21 Août 2019
Madame Borel Lincertin croyait, ou feignait de croire à la possibilité de reprendre un dialogue avec les syndicats radicalistes engagés au CHU de Pointe-à-Pitre dans une grève sans fin. Ces messieurs refusent toute conciliation. Il serait peut-être temps de comprendre à qui on a affaire, et en tirer toutes les conséquences, notamment sur la question statutaire, qui est autre, du moins en apparence, mais qui est liée à l'engeance séparatiste qui est une cause majeure du pessimisme guadeloupéen.
Le Scrutateur.
Ce que disent madame Borel-Lincertin et les conciliateurs.
https://la1ere.francetvinfo.fr/guadeloupe/faire-sortir-chu-son-actuelle-impasse-741325.html
En invitant ce mercredi les syndicats du CHU à la résidence départementale, j’avais vraiment l’espoir d’une reprise du dialogue dans un conflit qui dure maintenant depuis trop longtemps.
Je m’étais personnellement engagée dans cette reprise du dialogue après que j’ai nommé trois facilitateurs qui se sont tout de suite mis au travail (Pierre Reinette, Henri Yacou et Louis Théodore).
Ces facilitateurs ont rendu compte fidèlement de leurs échanges avec l’intersyndicale et c’est sur la base de leur compte rendu que nous avons tendu la main aux syndicats en les invitant à une rencontre ici même ce mercredi. Et c’est sur la base des attentes exprimées par l’intersyndicale que nous avions prévu d’échanger.
J’ai appris hier le refus des syndicats de reprendre le dialogue au motif que les médiateurs auraient tous les trois mal compris la demande des syndicats. Mais j’avoue aujourd’hui ne plus comprendre la position des syndicats dont les revendications évoluent presque tous les jours à mesure que nous y répondons de manière concrète.
Ce refus de discuter m’interpelle et je ne peux que m’interroger sur les véritables objectifs de cette grève.
Veulent-ils vraiment en sortir ?
Veulent-ils vraiment que nous échangions de manière concrète sur les moyens d’améliorer ensemble notre système de santé ?
Ou bien cherchent-ils autre chose qui implique de faire durer la grève jusqu’à début septembre ?..
La directeur général, Gérard Cotellon, a fait de nombreuses propositions au cours des 11 séances de négociation qui ont eu lieu depuis juillet. Certaines sont déjà mises en oeuvre malgré le blocage qui perturbe le fonctionnement normal de l’établissement.
Je ne comprends pas cette montée aux extrêmes qui, très concrètement, se traduit par un blocage renforcé des accès du CHU ce matin : le pôle logistique est totalement bloqué. Rien n’entre ou ne sort.
Sera-t-on en mesure de servir des repas à nos patients ?
Pourquoi bloquer ainsi les approvisionnements alors que nous nous sommes tous collectivement mobilisés pour rétablir ces approvisionnements vitaux pour le CHU ?
Pour sortir d’un conflit il faut être deux. Aujourd’hui, nous nous sentons bien seuls. Et je suis très inquiète pour la suite. Car l’hôpital ne pourra pas continuer à dysfonctionner ainsi beaucoup plus longtemps sans mettre en péril sa capacité à soigner nos compatriotes.
Je lance un appel à la raison et à une reprise du dialogue. J’entends ça et là des propos d’une très grande violence qui contrastent singulièrement avec la volonté affichée de défendre le droit à une vie en bonne santé à laquelle nous souscrivons tous.
Je le dis avec gravité : la Guadeloupe n’a pas besoin une nouvelle crise sociale.
JBL