2 Janvier 2020
Tout juriste sait que le vice et le consentement peuvent avoir d’excellentes relations de voisinage. On parle alors d’erreur, de violence, de dol, de lésion. Mais ce n’est pas là que le titre du récit ou peut-être de l’exposé de Vanessa Springora puise toute sa finesse. C’est dans le fait que non seulement tout est dans tout, mais que le consentement est l’essence même de tout : c’est l’essence du fiat marial, bien entendu et le consentement est encore source de droit dans la théorie des obligations comme il est le support des innombrables impostures découlant du contrat social et de la démocratie, pas seulement en Amérique. Car on pourrait parler des heures entières de L’Europe-L’Europe-L’Europe.
Pour revenir au Consentement de Vanessa Springora comme au prestige passé de Gaby-le-pédoffique, il y a ce que la société permet, ce que la société croit et tout ce que la société sait, sans compter tout ce qu’elle ne veut surtout pas savoir. Mais surtout, y a-t-il seulement une société quand il y a tant d’individus, autrement dit de moi en vadrouille et surtout de pas moi quand il s’agit de se rendre compte ou de rendre des comptes. On l’a bien vu au jardin d’Éden dont l’histoire n’est pas comme on essaiera un jour de nous le faire croire celle de la première femme qui a voulu se servir de sa carte de crédit, victime à la fois de la publicité pour les produits bio et de ce qu’on appelle un petit penchant pour la consommation compulsive dont on dit que la curiosité féminine est un puissant moteur, ou celle du premier homme à mettre sur le dos d’une femme qu’il n’avait même pas choisi sa faillite personnelle, quoique ce soit à peu près ça.
Quoi qu’il en soit, une évidente proximité entre Gaby-le-pédoffique et Dany-le-magnifique illustrent, comme celle qui exista entre Rousseau et Robespierre, cette indecrottable réalité que toutes les révolutions font rimer mœurs et humeurs. Tout ça parce que, comme dit Pascal : « Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre. » Tout le malheur des hommes et des femmes, bien sûr.
« Le consentement » pourrait encore être le titre du récit de l’épopée d’Hitler entre 1933 et 1942, ce pourra être aussi le titre du bond en avant de la France de 1968 à 2017, et ce sera sans doute celui que l’on donnera à la fascinante emprise qu’a pris Greta dans la sidérante partie de Jakadi qui se joue aujourd’hui autour du sauvetage de la planète. D’ailleurs ne définit-on pas aujourd’hui la loi comme l’expression de la volonté générale ? Le tome 2 du Consentement ne pourra être, du reste, que Le Réveil.
En résumé, si la société n’existe que dans l’à-peu-près, il n’est pas impossible qu’un jour la sociologie ne devienne une science exacte, tant il reste de points à préciser à propos de la société en général et des sociétés en particulier. À propos aussi de cette gauche qui se prétend d’autant plus moderne qu’elle se prétend plurielle. Comme si le pluriel datait d’hier ! En réalité le pluriel est aussi vieux que la tour de Babel et il ne faut surtout pas oublier que le pluriel est le septième pilier de ce que Duvent-Laplume appelle le BABA, le Bonheur Absolu Bien Administré. Celui de l’ordre bobo, opportuniste, polymorphe et indifférent à toute forme de raisonnement, de logique ou de pratique autre que celle qui passe par le moi d’abord. Ici et maintenant, ne manquerait pas d’ajouter certain fourbe de notre connaissance qui est le seul président de notre République a avoir sévi sous deux septennats.
PS : C'était en 1977, il était déjà question de pédophilie, pas de pédophilie accidentelle œuvre d'un obsédé mal dans sa peau mais de la pédophilie en voie d'institutionnalisation boboïque dans la foulée de mai 68.
Certes le procès en cours visait de tels malheureux dévoyés. Mais l'institutionnalisation montrait le bout de son gros-gras-groin obscène avec la publication dans Le Monde du 26 janvier de cette année là d'une pétition d'intellos bobos incarnation de cette nouvelle classe dirigeante.
En voici un extrait :
« Nous considérons qu'il y a une disproportion manifeste, d'une part entre la qualification de « crime » qui justifie une telle sévérité, et la nature des faits reprochés ; d'autre part entre le caractère désuet de la loi et la réalité quotidienne d'une société qui tend à reconnaître chez les enfants et les adolescents l'existence d'une vie sexuelle (si une fille de treize ans a droit à la pilule c'est pour quoi faire ?). Trois ans de prison pour des caresses et des baisers, cela suffit. Nous ne comprendrions pas que le 29 janvier, Dejager, Gallien et Buckardt, ne retrouvent pas leur liberté ».
Dans la liste des signataires on pouvait trouver les noms célèbres que voici :
Louis Aragon, Roland Barthes, Gilles et Fany Deleuze, André Glucksmann, Bernard Kouchner, Jack Lang, Gabriel Matzneff, Jean-Paul Sartre, Philippe Sollers, etc, etc.