10 Novembre 2019
Et voilà comment des mouvements "citoyens" et "responsables" entendent enclencher des actions en... responsabilité. À défaut de suite dans les idées, c'est la poursuite logique d'une démarche qui vise à la maîtrise de l'espace. Vouloir faire de la Mahawrtinique la première république divine du nouveau monde est certes un projet ambitieux, mais est-ce un projet réaliste ? Et à défaut de révolution bolivarienne, la révolution césairienne fera-t-elle l'affaire ?
Voilà aussi comment une poignée d'enragés - désœuvrés pour la plupart - peuvent empoisonner l'existence de milliers de personnes pour lutter contre... « l'accaparement et l'empoisonnement ». Belle démonstration de la justesse tant conceptuelle que formelle de l'action à la fois militante et justicièree qu'entendent mener ces amis des droits de l'homme, amoureux de la paix et des bienfaits de l'amour du prochain.
Allez, une petite fable de La Fontaine pour inviter à la réflexion...
Le Loup plaidant contre le Renard par-devant le Singe
Un Loup disait que l’on l’avait volé.
Un Renard, son voisin, d’assez mauvaise vie,
Pour ce prétendu vol par lui fut appelé.
Devant le Singe il fut plaidé,
Non point par avocats, mais par chaque partie.
Thémis n’avait point travaillé,
De mémoire de singe, à fait plus embrouillé.
Le magistrat suait en son lit de justice.
Après qu’on eut bien contesté,
Répliqué, crié, tempêté,
Le juge, instruit de leur malice,
Leur dit: «Je vous connais de longtemps, mes amis,
Et tous deux vous paierez l’amende:
Car toi, Loup, tu te plains quoiqu’on ne t’ait rien pris;
Et toi, Renard, as pris ce que l’on te demande.»
Le juge prétendait qu’à tort et à travers
On ne saurait manquer, condamnant un pervers.
Livre II, 3
Quelques personnes de bon sens ont cru que l’impossibilité et la contradiction qui est dans le jugement de ce singe était une chose à censurer; mais je ne m’en suis servi qu’après Phèdre; et c’est en cela que consiste le bon mot, selon mon avis.
LA FONTAINE
La morale de l'histoire ?
La morale de cette affaire est la suivante : le loup s'étant mis en tête que le renard avait plus d'intelligence en sa cervelle que lui, entreprit de poursuivre le renard devant les autorités judiciaires des bois. Il dut bien entendu payer l'amende, car il se plaignait qu'on lui avait pris quoi qu'on ne lui eût rien pris. Et si le renard dut aussi payer l'amende, c'est parce que la justice considère parfois les choses de telle sorte qu'elle renvoie chacun à sa concience ou qu'elle veut s'accommoder de tous les griefs. Ponce-Pilate, jadis, rendit la justice à sa façon.
La prochaine fois, nous parlerons du Loup et l'Agneau. L'histoire est assez simple : un loup qui s'était regardé dans la glace fut fort en colère de ce qu'il vit. "Il faut que je me venge", décida-t-il aussitôt. Rencontrant un agneau qui ne lui avait rien fait, et qui en la circonstance ne le dérangeait en aucune manière - sinon par le simple fait qu'il se trouva là (en plus d'exister, bien entendu) - l'animal plein de rage justifia sa colère en lui disant : "On me l'a dit, il faut que je te mange !". Là-dessus, sans autre forme de procès... Cela se passait bien avant l'édification du mur des cons.