4 Juin 2020
Pauvre recteur Mostafa Fourar. France-Antilles électronique a t-il une dent contre lui en titrant : « Le préfet et le recteur mettent en demeure les maires d'ouvrir les écoles » ? Placer le recteur sur le même plan de responsabilité que le « gouverneur » (le préfet Gustin), comme disent les forcenés de la désobéissance civile, n'est-ce pas la preuve qu'il fait allégeance au colonialisme, et à son suppôt, dont nous souffrons tant ?
Il y a pourtant d'importantes raisons à reprendre ne serait-ce qu'un semblant d'activité scolaire. Certes une part de la vacance scolaire, depuis mars est imputable à la pandémie de Covid 19. Mais personne (?) n'oublie que l'année avait déjà, dans « l'éducation » nationale, commencée par un certain nombre de grèves, ce qui n'est pas pour émouvoir nos « éducateurs ». Parmi les raisons de redémarrer, il y a d'abord l'enseignement qui a été singulièrement peu dispensé. L'enseignement (si médiocre qu'il soit parfois) est fondamental dans les sociétés humaines. Mais, mauvaises habbitudes aidant, chacun sait que tout le monde aura « son bac » comme en 1968, peut-être même avec mention. Qui sait en ce temps de décadence ?
Il y a aussi la nécessaire socialisation des jeunes, capitale surtout pour l'école primaire et le premier cycle du secondaire. Mais qu'importe pour nos syndicats qui, sans doute, préparent les saintes grèves de la prochaine année scolaire.
Voici où nous en sommes dans la troisième année du quinquennat de M. Macron qui devait être l'ouverture de la symphonie du nouveau monde. (Le Scrutateur).
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Depuis que les écoles ont été fermées en raison de la propagation du Coronavirus, la quasi totalité des maires a décidé de ne les réouvrir qu'en septembre. Une décision que n'approuvent ni le préfet, ni le recteur, qui exigent que les édiles mettent en œuvre les moyens nécessaires pour accueillir de nouveau les enfants dans les écoles maternelles et primaires.
Dans un courrier, daté du 2 juin, le préfet Philippe Gustin et le recteur Mostafa Fourar mettent en demeure les maires d'ouvrir les écoles, la Guadeloupe étant située en zone verte. Dans cette missive, les deux signataires rappellent que « la privation pour un enfant de toute possibilité de bénéficier d'une scolarisation ou d'une formation scolaire adaptée, qui est obligatoire dès l'âge de trois ans, est susceptible de constituer une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale garantie par la constitution. » Ils demandent donc aux maires « de définir pour le 6 juin, les modalités d'accueil dans les établissements scolaires maternelles et élémentaires, en prenant les mesures proportionnées aux risques sanitaires encourus. » Le recteur précisant que la décision d'ouvrir les écoles n'est plus une option mais une obligation.
Les discussions se poursuivent dans les communes
Suite à ce nouveau courrier, le débat n'est pas tranché dans toutes les communes, même si au départ, la quasi totalité des maires (sauf Goyave et Petit-Bourg) avait décidé de n'accueillir les enfants qu'en septembre. Si certains comme Eric Jalton, le maire de la Ville des Abymes, campent sur leur position, d'autres s'interrogent. Selon un fonctionnaire territorial chargé des écoles, qui tient à rester anonyme, le sujet n'est pas simple. « Certes, il reste peu de jours de classe. Certes, on ne peut pas nier les efforts demandés par les communes. Mais je constate que beaucoup d'enfants mineurs traînent dans les rues. Il serait bon qu'ils reprennent contact avec l'école pour au moins évaluer leur situation et aviser. Tous les parents ne prennent pas soin de leurs enfants et je crains qu'à la rentrée de septembre, les enseignants auront à accueillir de nombreux petits sauvageons, en rupture avec l'école, pour certains depuis janvier. »
Il faut rappeler que les parents ont le choix de conduire leurs enfants à l'école ou de poursuivre l'enseignement à distance.