25 Juin 2019
Je n'ai pas d'antipathie personnelle à l'encontre du maire de Pointe-à-Pitre Jacques Bangou.
Il en va autrement sur le plan politique.
Car Jacques Bangou est un héritier, celui d'une politique qui fut celle de son pére, sénateur de la Guadeloupe, et maire de Pointe-à-Pitre durant des décennies à la tête d'une municipalité communiste et autonomiste. Cette autonomie « première étape vers une indépendance à contenu socialiste » d'un socialisme qu'il fallait comprendre au sens de ce mot chez les valets du communisme de l'URSS.
Et puis l'URSS s'est effondrée, en 1991 dans la mare de sang engendrée par son idéologie totalitaire.
La municipalité d'Henri Bangou survécut à cette « catastrophe », à cause de la niaiserie de ceux, des notables, et certains membres des sphéres gouvernementales qui, en coulisses l'avaient soutenue se la représentant, à cause du style très grand bourgeois du roi Henri, comme une soupape d'échappement face à l'extrémisme des séparatistes et racistes, (ne répugnant pas au terrorisme, on s'en souvient) qui, quoiqu'extrêmement minoritaire, électoralement parlant, continuaient leur vacarme, et leur projet de rupture avec la France.
Ces derniers continuaient à poursuivre leur dangereuse chimère, avec la complicité trop fréquente de leaders « modérés » pas vraiment persuadés que « l'indépendance » était la meilleure des solutions pour la Guadeloupe, mais encouragés par leur sentiment que le statut de « soupape de sécurité » continuerait à leur garantir de la part du pouvoir parisien, la bienveillance, et surtout les prébendes que l'on sait.
Telle est la situation présente : Trop d'élus, et quelques « notables » considèrent que les relachements institutionnels ne mettraient pas en question la situation de la Guadeloupe.
Or les choses sont en train de changer.
A Paris, à un moment où l'état précaire des finances conduit à remettre en question la politique d'entretien des « danseuses de la France » selon l'expression de Giscard d'Estaing, on commence à ne plus fermer les yeux sur l'incompétence et la mauvaise foi de tant de nos élus. Leur bavardage sur l'aliénation coloniale, et l'exploitation de nos territoires agacent mais donne des idées.
Et si l'on accédait aux demandes réitérées de ces gens là ? Si l'on changeait de statut et si l'on renonçait au statut actuel (article 73 de la Constitution) l'on ôterait à ces irresponsables la possibilité de nous tympaniser, et, en même temps, à la fois de leurs exigences financières, et de leurs accusations d'être des exploiteurs.
C'est à cela que je pensais, hier soir, en écoutant sur Guadeloupe la première, s'exprimer Jacques Bangou au micro d'un journaliste ayant du mal à garder son sérieux face à un homme politique qui est aussi l'un des plus médiocres gestionnaires d'une Guadeloupe pourtant féconde en incapables et irresponsables politiques. En Guadeloupe 34 communes sur 36 sont en proie à des déficits faramineux, Jacques Bangou étant l'un des champions toutes catégories du déficit. Un déficit qui s'élève à 78 millions d'euros, à un point tel que le préfet, considérant qu'il est inamendable, a entrepris une procédure de déstitution, rarissime dans la République.
Monsieur Bangou pourtant, c'était l'objet de son entretien télévisé, milite pour « l'assemblée unique ». C'est son mantra, comme c'est celui d'une majorité, du moins en apparence, de ceux qui gèrent, si mal, comme on le voit, entre autres, dans la gestion de l'eau, dont sont constamment privées depuis des années, des secteurs nombreux d'une île que l'on nomme pourtant, avec raison, « l'île aux belles eaux ».
C'est pour cela que je considérais hier M. Bangou comme un symbole de son milieu. Mais les Guadeloupéens ne sont pas dupes.
Ils faudrait pourtant qu'ils se méfient. En 2003, lors du dernier en date des épisodes « évolution institutionnelle », il fut procédé à un referendum. Tous les élus sauf deux, étaient pour la fameuse « évolution ». Le peuple répondit par un vote négatif extraordinaire à 74%.
Cette fois, instruits par l'expérience, ces messieurs, les vrais séparatistes, et les « soupapes » comptent procéder autrement, éviter tout recours à l'assentiment populaire, et faire au peuple « un enfant dans le dos ».
Ils voudraient perpétrer leur forfait en douce, par un vote au Congrès, entre soi. Les grands crimes sont souvent silencieux.
Mais les lascars ont peut-être oublié un épisode aussi dramatique que savoureux de l'histoire de France, sous LOUIS XIII, celui que l'on a appelé la journée des dupes.
Il y a des surprises en politique.
Attendre et … voir.
(Le Scrutateur).