tièdes homélies, tièdes et souvent lâches. Ni avec des chapelets d'insultes grossières, et les sous-entendus calomnieux, et généralement diffamatoires des réseaux sociaux du type facebook.
Emile Zola fut un polémiste de classe. Georges Bernanos aussi, et Paul-Louis Courier, et Boutang, et Zemmour.
C'est pourquoi je remercie cet ami, et correspondant habituel de m'avoir communiqué ce libelle d'un officier français, catholique, qui pourtant ne trempe pas sa plume dans du lait de chamelle, qui s'en prend à certains de ces catholiques, parmi lesquels des dignitaires ecclésiastiques, lesquels face à l'anti-catholicisme ambiant laissent faire, laissent aller, tête basse, et l'allure fuyante, laissent braire la cohorte des hyènes médiatiques sans même tenter de remettre les pendules à l'heure, et d'orner leurs gueules glapissantes d'une muselière charitable.
Pas plus que moi le capitaine Jean-Marie Dieuze n'est mu par la haine, pas plus que moi, qui ne suis qu'un fétu en matière de polémique (les vrais polémistes le reconnaîtront) . Et pas plus évidemment que nôtre maître dans cette apostrophe justement célèbre : https://www.levangile.com/Bible-JER-40-23-27-complet-Contexte-non.htm ).
Le Scrutateur).
JM DZE – SAMEDI 8 AOÛT 2020
Puisqu’il me faut oser, j’oserai d’abord, je doserai ensuite... Je ne fais jamais de prosélytisme pour ma religion. Par principe, je considère que la manière dont je la vis, je la pratique ou je la conçois, ne regarde que moi et Dieu. Mais comme Il a plutôt tendance à me regarder de haut et qu’Il considère apparemment que le silence est la meilleure réponse qu’Il puisse faire à un sot ; j’ai pris l’habitude de prendre sur moi toute la responsabilité de mes décisions. Je verrai par conséquent plus tard, si j’ai osé avec sagesse. Et ce qui arrivera forcément un jour, s’il y a lieu d’en rendre compte à qui de droit... J’ose donc, cet avis tout à fait personnel et pardon par avance si mes propos peuvent choquer cette multitude de paroissiens occasionnels, les quelques derniers et rarissimes bigots et ce qui reste de nos dévotes Castafiore du dimanche : mais mon Eglise « part en quenouille ! ». On a atteint désormais, de tels sommets de lâcheté, d’hypocrisie et de laisser-aller chez les Catholiques, que je ne peux repousser à plus tard ce bon coup de gueule. •Si les religions sans conscience morale ne sont que des cultes superstitieux, est-ce devenu vrai pour le catholicisme ? •Est-ce que notre Pape et toute sa Curie romaine, cardinaux, évêques, jusqu’aux plus humbles curés, moines et nonnes de nos campagnes, sont devenus aveugles, sourds et muets ? •Ou alors, ont-ils atteint une telle proximité avec Dieu, qu’ils ne prêtent même plus attention, à nous pauvres pécheurs toujours aussi réfractaires devant l’Eternel ?J’ose encore. La France était « la fille aînée de l’Église ». Aujourd’hui, je ne sais plus vraiment ce qu’elle est, mais ce qui est sûr, c’est qu’il va falloir réveiller cette « vieille peau » et à coups de latte si nécessaire. Car, moi quand on m’en fait trop, je ne demande pas pardon, « je correctionne ». Et si l’homme de la Pampa, parfois rude, reste toujours courtois, la vérité m’oblige à vous le dire : « ce Pape commence à me les briser menu ! ». Et tous ces cardinaux en costumes, ces évêques démasculinisés, et tout le saint-frusquin, feraient bien de se réveiller et de se rappeler les paroles d’un certain Léon XIII : « C’est un crime public que d’agir comme si Dieu n’existait pas... ». Et donc en toute conscience, sauf s’ils osent me contredire : C’est aussi un crime, que de ne rien faire, en particulier, si Dieu existe. Car si la France à travers les siècles s’est christianisée, ce n’est surement pas parce que les hommes d’Eglise qui ont fait l’Histoire, étaient des quenouilles molles. Ils avaient le courage d’oser et de faire, même au risque de se fourvoyer, ayant appris qu’il est toujours plus facile de demander pardon après, que la permission avant... •J’ose à nouveau. Dans notre beau Pays, la morale judéo-chrétienne est plutôt sur le déclin. Elle penche même du côté où elle va tomber, puisque beaucoup de politiciens, d’aimables clowns, quelques duchesses, pas mal de putes... la qualité française quoi, continuent à saper ses fondements sinon avec succès, du moins avec une certaine conviction. •C’est à se demander, comment la Conférence des évêques de France ne les a pas encore reconnu dans leurs méfaits ? Pourtant c’est connu, les cons ça osent ! Et surtout, notre Église si proche de ses ouailles, ne peut pas être sans savoir, qu’à travers les innombrables vicissitudes de la France, le pourcentage d’emmerdeurs est le seul qui n’ait jamais baissé. Il a même très fortement augmenté ces dernières années. Pourtant, avons-nous vu et entendu les représentants de l’Église de France, arrogants cardinaux pétant dans la soie, évêques endormis sur leurs lauriers ou simples curés épuisés que de courir d’une église à l’autre faute de nouvelles vocations sacerdotales, oser une quelconque harangue publique pour dénoncer les attaques de plus en plus fréquentes, les innombrables actes de vandalisme et même un crime incroyablement horrible, commis contre l’Église catholique ? Non ! Aucun n’a osé... Un certain Abbé Pierre avait osé lui pourtant, en son temps, en paroles et en actions : « La plupart du temps, nous mourons de faiblesse, nous mourons de ne rien oser.” Sans doute, était-il d’une autre trempe... Si j’ose reprendre la litanie des actes les plus marquants de ces dernières années en France, nous avons : Un curé égorgé dans son église en plein office religieux, de manière de plus en plus récurrente des églises qui brûlent, des cimetières qui sont saccagés, et même des cathédrales qui s’enflamment spontanément et miraculeusement...
« OSER » A t-on entendu ou vu, j’insiste, nos évêques de France, notre Pape, demander audience à Jupiter ou à notre premier sinistre, ou à l’éventuel présumé violeur de la Place Beauvau, pour dire que maintenant cela suffit ? Non, à croire que pour eux, même après avoir pris des baffes sur les deux joues, ils préfèrent toujours et encore garder tête basse. Pourtant, ils ne sont pas contre les excuses, ils sont même prêts à en recevoir...Sauf que personne n’en fera, s’ils n’osent pas avant, avec la plus grande fermeté, dénoncer les coupables. Et qu’ils n’osent pas encore, se retrancher derrière cette pitoyable formulation papale, comme après l’assassinat de ce pauvre curé : « C’est l’œuvre du Diable... ». J’ose même aller plus loin encore, pour dénoncer ce qui est la source des problèmes de l’Eglise de France et cela vaut aussi pour le reste du monde chrétien : les ordres du Pape. Ces ordres sont à peu de choses près, les suivants : on courtise, on séduit et en cas d’urgence, on ferme sa gueule. Ainsi quand un prêtre pédophile est démasqué, au lieu de le virer à coup de batons sur le cul vers la sortie de l’Eglise : on cogite, on réfléchit, on prie, puis discrètement, on mute et on oublie. Evidement et à juste titre pour une fois, les médias « anti-soutane » par essence, s’en font des gorges chaudes. Résultats, les Catholiques se désespèrent de leur Eglise, insultés dans leur foi, devenus simples dommages collatéraux de ces lâchetés papales, ils s’en éloignent et n’osent même plus se dire catholique. C’est ce qui m’énerve toujours au plus haut point, quand tous ces Messieurs jouent les lointains. Ils seraient tant qu’ils se souviennent que : « La justice c’est comme la Sainte Vierge. Si on ne la voit pas de temps en temps, le doute s’installe ». Allez demander aux Chrétiens de Syrie (une des plus anciennes communautés chrétiennes au monde), s’ils n’apprécieraient pas que le Vatican ose enfin s’interposer entre eux et ces fanatiques barbus. Même Greta a osé se présenter devant l’ONU pour défendre les pingouins. Ce n’est donc qu’une histoire de quenouille finalement, qui n’aurait pour défaut, que de pêcher par trop de mollesse ... L’Eglise n’ose pas. Mais eux, ils ont osé l’impensable, l’ignoble, l’abject. Nos pitoyables et indécents représentants à l’Assemblée Nationale ont voté un amendement au projet de Loi relatif à la bioéthique en catimini à 60 voix contre 37 (sur 577 députés) : le droit de tuer un bébé à naître jusqu’au neuvième mois pour cause de « détresse psychosociale ». Les nazis en ont rêvé. Notre belle démocratie va le légaliser avec la bénédiction de fait et de principe, des Français de toutes religions confondues ou athées. Puis, de tous les hommes d’église et enfin de l’Église catholique dans son intégralité puisque seul un grand silence, condamné à être anti-chrétien par son indifférence affichée et inhumain dans les faits, recouvre depuis cette ignominie juridique française qui n’attend plus que les médias annoncent que de l’intention, nous soyons passés aux actes.
« OSER » Je n’ose imaginer un monde, un pays, mon Pays, ma France, mon Église vivre alors avec le poids de ce crime, ce meurtre, cet assassinat, cet infanticide. Si cela se produit, la honte au front et la souillure au cœur, soyez en certain, Hommes de Dieu, que vous soyez de puissants Princes de l’Église ou simples soutanes. Si vous continuez à garder un silence complice et tournez le dos au Sacré de toute vie, j’oserai alors vous maudire et je ne vous pardonnerai jamais ne n’avoir pas osé... N.B. Puisqu’il fallait oser, j’ai osé parfois ici, m’inspirer d’un certain Monsieur Audiard...
Capitaine (e.r.) Jean-Marie Dieuze, ancien officier à titre étranger. 2020 – Tous droits réservés. -J