«Twitter a rendu folle une profession à la dérive, qui se tire une balle dans le pied.» Le constat est alarmiste. ll est signé Laurent Ruquier. Dans les pages du Journal du Dimanche , l’animateur d’On n’est pas couché n’est pas tendre envers le réseau social, responsable, selon lui, d’une «crise» des émissions dites «d’humeur» et de leur baisse d’audiences.
«Nous vivons sous la dictature de Twitter et de Marlène Schiappa», déclare-t-il, précisant que le réseau social favoriserait un climat propice à «la bien-pensance» et au développement de la «pensée unique». Pour illustrer son propos, Laurent Ruquier évoque la polémique sur l’esclavage déclenchée par Christine Angot ou sur la mise à pied de Daniel Riolo et Jérôme Rothen de RMC après avoir évoqué les frasques de Neymar. «Quelques dizaines de signalements au CSA suffisent aujourd’hui à ce qu’une émission soit sanctionnée», regrette le natif du Havre.
Zemmour et Naulleau dans le viseur
Au passage, il en profite pour tacler des «gens de ce métier aujourd’hui sur le carreau» qui «utilisent les réseaux sociaux dans le seul but d’exister». «Aujourd’hui, c’est l’aigreur et la rancœur de ceux qui ne sont plus à l’antenne qui fait des ravages», lâche-t-il visant Bruno Masure, Roger Zabel... Et plusieurs de ses anciens protégés. «On a vu des ex-chroniqueurs d’ONPC, tels qu’Audrey Pulvar et Aymeric Caron, stigmatiser Christine Angot pour sa maladresse, quand personne ne peut pourtant la soupçonner de négationnisme ou de racisme», regrette-t-il.
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L’ancien duo Zemmour-Naulleau, qui a fait les beaux jours d’ONPC, est également dans le viseur du présentateur: «Qui vient aujourd’hui accuser Angot de racisme? Éric Naulleau. Lequel travaille toujours avec Éric Zemmour. On est vraiment chez les fous, déplore-t-il. Ni l’un ni l’autre ne se sont autocensurés à l’époque, quand Christine Angot et Charles Consigny ont souvent été obligés de mettre le pied sur le frein par peur du ramdam que risquait de provoquer le moindre écart de leur part».
«Ce qui était accepté à l’époque de Zemmour, Naulleau ou Polac ne l’est plus aujourd’hui, explique Laurent Ruquier, justifiant la nouvelle formule de son émission à la rentrée, dans laquelle se succéderont des chroniqueurs différents toutes les semaines. Nous avons tout simplement changé d’époque. On ne peut plus rien dire sur quoi que ce soit».