Le docteur Mandeep R. Mehra a demandé ce jeudi le retrait de l’étude controversée qu’il a menée et publiée dans la revue The Lancet. Un camouflet pour ce chercheur qui n’a plus «confiance» dans le jeu de données fourni par la mystérieuse société Surgisphere.
Par Cyril Simon
Le 5 juin 2020 à 12h33, modifié le 5 juin 2020 à 12h49
Ses conclusions avaient eu un incroyable retentissement politique et sanitaire. L'OMS avait décidé de suspendre temporairement ses essais cliniques sur la chloroquine et l'hydroxychloroquine, tandis que le gouvernement français avait, lui, carrément demandé de ne plus prescrire ces médicaments en milieu hospitalier.
Mandeep R. Mehra, directeur médical du centre cardiaque et vasculaire de l'hôpital Brigham and Women's à Boston, se confond aujourd'hui en excuses. Ce jeudi, le coordinateur de l'étude controversée publiée le 22 mai dans The Lancet a demandé à la revue de retirer cet article. Tout comme ses deux autres collaborateurs, il lâche donc officiellement le Docteur Sapan Desai, cet entrepreneur au passé trouble qui a transmis l'énorme base de données à l'origine de l'étude. « C'est un exemple choquant de mauvaise conduite scientifique au milieu d'une urgence sanitaire mondiale », a reconnu de son côté le rédacteur en chef de The Lancet, Richard Horton, auprès du Guardian.