10 Mars 2020
Notre ami, l'économiste Jean-Marie NOL, aborde la crise mondiale actuelle engendrée par l'épidémie de Coronavirus, sous l'angle économique. Ce qu'il dit est à la fois passionant et inquiétant.
Heureusement l'économie politique est un art, davantage qu'une science exacte, et tout n'est pas écrit d'avance. Il ne faut pas, par un pessimisme excessif, ajouter du pire au mal existant.
De tout cela qui dément les croyances de nos dirigeants à l'idéologie mondialiste qu'ils professaient il y a encore il y a à peine plus d'un mois va peut-être suivre un retour au bon sens. (LR).
Coronavirus : pourquoi l'économie doit se préparer au pire ? par Jean-Marie NOL.
De nombreuses usines sont toujours à l’arrêt en Chine, l’atelier du monde. Des villes sont confinées sur l'ensemble du territoire Italien et les secteurs des transports( tant aériens que maritimes) et du tourisme souffrent sérieusement d’une crise qui vire à la psychose. Preuve de l’incertitude qui règne, les bourses mondiales s'écroulent et la panique gagne toute la sphère publique. Au micro d’Europe 1, Étienne Sebaux, associé au cabinet Kearney France, a mis en avant notre dépendance à la Chine et craint l’«effet domino». D’après lui, «c’est une crise économique majeure qui s’annonce». Coronavirus et Crise économique, lorsque l’inimaginable se profile en duo prêt à exploser avec un mix aussi inattendu que dévastateur. La situation économique s'aggrave en Europe et ce que les hommes politiques ne nous disent pas actuellement, c'est que nous nous dirigeons vers la déflation, caractérisée par une inflation négative accompagnée d'une croissance négative. Ce terme de déflation fait peur, à juste titre. Nous avons déjà analysé ce phénomène de déflation dans nos précédents articles. Avec cette crise du coronavirus, la situation va dégénérer bientôt en une baisse des prix qui se nourrissant d'elle-même, nous entraînera dans une récession encore pire que celle que l'on a connue en 2008. En effet, en cas d'inflation négative, le poids des dettes et des intérêts des dettes, privées ou publiques, ne sont pas grignotées chaque année par le taux d'inflation positive mais au contraire augmentent ! Le fardeau de la dette dans un pays comme l'Italie ou le poids de la dette public ou privée se situe entre 100 et 200% devient alors lourd, très lourd à porter. L'économie déroule alors sa mécanique à l'envers: le poids de la dette s'alourdit, les recettes fiscales baissent, les salaires décroissent sous le poids de l'inflation négative et d'une croissance négative et une spirale d'insolvabilité de l'Etat et des entreprises se met alors en place. L'Europe risque fort de basculer de la faible croissance à la récession ;c'est la théorie des anticipations rationnelles qui veut que les consommateurs, anticipant la baisse des prix, vont reporter leurs achats, et que ce report par lui-même va provoquer une nouvelle baisse des prix qui, elle-même étant anticipée, se traduira par des reports supplémentaires de consommation, et ainsi de suite. Les actifs financiers, baisseront alors très fortement avec le risque de bulles immobilières et l'Europe rentrera alors en déflation : croissance négative et inflation très négative... Il faut nécessairement que chacun comprenne que la crise actuelle survient dans un contexte inflammable de guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis et la montée des populismes sur fond d’évolution démographique, de crise migratoire et de révolution technologique. A cela s’ajoute une situation macroéconomique unique où l’inflation a quasiment disparu et l’argent ne coûte plus rien. En 2020, nous vivons un monde chaotique et complexe dans lequel tout le monde sent, du haut de son bon sens, que rien ne va, et cela vaut pour la Martinique et la Guadeloupe. " Les hommes n'acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise ".... Citation de Jean Monnet (haut fonctionnaire considéré comme un des « pères de l'Europe ») . Jean marie Nol économiste |