26 Février 2020
Un court repos de deux jours et demi s'achève pour le scrutateur qui est désolé de ne pas revenir à ses lecteurs par un récit agréable des derniers jours, ceux de nôtre carnaval dont les organisateurs nous disent, peut-être avec raison qu'il est actuellement le troisième du monde en beauté.
Hélas l'actualité est ce qu'elle est et quelquefois impose de passer sur des faits d'importance majeure comme, aussi par exemple, la montée de la peur devant les progrès de l'épidémie de Corona virus.
L'actualité qui s'impose pour moi, ces jours-ci, pour moi Français de la Caraïbe, est le développement majeur de la catastrophe qui risque de faire exploser l'île qui aurait pu être heureuse, je veux parler d'Haïti.
On le sait, en 1804, profitant des événements révolutionnaires qui rongeaient la France, excitée par l'Angleterre et l'Espagne Haïti rompait avec la métropole. Il s'ensuivit une bonne chose, l'abolition de l'esclavage. Mais aussi l'installation d'une pluralité, de régimes politiques dirigés par des leaders, - on peut dire des despotes, - sans foi ni loi au fil de deux siècles, qui n'engendrèrent que le chaos.
Les images que l'on pourra voir ci-dessous, (lien) illustrent cette tragédie qui semble sans fin.
Qui en effet aurait le courage , par esprit d'humanité de mettre le doigt dans un engrenage fatal.
Le courage, mais aussi l'imprudence, et les moyens financiers, et militaires.
Donald Trump peut-être. Mais il n'en fera rien, intimidé par les clameurs d'humanistes de génies comme Aimé Césaire, Edouard Glissant, ou les clameurs d'un géant de l'art oratoire comme maître Félix Rodes mettant tout son talent au service de la première République noiiire comme il aimait à dire.
Aujourd'hui ces génies de l'humanisme ne sont plus. Et les aspirants à la relève n'ont à opposer à l'autodestruction haïtienne que la vanité de leurs indécents clabaudages.
Les malheureux Haïtiens ont droit pourtant au bonheur, et à des réparations.
Mais à qui réclamer ? Car ils ont « conquis » leur « indépendance » depuis 1804. Alors à qui ? A Dessalines, au roi Christophe ? A Pétion ? Aux Duvalier père et fils ? Mais papa et bébé doc sont morts. Au cher père Aristide, Titide moins curé que dictateur, et trafiquant de drogue avéré ?
Je ne peux en parler que sous le mode d'une ironie amère.
Qui peut aider Haïti présentement ? Les niais parleront des pouvoirs du peuple lui-même en marche. On connaît ce langage infantile propre à la niaiserie inteeer- nationaaale, etc, etc. La France elle-même a mis plus de deux siècles à se relever de ses enfantillages de la fin du XVIII ème siècle C'est qu'elle s'adossait à un passé déjà millénaire en 1789. Et pourtant, ce 26 février des trémors s'y font encore sentir.
Il faudrait qu'à défaut de nations protectrices (le temps des protectorats est passé) une instance internationale se dévoue. Vous pensez à l'ONU ?
Êtes-vous sérieux ? L'ONU ce machin !
Pourtant le suicide haïtien ne peut plus durer, pour nôtre honneur à tous.
Mais si une leçon doit être tirée de cette tragédie, c'est qu'une famille, même imparfaite vaut toujours mieux que le néant succédant à un divorce.
Comme en 1804 ! (Le scrutateur).