17 Novembre 2019
Il y a plusieurs façons de lire. Par exemple a u lit, entre onze heures et minuit, c'est l'heure pour moi de la bande dessinée, de préférence juvénile. C'est un goût qui ne m'a jamais quitté, et dont je garantis qu'il promeut un endormissement paisible et continu.
Il y en a bien d'autres, à de divers moments où l'on peut lire Bernanos, ou Finkielkraut, ou Condé (Maryse), ou Marie-France Hirigoyen (Le harcellement moral), ou … mais fi de la litanie.
Ce matin, je me suis installé devant l'étrange lucarne (la TV comme disait le canard Enchainé au temps ou cet instrument était encore rare. Je suis tombé sur un rappel commenté des harcèlements d'hier, au prétexte de soutien aux gilets jaunes. En un quart d'heure j'en avais ma claque, mais je tenais mon sujet d'article de ce jour.
Un souvenir m'est revenu, celui d'une vieille tante par alliance, femme élégante, assez savante et même cultivée, mais qui croyait dur comme faire à Satan, ses pompes et ses œuvres ; J'ai cru entendre sa voix, haut perchée et très pointue devant certaines nouvelles : « c'est dia-bo-liiique » !
Je sais bien que beaucoup ne croient pas au diable (ni à Dieu, d'ailleurs!). Et pourtant, pourtant.
Si j'en doutais, le flot continu d'étrons que charient les réseaux sociaux ( dont facebook, que je soupçonne fort de me censurer ces temps-ci), et pas seulement lesdits réseaux me persuaderaient de l'existence du Mal, comme disait … encore ma tante, mais cette fois d'une voix plus rauque.
Donc je regardais LCI, la chaine en CONTINU. On était sur la place d'Italie hier. Et, en continu, les hordes de Black-blocks, tout de noirs vêtus, sans visages et sans répit, s'agitant, frappant, cassant. Notez qu'hier déjà les mêmes « réseaux » frappaient, déjà, cassaient, humiliaient. Et que les commentaires sérieux, inlassablement relayaient le … Coordinateur en Chef Satan, serinaient les mêmes commentaires soi-disant scientifiques ( ah que de commentaires vomis par des éditorialistes, des maîtres assistants à science-po, etc, etc) et prolongeant le même « travail » par des précieux (ses) en complet-vestons.
Quand j'eus aperçu ma deuxième image de … qui vous savez, en coordinateur, j'éteignis le vecteur satanique, et je me reportai à un livre de Jean-Christian Petifils, historien de valeur, auteur notamment de biographies qui font date et honorent l'historiographie française. Ce livre est dans l'excellente collection des dictionnaires amoureux : le Dictionnaire amoureux de Jésus.
C'est de ces bouquins que l'on peut lire comme en flanant, car les chapitres sont indépendants les uns des autres, et ous écrits avec la simplicité des gens d'élite.
Mon choix se porta sur le coordinateur en chef, Satan en personne.
Je lus, je palis, je frémis, un trouble s'éleva dans mon âme éblouie par « l'évidence ». Je ne peux reproduire tout le chapitre. J'en ai sélectionné un extrait qui ne vient pas de n'importe qui.
Mais lisez donc. J'en suis encore tout ébaubi.
« (…..)Un jour, à l’université - nous sommes à la fin du xixe siècle -, un professeur de sciences physiques, désireux d’éprouver la sagacité de ses étudiants, leur demande : « Est-ce que Dieu a créé tout ce qui existe ?
Bien sûr, lui répond un élève. — Alors Dieu a créé également le diable, parce que le diable existe bien, non ? » L’étudiant reste sans voix. Un second lève la main : « Puis-je vous poser une question ? — Naturellement.
Le froid existe-t-il ? — Naturellement. N’avez-vous jamais eu froid ? — Non, Monsieur, le froid n’existe pas. La physique définit le froid comme l’absence totale de chaleur. Un objet ne peut être étudié que s’il possède de l’énergie. Sans chaleur les objets restent inertes, incapables de réagir. Nous avons créé le mot froid pour définir l’absence totale de chaleur. » Le professeur ne dit rien. « Et l’obscurité ? reprend l’étudiant érudit. — Bien sûr qu’elle existe. — Vous faites erreur, Monsieur, l’obscurité est l’absence de lumière. Vous pouvez étudier la lumière, mais pas l’obscurité. Le prisme de Nicol montre la variété des couleurs qui composent la lumière selon la longueur d’onde. Nous avons créé le mot pour définir l’absence totale de lumière. » Le même étudiant demande alors : « Et le diable existe-t-il ? Dieu n’a pas créé le diable dans lecœur des hommes. C’est l’absence d’amour, d’humanité et de foi. Leur absence mène au diable. » On ne connaît ni le nom du professeur, ni celui du premier élève, mai., seulement celui du second : Albert Einstein.(.....)
J'ajoute pour ceux que cela intéresserait un article sur le même thème paru auparavant sur le Scrutateur :