3 Octobre 2019
Les lecteurs du Scrutateur connaissent l'OJIM, association de journalistes en lutte contre la désinformation et le « politiquement correct ». Je l'ai déjà cité à plusieurs reprises. L'article ci-dessous est éloquent et intéressera ceux de nos amis épris de liberté, particulièrement ceux qui s'essayent sur les réseaux sociaux ( LS ).
Censures en série sur les réseaux sociaux
Quel responsable de site internet n’a pas reçu un jour un charmant message libellé comme suit : « Votre publication va à l’encontre de nos standards de la communauté. Ces standards sont appliqués à l’échelle mondiale et contribuent à faire de Facebook un lieu sûr et accueillant (sic) ».(http://www.lescrutateur.com/2019/08/le-scrutateur-juge-impudique-sur-facebook-et-censure.faut-il-en-rire.html ). Standards de la communauté, quid ? Réponse, le bon vouloir d’un des trente mille (vous avez bien lu 30000) modérateurs de Facebook ou celui de son superviseur ou du chef du superviseur ou du chef du chef en l’espèce pour la France l’ex Sarko boy Laurent Solly, ex directeur général de TF1, ancien directeur adjoint de la campagne de Sarkozy en 2007, immortel pour sa déclaration (rappelée par Le Point) « La réalité n’a aucune importance, il n’y a que la perception qui compte » (Les Médias en servitude, Polemia ed). Le camarade Solly et ses employés ont le coup de ciseau facile comme quelques exemples tout frais de l’été 2019 le démontrent.
Votre Observatoire a été victime du zèle des employés de Laurent Solly. Résumons : nous publions le 6 juillet 2019 une tribune libre de lecteur sur Alain Duhamel ; le 22 juillet, Facebook supprime tous les partages vers l’article et les rétablit 8 jours plus tard, le tout sans explications. Entretemps le site subit une attaque qui le paralyse pendant 17 heures, sans plus de dommages. Un blogueur d'Agoravox qui avait relayé l’affaire le 1er août est à son tour victime de la censure de Facebook le 24 août et il lui est impossible de partager son article sur le réseau social. Simple avertissement ?
Mais nous ne sommes pas les seuls. Le quotidien Présent a été exposé par deux fois, directement et à travers un de ses collaborateurs. Les militants de Génération identitaire (voir notre revue de presse sur le sujet ici) ont été condamnés à de lourdes peines de prison suite à leur action intitulée « Defend Europe » dans les Alpes en mai 2018. Sans compter la privation de leurs droits civiques et même familiaux pour cinq ans. Ils iront en appel. Le 17 juillet Présent fait sa Une sur le sujet en manifestant son indignation pour une action menée sans violences ni déprédations. Que pensez-vous qu’il arriva ? Deux jours plus tard le réseau social supprime les liens vers l’article. Sans être certain qu’il y ait une relation entre les faits, deux semaines plus tard le compte Facebook de David Miège un des dessinateurs de Présent est carrément supprimé. Les demandes d’explication sont suivies d’une réponse administrative et la plainte classée sans suite. Une catastrophe pour un artiste qui perd un accès numérique à des centaines de ces dessins. Il a recréé un compte mais le mal est fait. De manière plus récréative Facebook a censuré la couverture du numéro de septembre du mensuel Causeur d’Élisabeth Lévy. La couverture représentait une évolution amusante de l’homme de Néanderthal à l’homo festivus sur sa trottinette, en passant par un homo sapiens in naturalibus, donc tout nu. L’employé de Laurent Solly a été choqué par une représentation « de parties nues »…
La gauche radicale n’est pas épargnée. Un article très documenté de Médiapart fin août 2019 signale que de nombreux sites d’extrême gauche (Lille insurgée, Bretagne noire, Cerveaux non disponibles, etc) sont victimes des changements d’algorithme et perdent de très nombreux lecteurs. Tout se passe comme si le nouveau pouvoir macronien et ses amis californiens avaient décidé de couper toute diffusion de pensée non conforme pouvant s’exercer à leurs dépens.
Que dire de la mésaventure arrivée à Emmanuelle Ménard, députée de l’Hérault ? Déjà victime de la création d’un faux compte Twitter en 2018, elle tweete de manière humoristique sur la pasionaria écolo Greta Thunberg, idole des médias, « Dommage que la fessée soit interdite, elle en mériterait une bonne ». Indignation du camp du Bien, menaces de « cassage de gueule », menaces de mort, signalements et… Twitter suspend le compte. Elle en recrée un autre qui est supprimé, et Twitter la fait chanter :
« Twitter me propose un véritable chantage : soit je supprime définitivement mon tweet sur Greta Thunberg et il apparaîtra sur mon fil que je reconnais « avoir enfreint les règles de la communauté », soit je fais appel et mon compte est totalement suspendu pendant l’examen dudit appel. Cela peut durer longtemps ! »
Aux dernières nouvelles le compte Twitter de la députée est toujours suspendu. Et du côté de nos amis de Google, sont-ils plus amicaux ? Le site breton d’informations générales Breizh Info n’est pas de cet avis. Créé en 2013, le droitier Breizh Info a su se ménager une place enviable dans un univers médiatique breton dominé par le géant macroniste Ouest-France pour les médias dominants et par la gauche radicale sur la toile. Le site est consulté par près de 30000 visiteurs chaque jour et est bien informé sur la vie bretonne, politique, économique et culturelle. Google actualités relayait le site (comme il le fait à ce jour pour votre Observatoire). Jusqu’au 10 août 2019, jour où Google suspend le service sans explications. Le site s’informe, réponse « problème technique lié à votre évolution de http à https » (les initiés comprendront). Puis deuxième réponse après enquête « non-conformité avec la charte de Google, vous avez 60 jours pour faire appel ». Entretemps la chute d’audience est significative.
Toutes ces censures paraissent « douces », il n’y a pas de mise en prison, pas de tortures, mais elles pavent le chemin à un totalitarisme mou qui atteint tous les étages de la société : éducation nationale, université, économie, médias, vie politique. Petit à petit toute pensée non conforme est mise avec soin sous le boisseau du monde libéral libertaire. Le tout au nom de la liberté bien sûr. La loi Avia dont nous vous parlions le 15 juillet 2019 prévoit de lourdes peines pour les réseaux sociaux qui ne supprimeraient pas dans les 24h les « discours extrêmes ou de haine ». Au 15 septembre 2019 la loi n’a pas encore été votée en deuxième lecture, elle n’est donc pas encore appliquée. À ceci près que les réseaux sociaux américains s’entraînent un peu avant. Qu’en sera-t-il lorsque la loi sera pleinement en vigueur ? On le devine…