30 Décembre 2019
https://viaatv.tv/nouvelle-mobilisation-du-collectif-anti-chlordecone-a-carrefour-genipa/
La question se pose : le « collectif anti-chlordécone » ne devrait-il pas plutôt s’appeler le « collectif color-déconne » ? C’est en tous cas ce que donne à penser le caractère répétitif - qu’aucune intention pédagogique ne saurait justifier - de la manifestation primale, le premier coup de force du « collectif » en question au centre commercial du Carrefour de Dillon. Il faut aussi se souvenir du T-shirt porté en cette circonstance par une proctomotrice distinguée exprimant de manière assez succincte mais éloquente l’essentiel des objectifs de ce collectif. Sans s’arrêter sur cette revendication, peut-être personnelle, à l’égard des békés, la proctomotrice en question savait que ses aspirations et celles du collectif soi-disant anti-chlordécone étaient les mêmes. Alors, les vraies questions ne sont-elles pas les suivantes :
Lorsque l’on participe à ce que l’on a prétendu définir comme une « action citoyenne » dont l’objectif serait soi-disant une prise de conscience - forcément citoyenne -, le port de cagoules, la menace, la permanence d’une violence à vocation coercitive et une répétition superfétatoire sont-ils nécessaires ?
Peut-on prétendre œuvrer pour la collectivité quand une opération d’intimidation et de vandalisme vise avant tout à nuire à des tiers, et quand sciemment, intentionnellement, avec un soi-disant prétexte pédagogique pour justifier la répétition d’une délinquance de fait, on compromet l’activité marchande, les recettes fiscales, l’emploi, le tourisme et les souvenirs de passants qui n’ont nul besoin de violence ni de haine dans un monde où se multiplient insécurité et désordres et à une période qui devrait être placée sous le triple signe de la bienveillance, de la détente et de la convivialité ?
Qu’est-ce que « sale blanc » ou « sale blanche » a à voir avec le chlordécone ?
Qu’est-ce le drapeau indépendantiste a à voir avec le chlordécone ?
Qu’est-ce que les commerçants du centre commercial de Génipa - dont aucun n’a pour spécialité la vente de produits chimiques - ont à voir avec le chlordécone ?
Il est du reste étonnant qu’on n’accuse pas encore les békés de s’être fait administrer un miraculeux antidote au chlordécone ou de se faire livrer nuitamment, par sous-marin, en quelque base secrète, leur ravitaillement en produits exclusivement étrangers au sol martiniquais. Soyons certains que cela ne saurait tarder, puisque tout argument rationnel est banni de toute discussion « lokal » aussitôt que le mot béké est aboyé avec une haine que se font une joie d’entretenir quelques zintélektuels (antiracistes, of course) ou d’autres qui trouvent bien commode ce parapluie qui fait aussi office de paratonnerre.
En résumé, non seulement les images parlent d’elles-mêmes, mais les paroles encore plus. Une femme blanche dit : « Sur le fond, on est tous d’accord (sous-entendu pour dénoncer le chlordécone) [...] moi, je suis là dans le centre, qu’est-ce qui se passe ? on me traite de sale blanche ». Réaction typique de quelqu’un qui subit les attaques du collectif color-déconne et croit toujours avoir affaire à un collectif anti-chlordécone. Que n’eût-elle lu Buffon : elle eût su que « le style c’est l’homme même ». Et c’est ainsi que le politiquement contradictoire s’installe dans le raisonnement jusqu’à l’absence totale de raisonnement, ce qui fait l’affaire des « inverseurs » qui poussent autant qu’ils peuvent.
Comme on le comprend, la Martinique qui subit le contrecoup de l'affaire dite du Chlordéconne, (analogue à tant d'affaires du même type dans le monde, et pas seulement à la Martinique ou en Guadeloupe, (consécutives au remplacement de plus en plus abusif des vieilles techniques traditionnelles d'enrichissement des sols par des techniques dites scientifiques) se trouve confrontée à la mise en action de procédés de subversion politique, (séparatistes) encore plus dangereuses que le fameux chlordéconne.