21 Janvier 2020
Je ne connais pas Charles Consigny, ou très peu. En revanche je connais Geoffroy Lejeune, pour le lire régulièrement et l'écouter sur les ondes, notamment sur LCI, tous les lundi en fin de matinée (heure des Antilles) dans la première heure de l'émission Pujadas consacrée à un débat, arbitré par Arlette Chabot. Le lundi donc, de 11 à 12 heures c'est le choc entre Geoffroy Lejeune et un psychanalyste gauchiste déchaîné : le sieur Gérard Miller.
Miller est un extrémiste. Psychanalyste de son état. Et l'on ne peut s'empêcher de frémir quand on pense à l'usage qu'a fait l'ex Union Soviétique des psychanalystes qui osaient la contester et les mettant au service de la dictature.
Il est aussi un mélenchoniste enragé. Dès lors s'étonnera-t-on de ce « détail » biographique fourni dans sa biographie de Wikipédia : « Depuis 2017, il est co-fondateur et membre du comité de pilotage de la web-télé Le Média. Après l'évacuation d'une partie du site Tolbiac de l'université Panthéon-Sorbonne, Le Média participera à la diffusion dans la presse de témoignages peu fiables, affirmant qu'un des étudiants serait dans le coma suite à une chute provoquée par un CRS. Suite aux démentis officiels et à l'établissement de l'inexactitude des témoignages, aucune rectification ne sera apportée aux informations publiées par Le Média sur ce sujet, Gérard Miller déclarant qu'il ne comptait pas « se laisser impressionner par les cris d’orfraie des défenseurs de l’exactitude »
Lors de leur première rencontre quand j'entrevis la bouille juvénile du journaliste de Valeurs Actuelles, je craignis le pire et que nous n'assistiions en direct à un dépeçage du lionceau par un vieux saurien vicieux et affamé.
Sur-priiise ! Ce fut la répétition de la séquence biblique où David débarrassa Israel des forfaits de Goliath.
Lecteurs je vous engage à suivre le débat du lundi de 11 à 12. Vous y verrez une joute où le « jeune David », malgré sa juvénilité, une imperceptible ironie sur les lèvres, des yeux malins au service d'une dialectique très serrée avale le monstre aquatique.
Vous comprenez, lecteurs, qui connaissez bien le Marigot, que la colère des tricheurs ne pouvait subir plus longtemps cette situation.
Les voici qui réagissent de façon très lénino-trotskiste, par l'interdit, l'intimidation en attendant la terreur.
A mon avis, en tout cas dans mon espérance, ils se trompent.
David n'est pas seulement malin, il est aussi courageux. Deux vertus qui, alliées, peuvent faire très mal aux salauds. (LS).
Organisé par l'association “L'Arène de l'IEP”, qui revendique de “faire vivre le débat”, l'événement a été annulé par le directeur de l'école. En cause, l'orientation politique des invités, dont le directeur de la rédaction de Valeurs actuelles.
Petit à petit, la pratique devient règle : sous la pression de la gauche, une conférence à laquelle devaient participer le directeur de la rédaction de Valeurs actuelles, Geoffroy Lejeune, et l’avocat Charles Consigny, a été annulée par le directeur de Sciences Po Lille. L'événement devait se dérouler mercredi 22 janvier à l'initiative de « L'Arène de l'IEP » de l'école lilloise. Une association qui revendique, sur son site, de « promouvoir et de faire vivre le débat au sein » de l'établissement. « L'association est totalement apolitique, et son unique prétention est d'offrir aux étudiants l'occasion de construire, conforter et échanger leurs opinions », peut-on encore lire.
Mais le débat ne « vivra » pas mercredi, a annoncé le directeur de Sciences Po Lille, Pierre Mathiot. « J'ai fait savoir aux organisateurs que si le thème de la conférence et le déroulé qui en était prévu, notamment la présence d'un enseignant chercheur comme modérateur, correspondaient à mes attentes, en revanche la participation de l'un des invités ne m'apparaissait pas souhaitable », a-t-il écrit sur Facebook. Et d'ajouter, ciblant, sans les nommer, Geoffroy Lejeune et Valeurs actuelles : « Il ne s'agit pas pour moi de juger ou d'évaluer les idées de cette personne, mais simplement de partir d'un constat : le journal pour lequel il travaille a été condamné en 2015 pour des faits particulièrement graves après la publication d'un dossier dont il avait été l'un des auteurs. » « Après avoir pris connaissance de ma décision, les organisateurs de la conférence ont estimé en conscience, et je comprends parfaitement leur position, qu'il n'était plus pertinent de maintenir cette conférence », conclut la publication.
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Une décision qui survient après que de nombreux syndicats de gauche se sont mobilisés pour faire annuler l'événement, ainsi qu'en atteste un tract. « Les invités ne se sont pas fait remarquer par leur modération », peut-on lire. Ou encore : « Geoffroy Lejeune est directeur de Valeurs actuelles, un journal ouvertement d'extrême droite qui revendique constamment son islamophobie, son racisme et son homophobie. » « Le journal propage notamment la théorie du grand remplacement ou le climato-scepticisme et ouvre fréquemment ses colonnes aux idées les plus nauséabondes et à un flot ininterrompu de désinformation », poursuivent les auteurs du texte.
Ces derniers s'en prennent aussi à Charles Consigny, « un homophobe notoire, ancien soutien de Christine Boutin et opposé à la loi Taubira en 2012 » et qui « s'est illustré comme fustigeur de la “bien-pensance” de façon toute réactionnaire sur les différents plateaux de télévision qu'il a fréquentés, une excuse bien pratique pour étaler son racisme et son homophobie ». « À une époque où la crise climatique s'accélère gravement, [où] l'extrême droite tue en masse et [où] l'islamophobie atteint des sommets, il est scandaleux, irresponsable et dangereux de tenir cette conférence », explique le tract. Et de conclure : « Nous demandons à l'Arène de l'IEP et à la direction de Sciences Po Lille de prendre ses responsabilités pour que cette conférence n'ait pas lieu. »
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L'association organisatrice de la conférence, elle, rappelait sur Facebook, le 16 janvier, avoir déjà convié d'autres personnalités à des événements de ce type, depuis le début de l'année, dont le journaliste de Mediapart, Fabrice Arfi. « Il est ahurissant que l'invitation de personnalités identifiées comme appartenant à l'autre bord politique suscite de telles réactions d'hostilité », écrivait-elle, revenant sur certaines des accusations formulées par les syndicats de gauche. « S'agissant de Geoffroy Lejeune, c'est un journaliste qui intervient sur toutes les chaînes de télévision, dans de très nombreuses émissions, y compris sur le service public, lesquelles ne le recevraient probablement pas s'il était aussi sulfureux que le disent nos détracteurs », indiquait le communiqué. « Il a même reçu les confidences d'Emmanuel Macron. (...) Est-ce qu'Emmanuel Macron est d'extrême droite ? Est-ce que les personnalités qui ont participé à la soirée débat organisée par Valeurs actuelles et animée par Geoffroy Lejeune (...) sont d'extrême droite ? » interrogeait « L'Arène de l'IEP », se disant « inquiète et choquée » que « des associations (...) s'arrogent le droit de censurer certaines opinions ».
Après l'annonce de l'annulation de la conférence, l’avocat et ancien chroniqueur de l’émission « On n’est pas couché » sur France 2, Charles Consigny, a dénoncé « la pression de diverses associations grotesques qui demandaient cette censure ». « Je suis évidemment consterné par cette décision, comme je l'ai écrit au directeur de l'IEP. La liberté d'expression régresse », a-t-il ajouté. Une position partagée par le syndicat étudiant de droite, UNI, qui estime qu'il s'agit là d'un « nouveau cas de censure dans l'enseignement supérieur ». « Ce n'est pas dans les IEP qu'il faut chercher le débat d'idées », cingle encore l'UNI.
« Je suis consterné par la décision de Sciences Po Lille, Geoffroy Lejeune est un excellent journaliste. Céder aussi facilement aux pressions de quelques associations ridicules n’est pas digne de Sciences Po. On annule une conférence pour délit d’opinion. Liberté d’expression en recul ! », a renchéri Charles Consigny, sur Twitter. « Merci Charles. Je suis triste de ne pas pouvoir exprimer nos désaccords mercredi à Lille, mais nous trouverons bientôt un espace de liberté sans mini-censeurs et apprentis bolchéviques pour le faire ! », lui a répondu Geoffroy Lejeune.