26 Janvier 2020
Tribune des lecteurs : La société Antillaise va bientôt changer brutalement : Attention au réveil du volcan social ! Par Jean-Marie NOL.
( Voici une rubrique du Scrutateur, qui doit vous intéresser. Elle ne fait pas double emploi avec les commentaires d'articles. Ceux-ci, en augmentation lente, mais constante, est faite de vos réactions aux articles.
« La voix des lecteurs »vous donne la parole, la possibilité d'enrichir notre blog de vos idées, réflexions, poèmes, réactions propres à l'actualité en général.
Bien entendu je ne publierai que ce qui ne s'en prend pas, éventuellement, aux personnes, au-dessous de la ceinture comme on dit.
Les articles signés seront plus particulièrement bien venus. Mais il y a, je le sais d'excellentes raisons, qui ne relèvent pas de la couardise, mais plutôt de ce qu'on appelle le devoir de réserve, à l'anonymat, ou au pseudonyme. Ces articles seront pris en compte. Mais il faudra, que je puisse identifier les expéditeurs de façon précise. Ma discrétion à leur égard étant assurée.
Maintenant, chers lecteurs, à vous de jouer.
Edouard Boulogne) .
PS : Les propos de lecteurs, n'expriment pas toujours le point de vue du Scrutateur. Ils s'expriment librement. Le Scrutateur n'intervient que pour écarter les attaques qui viseraient des hommes et des femmes, de façon insultante, « au-dessous de la ceinture » comme on dit.
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Ce texte fort intéressant de monsieur Jean-Marie NOL peut susciter la critique constructive, voire la contradiction, à condition que ce soit de façon constructive. Ceux de nos lecteurs qui aimeraient instituer un débat peuvent donc le faire en commentant l'article dans la rubrique des commentaires qui existe pour cela, ou bien sous forme d'article que publierait le Scrutateur.
La société Antillaise va bientôt changer brutalement : Attention au réveil du volcan social !
Nous moderniserions-nous dans le mauvais sens sans nous en rendre compte ? Pour l’essayiste. Nicolas Baverez auteur de " la France qui tombe " qui publie aujourd'hui " Le monde selon Tocqueville" , et que nous trouvons un intérêt certain à citer : " la France s’enfonce dans un climat de guerre civile froide alimenté par le face à face entre un État centralisé et sclérosé et des citoyens en quête de sens et perdus dans leur individualisme. Les épargnants vont continuer à faire grise mine. Cette décision passe mal, alors que la mobilisation demeure importante contre une réforme des retraites qui promet un virage vers davantage de capitalisation, s’appuyant sur la loi Pacte dont l’une des innovations est d’avoir créé un nouveau plan d’épargne retraite (PER). Vu cette situation, dans quelques années seuls les plus riches en profiteront et pourront se constituer une retraite confortable. Le numérique menace notre modèle économique et social actuel, car il connaît une croissance exponentielle et son empreinte sociale et environnementale également. Avec la multiplication des équipements connectés et des usages, ce n’est pas près de s’arrêter , car l’automatisation, la robotisation et plus généralement, l’innovation technologique vont changer la nature de l'économie en Martinique et Guadeloupe . Est-elle une source de danger pour le marché local du travail ? Selon les travaux du Conseil d’orientation pour l’emploi , 10% des emplois en France soit plus de 3 millions d'emplois présente un risque élevé de remplacement par des robots et/ou des logiciels. Près d’un emploi sur deux devra évoluer et se transformer. En ce qui concerne les compétences, l’innovation technologique est plutôt favorable au travail qualifié, en ce qu’elle conduirait à remplacer des tâches habituellement réalisées par des travailleurs peu ou pas qualifiés par des emplois exigeant des qualifications plus élevées. De ce constat au jugement de valeur, il n’y a qu’un pas pour préjuger une menace sur l'emploi en Martinique et Guadeloupe ... A cet égard, on peut dire qu'un changement de paradigme économique est indispensable. Alors, qui aura le courage politique de porter en Martinique et en Guadeloupe un nouveau modèle de développement économique et social comprenant un programme d’éradication de la vie chère, de la baisse de la pression fiscale, de réduction des inégalités, de stopper l’assistanat, de mettre un frein à une immigration désormais incontrôlable en provenance des pays pauvres de la Caraïbe, d’endiguer l’enrichissement des plus riches, d’empêcher l’accumulation du patrimoine et des diplômes dans un petit nombre de mains ? Le cynisme des plus favorisés parmi les chefs d'entreprises n’a également plus de limite comme on l'a vu dans l'affaire du chlordécone et cela n'est pas sans entraîner des tensions au sein de la société Antillaise . Une partie des élites culturelles et politiques protestent contre le pouvoir de l’argent mais vivent bien et placent habilement leurs enfants dans les « bonnes » écoles où règne une concurrence effrénée. Notre modèle élitiste actuel qui s'éloigne des valeurs de progrès économique et social de la départementalisation est défendu par ceux qui, de droite mais au moins autant de gauche, n’ont aucun intérêt à ce qu’il change. Casser les stéréotypes en permettant à chacun de devenir calife à la place du calife sans remettre en cause les rapports de domination dans l'économie entre individus resterait très insuffisant. Le 20e siècle a vu la montée d’une large classe moyenne en France comme aux Antilles, à la fois en termes de revenu et de patrimoine. Sans présupposer d’un futur dont nous sommes les acteurs, une tendance semble se dégager du chaos social qui ne manquera pas d'être induit par la théorie économique dite de la destruction créatrice de l’économiste Shumpeter : la remise en cause de cette classe moyenne élargie. La concentration des richesses qui s’accélère partout dans le monde s’accommode de plus en plus mal de cette masse d’individus qui souhaite préserver un bien-être et un confort matériel difficilement acquis. Le contexte de départementalisation qui a présidé au saupoudrage de la richesse aux Antilles change peu à peu sous la pression du libéralisme et de la globalisation : Serait -t- il temps d’enterrer la classe moyenne de la Guadeloupe et de la Martinique, avec ses aspirations de progrès économique et social devenues obsolètes avec les transformations en cours de la société française ?....En fait , dès 2020 nous nous dirigerons vers une forme de précarité civilisationnelle de la classe moyenne en Guadeloupe et Martinique . Cette dernière devra faire face à un mauvais climat social, à la déstabilisation de son statut, une paupérisation de ses conditions de vie avec la hausse des impôts locaux et le renchérissement de la vie chère , des tensions croissantes sur sa consommation , un stress au travail qui s’accroîtra avec le numérique , mais aussi une forme de marginalisation politique avec l’irruption sur la scène politique des populistes et autres activistes . La « nouvelle classe moyenne salariée » d'une Guadeloupe et d'une Martinique vieillissante aura bientôt le sentiment de laisser la proie pour l’ombre . Demain, pour conserver sa place, le citoyen de la classe moyenne aux Antilles devra s’adapter en permanence et réinventer une nouvelle société qui demandera un capital culturel important et surtout homogène en matière de formation professionnelle , une vision du développement économique solide, des politiques publiques performantes et surtout un dialogue social apaisé . Ce sont ces atouts qui permettront de conserver une capacité de résilience (c’est-à-dire la capacité à résister et à survivre aux chocs, tels que le numérique et l'intelligence artificielle , la hausse des impôts locaux et la réduction de la dépense publique.) Il ne s'agit pas seulement de changer la société héritée de la départementalisation : il faut changer de vision, de valeurs, de volonté, car la croyance dans une croissance économique infinie de la Martinique et de la Guadeloupe au cours de la prochaine décennie est à notre sens soit une illusion, soit une mystification. Jean marie Nol économiste |