21 Février 2020
La pédophilie est un mal, une atteinte à l'équilibre et au devenir d'êtres humains encore immatures susceptibles de voir ainsi altérer leur vie tout entière. Ainsi en est-il du moins dans notre civilisation inspirée par le christianisme. Le récent et documenté Cathéchisme de l'Eglise catholique, publié sous le pontificat de Jean-Paul II est clair à cet égard.
L'être humain toutefois, - vous, moi, - est un être fragile soumis à des écarts par rapport au devoir être, à ce que l'on appelle, chacun selon sa philosophie, : le péché, ou l'infraction.
Ce dévoiement a toujours existé. Il fait l'objet de nombreux exemples attestés dans l'actualité, et plus ou moins sanctionnés, en France du moins.
Une commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise catholique, exerce actuellement en Guadeloupe son inquisition («
Enquête, recherche » nous dit le dictionnaire Robert). |
Je publie ci-dessous (première partie de ce dossier) un article paru ce matin du 21 février sur ce phénomène social par une équipe indépendante sur les abus sexuels éventuellement commis dans l'Eglise catholique locale.
L'évêque de la Guadeloupe, Mgr Jean-Yves Riocreux, s'est dit, publiquement, en accord avec l'activité de la commission. Il a invité les fidèles à coopérer avec celle-ci.
Je me permet de formuler quelques remarques que je crois utiles.
(A) L'Eglise se trouve au contact de nombreux enfants et adolescents. Ses membres sont des êtres humains et, comme tels, accessibles aux tentations, celles dont nous parlons, et d'autres. On ne voit pas pourquoi ils échapperaient au domaine de la loi.
(B) Mais il y a AUSSI d'autres organisations ou institutions tout aussi au contact des enfants et adolescents, dans le domaine de l'éducation scolaire, du monde sportif, etc, etc.
Projette-t-on de soumettre ces organisations et institutions à la même recherche (inquisition) que celle qui braque ses projecteurs sur le clergé ?
On attend sur ce point avec impatience des réponses officielles des autorités concernées. Faute de quoi on serait conduit à se demander si l'Eglise ne serait pas l'objet d'une attention particulière et malveillante.
Dès lors les citoyens (en l’occurrence les Guadeloupéens) seraient conduits à se poser la question, en vérité très opportune, « est-ce qu'on ne cherche pas (certains) à dénicher des proies dont l'existence, dans un vivier bien délimité, tendrait à accréditer l'idée que seuls les prêtres catholiques seraient des pédophiles (Toutes cé labés la cé dé macoumès!).
Je pose ces questions en toute naïveté, et sans arrière pensée !
Quelque soient les résultats (et les éventuelles arrière-pensées de ses membres) on ne peut nier qu'il y ait eu durant les quarante dernières années, dans toute nôtre civilisation (mai 68 demeure un archétype de ce séisme politique et social) une tendance à considérer la morale, en général, comme un obstacle à jouir, et, en elle-même comme un instrument d'aliénation.
C'est ce virus (soixante-huitard, mais dont les racines plongent dans un passé déjà ancien, et même horresco-referens ! dans le « monde des lumières » ! ) qui a réussi à infiltrer même l'Eglise catholique. Celle-ci a été tellement attaquée pour son supposé moralisme, que des membres de l'institution ont envisagé de procéder à une profonde « mise à jour » (agiornamiento) de la tradition. .
C'est peut-être, en s'attaquant aux racines idéologiques des maux, que l'on commence seulement à considérer comme tels, que les commissions de toutes sortes pourraient se rendre utiles en braquant sur elles leurs projecteurs et leurs scalpels.
L'article qui constitue la deuxième partie de dossier, pourrait leur donner quelques pistes, et quelques adresses. (Le Scrutateur).
(https://www.rci.fm/guadEn eloupe/infos/Societe/Abus-sexuels-dans-lEglise-catholique-premier-temoignage-en-Guadeloupe )
La commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise catholique, actuellement en Guadeloupe, annonce avoir reçu un premier témoignage de victime dans l’archipel. D’autres personnes se sont par ailleurs manifestées.
"En dehors des réunions publiques, nous avons eu des conversations et une première victime qui nous a communiqué son témoignage," déclare Stéphane De Navacelle, avocat aux barreaux de New York et de Paris et membre de la commission (C.I.A.S.E)
A ce stade, tout ce que la commission est en mesure de dire c’est qu’il y a bien eu un cas de pédophilie dans une commune de Basse-Terre pendant 6 ans.
La commission était ce jeudi 20 Février 2020 du côté de Pointe-à-Pitre pour entendre de nouveaux témoignages. Pour rappel, le rôle de la commission est d’établir les faits, en travaillant avec les victimes, les institutions religieuses et les services publics en capacité de l'éclairer.
Me De Navacelle ajoute : "c'est un témoignage parfaitement crédible qui a détaillé les stratagèmes d'emprise que nous connaissons avec un prêtre qui a utilisé sa qualité de prêtre et l'autorité qu'elle lui conférait pour abuser de la victime."
(Ici se trouve une interview de Laura Latchan que l'on peut écouter en cliquant sur le lien ci-dessus de cet article).
Selon la commission, ce premier témoignage va en amener d'autre. Pour témoigner librement, il faut prendre contact avec l’équipe mise en place par la fédération France Victimes au 01 80 52 33 55. Vous pouvez aussi témoigner par mail à l’adresse suivante : victimes@ciase.fr
Les deux membres de la C.I.A.S.E qui participent à ce déplacement à savoir Laetitia Atlani-Duault, anthropologue et Stéphane de Navacelle, avocat aux Barreaux de New York et de Paris, seront en Martinique ce vendredi 21 Février 2020.
Après les investigations de la commission et les témoignages recensés, un rapport sera par la suite rédigé faisant état de la globalité du problème dans l’Eglise Catholique et apportera des recommandations pour que ces faits ne se reproduisent plus.
Stéphane de Navacelle explique : "Nous ne posons pas les questions, nous écoutons les victimes...Nous allons aboutir dans un an à peu près à un rapport qui portera sur une évaluation du nombre de victime, sur la façon dont l'église a appréhender chaque cas et nous apporterons des recommandations pour que ces faits ne se reproduisent plus."
(II ) Eglise et homosexualité : une clarification s'impose.
Il s’est tenu récemment, dans le diocèse de Créteil, une conférence dont l’intitulé était pour le moins stupéfiant : « Chrétiens et homosexuels en couple, un chemin d’espérance ». Ladite conférence s’est tenue dans une paroisse, en présence d’un certain nombre de membres du clergé local, qui ont de ce fait cautionné par leur participation ce qui s’est dit dans cette soirée sans aucun doute hétérodoxe.
L’on y a prôné, grand classique, la nécessaire « adaptation de la morale » aux changements de la société. L’on a pu y entendre également qu’il y avait une « légitimité éthique de l’homosexualité », ou que « la conjugalité homosexuelle avait la même valeur que la conjugalité hétérosexuelle. » Vous avez bien lu.
Peut-on se consoler en se disant qu’il ne s’agit que d’un « dérapage » strictement local ? Malheureusement, non. Les écarts du diocèse de Créteil ne sont que le reflet d’une tendance générale beaucoup plus large, un vent qui souffle sur l’ensemble de l’Eglise, et qui trouve actuellement un écho singulier dans le « chemin synodal » qu’emprunte pour deux ans l’Eglise allemande : dans les débats en cours, on y apprend, par la bouche de Mgr Bode, évêque d’Osnabrück, et vice-président de la Conférence des évêques d’Allemagne, que le Christ est devenu « être humain », et non « homme », tant il semble devenu fondamental pour ces prélats de gommer à tout prix l’identité sexuée, et de faire croire qu’hommes et femmes sont interchangeables, tout comme homosexualité et hétérosexualité. Faut-il également rappeler qu’il y a quelques mois, Têtu se réjouissait de l’élévation au rang de cardinal de Mgr Matteo Zuppi, connu pour ses positions ouvertement favorables aux LGBT, et défenseur d’une pastorale inclusive à leur égard ?
Dès lors, peut-on espérer un rappel à l’ordre de la part de la Conférence des évêques de France, que nous interpellons ici solennellement ? La question qui se pose aux croyants, aux fidèles, est très simple : les enseignements contenus dans le Catéchisme de l’Eglise catholique sont-ils encore pertinents et dignes de foi ? Sont-ils encore l’expression de la Vérité une, qui rend libre ? Forment-ils encore le socle commun de nos croyances et de nos pratiques ? Chaque jour qui passe nous en fait douter un peu plus, au point de désorienter profondément le monde catholique dans son ensemble. La Conférence des évêques de France, a-t-on appris il y a quelques semaines, recommande désormais l’adoption de formulaires ne portant plus les mentions de père et de mère pour s’adapter aux « situations nouvelles ». Le chemin n’est alors plus très long à parcourir pour arriver à cet homme qui, dans l’assemblée paroissiale de Saint-Christophe-de-Créteil, explique avec bonhomie qu’il prépare deux jeunes femmes à se marier.
Il y a malheureusement fort à parier que cette clarification épiscopale tardera à venir, si elle vient un jour, car on ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens. Il n’est pas du tout sûr que la hiérarchie ait présentement envie de rappeler sans doute possible les fondements du mariage chrétien, union de l’homme et de la femme, comme image de l’union du Christ et de l’Eglise, tant il est vrai qu’à Rome même la confusion règne en maître.
François Billot de Lochner
Président de Liberté politique
Constance Prazel
Déléguée générale de Liberté politique