15 Juin 2019
Il y a un réchauffement climatique, c'est semble t-il incontestable. Ce qui l'est moins c'est de prétendre en attribuer exclusivement la cause à l'activité économique mondiale actuelle (critiquer le mode de gestion de la planète est un autre problème). Car au cours de l'évolution multimillionnaire en années de notre planète il y a eu de nombreux épisodes de réchauffement, suivies de nouvelles glaciations. Sait-on que l'on trouve dans tout le bassin parisien et jusque sur la colline de Montmartre les traces (par exemple de nombreux fossiles marins) d'une inodation de ces espaces? Preuve qu'un énorme « réchauffement » avaient fait fondre les glaces et s'élever considérablement le niveau de la mer. Or en ces temps antédiluviens il n'y avait aucune activité industrielle, l'humanité n'ayant même commencé son histoire.
Ceci devrait nous conduire à nous méfier des modes comme celles qui se donnent libre-cours, et nous enjoignent d'ajuster nos comportements aux oukazes de leur propagande. L'article que nous publions est notre contribution à l'effort d'anticonformisme positif qui est l'une des tâches que s'assigne Le Scrutateur.
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Les trois quarts des membres de la section chimie de l’Académie des sciences, dont deux prix Nobel, ont adressé avec succès un courrier pour empêcher la censure d’une tribune climato-réaliste.
Quand on pense à l’Académie des sciences et au climato-réalisme, c’est bien souvent le nom de Claude Allègre qui vient à l’esprit. Les plus informés citent également Vincent Courtillot, mais ne vont en général pas plus loin. « Isolés », dit-on volontiers de ceux dont les positions critiques sur l’évolution du climat ont maintes fois été dénoncées par l’orthodoxie alarmiste.
Cette fois-ci pourtant, la bien-pensance a fait un pas de trop en s’en prenant à une tribune publiée en mai par le mensuel L’Actualité chimique (la revue professionnelle de la Société chimique de France), donnant l’occasion à vingt-cinq Académiciens de rappeler ouvertement quelques vérités.
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L’auteur de la tribune incriminée, Jean-Claude Bernier, est professeur émérite de l’université de Strasbourg ainsi qu’ancien directeur scientifique des sciences chimiques du CNRS. Le tort de sa tribune ? Ne pas se soumettre à la doxa régnante qui nous présente l’humanité comme coupable d’un dérèglement climatique. Sur un ton détendu mais jamais agressif, sa tribune rappelle les inquiétudes des années 70 sur un possible refroidissement climatique, puis revient sur un certain nombre d’arguments erronés qui ont été avancés en faveur de l’idée d’un réchauffement climatique anthropique. Le texte, d’un contenu très professionnel, se complète d’une bibliographie scientifique à la fois sérieuse et fournie.
Mais les apprentis-censeurs veillaient, qui ne veulent à aucun prix que subsistent des îlots de liberté intellectuelle hostiles à leur vision du monde. Leurs courriers de vertueuse indignation contre la lèpre climatosceptique eurent tôt fait d’atteindre leur but : quelques jours après publication, la revue retirait de son site l’infâme tribune.
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L’affaire aurait pu en rester là et le camp de la vérité compter une défaite de plus. Mais il n’est pas dit que tout soit perdu. Vingt-cinq membres de l’Académie des sciences, qui représentent les trois quarts de la section « chimie », réagissent à leur tour à cette inacceptable censure. Parmi eux, Jean-Marie Lehn et Jean-Pierre Sauvage, prix Nobel de chimie en 1987 et en 2016. « Même à l’intérieur des grands conglomérats de scientifiques tels que le giec, écrivent-ils, des chercheurs doutent, se remettent en question et acceptent d’être confrontés à des points de vue contradictoires. Imaginer le contraire, penser que tous ces travaux sont maintenant hors du champ de la discussion scientifique serait très inquiétant pour l’avenir des chercheurs. »
On peut déplorer qu’il ait fallu une telle mobilisation pour qu’un chimiste émérite ait le droit d’exprimer un point de vue dans une revue professionnelle de chimie, mais au moins le résultat est là : la tribune a finalement été republiée. C’est un euphémisme que de dire que, dans l’affaire climatique en général, la France ne brille pas toujours par son courage. Cette prise de position ouverte de certains parmi les plus éminents de nos scientifiques n’en est que plus remarquable et bienvenue. En des temps où il est de bon ton de critiquer nos institutions, soyons aujourd’hui fiers de notre Académie des sciences.