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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Vers l'impasse dans la grève en cours sur la réforme du régime des retraites ?

Vers l'impasse dans la grève en cours sur la réforme du régime des retraites ?

De cette réforme, sur les retraites, si compliquée que de nombreux analystes de valeur y perdent ce latin que leur génération a pourtant étudié au temps où l'enseignement en France n'était pas tombée dans le quasi néant qui le caractérise aujourd'hui, je retiens toutefois deux aspects positifs : (1) la suppression des régimes spéciaux, reliquat d'une époque qui n'existe plus ce qui entraine leurs caducité, et (2) le moment du départ à la retraite, qui fut l'âge de 60 ans sous l'impulsion de Martine Aubry. (Il y a peu certains à gauche prônait de rabaisser encore ce départ au-dessous de la barre des 60 ans). Or l'évolution de la société, les progrès de la médecine, etc, rallongent considérablement la durée de la vie, en même temps qu'une nouvelle mentalité se développe, issue de milieux intellectuels, relayés par les grands médias développe une vision hédoniste, hostile à la famille et considérant la procréation comme une peine à jouir de la vie facile. Nos dirigeants, en général s'intéressent davantage aux « familles recomposées », voire aux mariages stériles (d'hommes avec des hommes, des femmes avec les femmes) et « en même temps » comme dirait le président au développement « humaniste » (!!!) de la PMA et de la GPA (y compris pour les couples homosexuels). .

Dès lors la responsabilité de l'entretien des vieilles générations en retraite reposerait sur les couches de moins en moins nombreuses (et inclinées à l'égoïsme ambiant) des jeunes.

D'autres pays européens en butte aux même problèmes ont réagit par une élévation de la date de prise de la retraite. Sarkozy avait commencé à relever cette date en passant de 60 ans (Aubry) à soixante deux ans. Ce début d'une prise de conscience s'avère d'ores et déjà insuffisant. Dans d'autres pays d'Europe, la date butoir est de 65 (l'Allemagne) à 66 ans.

Nos syndicats, dont le plus têtu est la CGT, encore imbibé de son marxisme périmé, s'opposent radicalement à ces mesures nécessaires. Sur ce point le gouvernement ne doit rien céder, RIEN !

Sur le reste il y a matière à négociations et davantage de souplesse. L'article très intérresant d'Ivan Rioufol offre matière à réflexion. (LS).

 

Ivan Rioufol: «Attiser la colère française, mode d’emploi».

 

CHRONIQUE - Seul un orgueil déplacé a pu faire croire au président Macron que sa «grande réforme systémique» des retraites allait être applaudie par la cité enthousiaste.

 

(https://www.lefigaro.fr/vox/societe/ivan-rioufol-attiser-la-colere-francaise-mode-d-emploi-20191212 ).

 

Est-ce si compliqué de comprendre les Français? Est-ce si humiliant de les écouter? Il suffirait que les «élites» descendent de leurs nuages et délaissent leurs certitudes. Or elles ne cessent de montrer leur absence de réalisme et d’empathie, dès qu’il s’agit de s’affirmer dans leur pouvoir éphémère. La révolte des «gilets jaunes», lancée en novembre 2018, aurait dû alerter Emmanuel Macron sur l’irritabilité de la société. Le président aurait dû s’inquiéter de la défiance populaire, née d’un abandon de la classe moyenne et d’une morgue des puissants. Stupéfiante est donc la constance du chef de l’État dans ses maladresses. Seul un orgueil déplacé a pu lui faire croire que sa «grande réforme systémique» des retraites allait être applaudie par la cité enthousiaste. Macron est le premier responsable du nouvel incendie social qu’il a allumé à la veille des fêtes de Noël. Il serait temps pour lui d’identifier la source de la persistante colère française.

À lire aussi : Six infographies qui montrent que la France n’est pas l’enfer que l’on dit

L’idéologie est au cœur de la rupture entre le pouvoir et le pays oublié. Cette pensée de laboratoire n’a cure des réalités. Elle produit des idées fausses et des frustrations. Plutôt que répondre à la vie des gens, l’idéologue préfère les envolées et les grands principes. Dans ce registre déclamatoire, Macron excelle. Il caresse les «ismes» comme personne: postnationalisme, féminisme, antipopulisme, écologisme, etc. L’universalisme est de ceux-ci. Cette utopie appartient à ceux qui rêvent d’une terre plate, sans aspérités ni différences. Dans cet idéal, les hommes sont équivalents, indifférenciés, remplaçables. L’universalisme déteste les particularités, les originalités. C’est cet égalitarisme dogmatique que Macron a voulu imposer pour les retraites «universelles»: un système «qui n’existe nulle part ailleurs dans le monde, hormis la Suède, et encore», comme le rappelle l’expert Raymond Soubie (La Croix, mardi). Quel besoin avait Macron de vouloir cette réforme inutile, sinon de satisfaire un ego réformiste?

La brutalité qui accompagne la généralisation de la réforme renforce le sentiment d’agression qui parcourt la France d’en bas

La France fragile, fracturée et éruptive n’est pas un champ d’expérimentation pour un président à l’écoute de lui-même. Son désir de «transformer» le pays s’apparente à une faute quand la société doute désormais de tout ce qui vient du haut. Une chose est de vouloir supprimer les régimes spéciaux financés partiellement par les autres. Une autre est de tenter d’imposer un régime unique et étatisé à une société de moins en moins homogène. Celle-ci, au contraire, a besoin de règles souples pour répondre à une nation multiple. La brutalité qui accompagne la généralisation de la réforme renforce le sentiment d’agression qui parcourt la France d’en bas. Celle-ci garde en mémoire les insultes de la macronie lors de l’épisode des «gilets jaunes». Une goutte d’eau - la taxe carbone - avait enflammé la France silencieuse. La retraite à points, projet obscur dans son application, pourrait avoir de semblables effets.

Les reculs de calendriers, annoncés mercredi par Édouard Philippe, ne suffiront pas à calmer les oppositions à cette réforme. Elle répond à des considérations intellectuelles rétives au bon sens. D’autant que, dans son désir d’imposer la solidarité à une nation éclatée, le premier ministre a ajouté une autre fracture, générationnelle celle-ci, en faisant supporter les nouveaux mécanismes à ceux nés après 1975. Quel est ce «nouveau pacte entre les générations», vanté par Philippe, qui fait payer aux enfants les inconséquences des parents? À droite, le député Éric Woerth (LR) fait preuve de plus de pragmatisme quand il propose la mise en place d’un régime universel de base auquel s’ajouterait le maintien de régimes complémentaires autonomes et différenciés en fonction des besoins et des secteurs, quitte à ce qu’ils s’ouvrent à une capitalisation.

Derrière Greta

À force de ne pas répondre aux attentes des gens, le quinquennat de Macron pourrait ne durer que deux ans et demi, vaincu par le rejet «systémique» d’une partie de la société. D’autant que l’idéologie qui imprègne son règne va de pair avec le mensonge et l’abus de confiance. L’écologisme est cette autre bataille que mène le chef de l’État, qui sonne l’alarme sur le réchauffement climatique. Dans ce combat, Greta Thunberg, 16 ans, est l’égérie de la bonne cause. La jeune fille a été reçue en juillet par 160 députés français, pas peu fiers d’entendre un «lanceur d’alerte». Or, à la veille de l’ouverture de la COP25 à Madrid, Greta a cosigné un texte, relayé notamment par Le Temps, dans lequel il est écrit: «La crise climatique ne concerne pas seulement l’environnement. C’est une crise des droits de l’homme, de la justice et de la volonté politique. Des systèmes d’oppression coloniaux, racistes et patriarcaux l’ont créée et alimentée. Nous devons les démanteler.» Il se confirme donc que l’écologisme mondialiste n’est qu’un masque, derrière lequel apparaît la haine de l’homme occidental. Les Verts sont d’abord rouges. La macronie compte-t-elle s’excuser d’avoir cautionné cette autre mascarade?

Les révoltés ont raison de l’être. Voilà plus de quarante ans que leurs dirigeants conduisent le pays à leur guise. L’antipopulisme du chef de l’État est un refus d’entendre ceux qui ne partagent pas ses visions planétaires. Macron n’est pas, bien sûr, le seul responsable des désastres qui se succèdent (enseignement, santé, sécurité, endettement, etc.). Mais ils sont tous liés à l’irréalisme des politiques menées. Apprendre de surcroît, cette semaine, que le haut-commissaire aux Retraites, Jean-Paul Delevoye, a omis de déclarer auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique sa fonction d’administrateur d’un institut de formation dans les assurances vient conforter la défiance vis-à-vis de ce monde à qui tout semble permis. Si Delevoye n’a pas perçu le risque de conflit d’intérêts entre ses deux fonctions, alors que les assurances flairent un marché pour compléter la limitation des retraites, il est loisible de douter de la lucidité de celui qui vante aussi l’immigration pour renforcer le nombre de cotisants.

Syndicats: jeu risqué

Pour autant, les syndicats doctrinaires ont pris le risque d’être lâchés à leur tour par l’opinion dans leur bras de fer engagé avec le gouvernement, qui propose aussi, avec raison cette fois, une retraite à 64 ans en 2027. Humiliés par les «gilets jaunes», qui ont protesté sans eux, les syndicats auraient tort de prétendre s’approprier égoïstement la colère populaire du peuple trahi.

 

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