30 Août 2019
Tout est prétexte à utiliser les thèmes de l'esclavage, ou d'un supposé « racisme » que certains obsédés prétendent voir partout, chez les autres, en évitant soigneusement de ce que l'on appelait jadis l'examen de conscience, qui les aurait contraint à plus de modestie et de prudence.
Ainsi, même un feuilleton populaire a servi récemment, aux touilleurs de bile noire, de prétexte a déverser leur fiel sur les écrans TV et les réseaux sociaux spécialisés dans la vaporisation des mauvaises odeurs.
Heureusement que des personnalités, notamment antillaises, par exemple Babette de Rozières, et l'historien Frédéric Régent avec le talent et l'esprit de mesure qu'on lui connait, sont intervenues pour remettre les pendules à l'heure. (LS).
La diffusion d’un épisode de Joséphine, ange gardien abordant l’esclavage lundi soir sur TF1 a fait l’objet d’une vive polémique sur les réseaux sociaux. Le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) a salué la démarche de DEMD Productions qui vise à vulgariser l’histoire de la traite négrière, alors que des personnalités publiques telle que l’animatrice de télévision Babette de Rozières, a exprimé son désaccord.
Frédéric Régent, Maître de conférences en Histoire Moderne à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, décortique pour 20 Minutes les conséquences actuelles de ce pan sensible de l’Histoire sur les afro descendants.
Je pense qu’à partir du moment où l’on n’est pas dans la négation, on peut traiter de tous les sujets avec humour. Une œuvre de fiction a toute liberté de reconstruire le passé. Il faut tout de même faire des remarques sur quelques erreurs historiques manifestes bien que le téléfilm soit globalement bien documenté. Pour exemple, dans une scène, une guide décrit la vie sur la plantation en indiquant que l’on ne connaît pas le nom des esclaves, que tous les registres ont brûlé. C’est l’inverse, tous ces documents existent.
Selon moi, beaucoup de personnes perçoivent les difficultés du présent (inégalités, discriminations…) comme héritées du passé. C’est un phénomène de reproduction sociale. Les gens ont le sentiment que s’ils ne sont pas satisfaits par leur position actuelle dans la société c’est à cause du passé. On observe chez ces personnes une vision manichéenne du passé. Les réactions à fleur de peau sont cependant normales. Cette histoire a été peu enseignée et le processus des résultats de la recherche reste long.
Dire que Joséphine incarne le « sauveur blanc » serait un peu tiré par les cheveux. Il s’agit d’une fiction et sauver les hommes est la mission de l’héroïne du téléfilm. J’ai trouvé l’intervention des enfants dans l’intrigue très positive. Elle permet de sensibiliser les jeunes téléspectateurs à la question de la réalité historique. D’autant plus qu’il est vrai que les enfants des esclaves domestiques étaient à la fois serviteurs et compagnons de jeu des enfants des maîtres.