27 Juillet 2020
A peine l'ancien préfet de la Guadeloupe parti pour rejoindre le cabinet du nouveau ministre des outre-mer, et voici que les dirigeants du Siaeg en faillite, oublieux de leurs responsabilités dans ce naufrage, s'unissent comme un seul homme (n'oublions pas les femmes) pour tenter de sauver les meubles à leur avantage.
Mais il ne semble pas que les Guadeloupéens aient l'intention de se laisser faire. Ce que laisse entendre cet article de Thierry Fundere.
Par Thierry Fundere.
Une alternative à la création du syndicat mixte ouvert pourrait faire irruption dans le débat. De l’agitation en perspective. Nos indiscrétions. Décidément ce dossier de l’eau en Guadeloupe est un feuilleton à rebondissements. La semaine qui se dessine promet de ne pas nous décevoir sur ce point. Alors que l’on attend la création d’ici à vendredi prochain 31 juillet d’un syndicat mixte ouvert, un tout autre scénario semble prendre corps. S’il se confirme l’articulation actée dans la motion portée par le maire du Gosier et président de la CARL, Cédric Cornet pourrait voler en éclat. Rappelons que les signataires de cette motion étaient respectivement le président de région Ary Chalus, son homologue du département Josette Borel-Lincertin. Mais aussi les présidents de la CARL, de la CANBT et de la CANGT. Il manquait les signatures de Thierry Abelli pour la CAGSC et d’Eric Jalton pour Cap Excellence. Eviter de tourner en rond
L’information de ce lundi c’est que le schéma proposé n’inspire pas confiance à Paris. Plus particulièrement au ministère des outre-mer. Suivez notre regard. Le monde économique guadeloupéen non plus ne semble pas s’y retrouver. Et ne parlons même pas des associations d’usagers. Une convergence de la cause est donc en passe de se faire entendre pour porter cette alternative au projet de syndicat mixte ouvert. Le propos d’ensemble est simple : remettre autour de la table les mêmes politiques guadeloupéens qui tournent en rond depuis tantôt dans ce dossier ne changera rien. La ligne consisterait à dépolitiser ce dossier. Ou tout le moins à faire en sorte qu’il ne soit plus exclusivement un terrain de déclinaison des luttes de pouvoir. Car il ne fait aucun doute désormais que l’eau peut faire perdre ou gagner électoralement. On l’a vu au Gosier, mais aussi aux Abymes lors des dernières municipales. Renverser la table
Aujourd’hui, le constat est simple. Ni la région, ni le département n’ont pris ou ne sont en capacité de prendre le leadership sur ce dossier. Sans doute trop risqué pas seulement financièrement, mais surtout politiquement. Décidément. Un syndicat mixte ouvert sans Capex et le sud Basse-Terre, quel crédit sur la durée. La proposition émergente consistera donc à revoir totalement l’architecture du dossier. Il s’agirait de créer une instance sur le même modèle que le port et l’aéroport pour gérer l’eau en Guadeloupe. Avec un conseil de surveillance et un directoire. Y siégeraient non seulement les politiques, mais aussi les représentants des usagers, du personnel, des socioprofessionnels et de l’Etat. On l’aura compris, c’est une gouvernance partagée qui est souhaitée désormais, pour éviter un SIAEAG bis. A cette condition, de bonne source, l’Etat serait prêt à suivre. Suivez là encore notre regard. Cette option conduirait à garantir un meilleur sort au personnel, qui serait préservé. Mais à réduire de manière drastique le bataillon de cadres actuellement à l’œuvre au SIAEAG et dans les EPCI pour gérer l’eau, avec l’efficacité que l’on connait. La structure proposée récupérerait aussi les dettes financières du SIAEAG. Affaire à suivre.
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